C’est un sentiment qui m’a toujours habité et je ne suis jamais vraiment parvenu à l’expliquer. Pourquoi est-ce que je me sens si bien lorsque je cours en forêt, sur un chemin de campagne ou dans un grand parc vert au milieu des arbres? Pourquoi ai-je l’impression de revenir de ces sorties de course dans un état beaucoup plus calme ou moins stressé que si j’avais plutôt couru en ville ou dans les rues de mon quartier de banlieue?

 

C’est vrai qu’un paysage magnifique accompagné du chant des oiseaux et de l’odeur de l’herbe fraîchement coupée a quelque chose d’inspirant. Mais il y a en ville des endroits merveilleux également qui nous permettent de longer des édifices centenaires, des sculptures publiques de grands artistes et des sites touristiques connus qui sont tout aussi inspirants.

 

Pendant les fêtes, je me suis plongé dans la lecture d’une récente étude du prestigieux journal Lancet Public Health au sujet des bienfaits des espaces verts et j’y ai probablement trouvé réponse à mes interrogations. J’ai surtout découvert que de passer du temps dans un espace vert, un parc en ville par exemple, pourrait aider à vivre plus vieux.

 

Les résultats de l’étude viennent d’une compilation de huit importantes recherches indépendantes réalisées dans sept pays, dont le Canada, auprès de huit millions de personnes et prouvent qu’il y a une association significative entre le fait de vivre près d’un espace vert (tout en profitant de ses bienfaits) et d’avoir une meilleure santé.

 

En gros, cela signifie que les espaces verts sont bons pour la santé d’une population et que les gens qui résident dans ou près de ces régions vivent plus longtemps!

 

Une coureuse dans un parcL’étude révèle que les espaces verts aident ceux qui y passent du temps régulièrement à réduire leur stress et à améliorer leur santé mentale. Cela explique certainement pourquoi, lorsque j’éprouve une certaine anxiété à l’idée de réaliser une entrevue importante, tout semble parfaitement tomber en place après un petit jogging matinal d’une trentaine de minutes dans les sentiers de parcs près de chez moi. Je me dirige ensuite vers le boulot avec mes questions en tête, je ne suis plus stressé et j’ai une bonne idée de comment je vais organiser ma journée.

 

Pas besoin de courir ou de faire une activité physique pour bénéficier des bienfaits des espaces verts. Une simple marche quotidienne dans un parc où en forêt procure une certaine plénitude et un mieux-être. L’air y est moins pollué, on s’éloigne des bruits de la ville, des îlots de chaleur et il est plus facile de socialiser.

 

Le stress et l’anxiété diminuent alors que la motivation augmente. Il a été prouvé que de marcher en forêt aidait à diminuer la pression sanguine, le rythme cardiaque et la sécrétion d’hydro-cortisone (cortisol), une hormone directement liée au stress.

 

Bien sûr, ces effets sont encore plus ressentis si on pratique une activité sportive, comme la course, dans ces mêmes espaces verts. Ça s’appelle joindre l’utile à l’agréable. L’étude du Lancet conclut que la perception de la fatigue et de l’effort est moins importante si on s’entraîne dans un espace vert. Alors si vous avez à vous entraîner et que vous avez accès à un espace vert près de chez vous, ne vous gênez pas pour y aller.

 

Alors qu’une nouvelle décennie débute à peine, il serait bien de faire en sorte qu’elle soit celle des réels changements au sein de nos sociétés modernes pour laisser à la nature l’espace qui lui revient. En cette époque où la prise de conscience des ravages occasionnés par les changements climatiques est plus forte que jamais, il est primordial de protéger nos espaces verts. Pas juste en campagne ou dans des réserves fauniques, mais au cœur même de nos villes et villages.

 

Dans le fond, l’étude du Lancet nous confirme ce que nous savions tous, les espaces verts sont essentiels à notre mieux-être et à notre survie. Il suffit d’aller s’y promener et courir pour nous en convaincre.