MONTRÉAL – Danny Maciocia le sait très bien, la position de quart-arrière attirera encore l’attention au prochain camp d’entraînement des Alouettes. Même si l’organisation a décidé d’investir à long terme sur Vernon Adams fils, ce dernier devra bien gérer la compétition interne avec le vétéran Trevor Harris.

 

Lorsque Maciocia est parvenu à ramener Harris dans le nid montréalais, Adams fils n’a pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux étant piqué dans son orgueil par cette décision. Depuis, Adams fils a supprimé son tweet et il doit désormais confirmer que ce poste est le sien.

 

Le directeur général des Oiseaux tenait mordicus à installer un climat, harmonieux, de rivalité.

 

« Je crois fortement en la compétition. J’ai été chanceux dans le sens que j’ai pu travailler avec Anthony Calvillo et Ricky Ray, deux quarts qui n’ont jamais rien tenu pour acquis. Chaque année, tu dois te présenter au camp et prouver que tu mérites d’être le partant. Voilà ce qu’on souhaite à notre camp. On va jouer avec les meilleurs », a commenté Maciocia en marge du camp d’évaluation régional de la LCF à Baie-d’Urfé.

 

L’approche stratégique de Maciocia se comprend parfaitement puisque les attentes des Alouettes atteignent un tout autre niveau pour 2022. L’état-major ne voudra pas se contenter d’une présence en demi-finale de l’Est.

 

Par conséquent, Maciocia ne s’en faisait pas trop avec la réaction de son quart-arrière.

 

« Ce n’est pas une question de l’accepter, c’est notre décision. On pense qu’on avait besoin de le faire. (En 2021) huit des neuf équipes ont eu à jouer avec deux quarts-arrières et ce fut trois pour nous. Aujourd’hui, au poste de quart, on est en position de force dans le sens que si on devait se tourner vers l’un de nos quatre quarts sous contrat, on se sent assez à l’aise de pouvoir gagner le match.

 

« Ça prend de la compétition tous les jours. Je dois le faire pour garder mon poste de directeur général et ça s’applique également à l’entraîneur-chef et au quart partant. C’est la raison pour laquelle j’ai vraiment hâte d’aller au camp pour voir nos joueurs en action », a précisé Maciocia sans détour.

 

La saison dernière, la blessure subie par Adams fils avait poussé les Alouettes à confier le ballon à Matthew Shiltz et à procéder à l’acquisition du vétéran Harris. Cette fois, Dominique Davis a été ajouté à titre de troisième pivot.

 

« À mon avis, on a réglé la question du quart-arrière dans le sens qu’on a beaucoup de profondeur. C’est sûr que ce sera une position qui fera beaucoup jaser au camp d’entraînement », a-t-il admis.

 

À 29 ans, Adams fils ne possède pas un immense bagage de partant au niveau professionnel. Cela dit, il est arrivé à l’étape d’exposer son évolution et sa solidité physique et mentale.

 

Ainsi, l’ajout de Calvillo à titre d’entraîneur des quarts ne se limitera assurément pas au volet tactique du métier.

 

« Quand tu penses au parcours d’Anthony, il a vécu beaucoup de choses aux niveaux personnel et professionnel. Avec toute l’adversité surmontée dans sa vie, je pense qu’il pourra transmettre ce genre d’enseignement à Vernon et d’autres joueurs. Quand les choses vont bien, tu ne devrais jamais trop t’emballer et, quand ça se passe moins bien, tu te reprends en sachant qu’un autre match arrive. Cette expérience va aider Vernon énormément », a soutenu Maciocia.

 

Maciocia a dû bûcher pour réussir son plan

 

Le DG des Alouettes reconnaît que les dernières semaines ont été exigeantes. La période de l’autonomie a posé des défis imposants à Maciocia et son entourage pour ramener et consolider un noyau de haut niveau.

 

« Ce fut un peu rock and roll, il y a eu une période pendant la saison morte qu’on se posait des questions concernant certains de nos joueurs. La clé était de mettre nos cinq joueurs de ligne offensive et Eugene (Lewis) », a-t-il commenté alors que la signature de Jake Wieneke a été plus ardue à concrétiser.

 

Les réserves offensives ne devraient pas causer trop d’ennuis aux Alouettes, mais le portrait défensif suscite des interrogations chez les partisans étant donné les départs de David Ménard, Monshadrik Hunter et Patrick Levels.

 

« Il y en a certains qu’on ne pouvait pas se permettre de garder pour respecter le plafond salarial. Pour d’autres, on a pris la décision que nous étions à l’aise avec des joueurs déjà à l’interne et ceux qui s’en venaient. Ça fait partie de notre réalité, on doit respecter le plafond.

 

« Si on veut des (William) Stanback, des Lewis, des Wieneke, il y a un prix à tout ça. C’est une approche qui a été effectuée à l’interne et on est très à l’aise avec ça », a visé Maciocia.

 

Parmi les joueurs défensifs attirés à Montréal qui viennent le rassurer, Maciocia a nommé Avery Ellis et Mike Moore sur la ligne défensive. Il a enchaîné avec le secondeur Jawuan Johnson déniché lors de recrutement aux États-Unis ainsi que les demis défensifs Darius Williams, Kenneth Durden (un ancien des Titans, des Giants et des Raiders) et Debione Renfro qui devrait jouer demi de coin du côté court.

 

Enfin un choix de première ronde 

 

Somme toute, Maciocia est donc soulagé du boulot accompli et il ne faudrait surtout pas oublier que les Alouettes disposeront d’un choix de première ronde au repêchage pour la première fois depuis 2018 !

 

Maintenant que les décisions des régimes antérieurs appartiennent au passé, Maciocia peut en rire.

 

« On aura le choix, on n’est pas vraiment habitués, on ne sait pas comment gérer le tout. Peut-être qu’on va l’échanger, a-t-il rigolé. Non, je n’ai pas besoin de vous dire à quel point ces choix sont importants. Ce fut une période difficile, il y a eu des sacrifices à faire. On a trouvé une façon de compenser via les joueurs autonomes et on a été chanceux de trouver des joueurs comme (Marc-Antoine) Dequoy en deuxième ronde car il avait une audition dans la NFL. »

 

Maciocia a conclu en disant qu’il était convaincu que Dequoy profiter du départ de Ty Cranston pour s’approprier le poste de maraudeur partant.