MONTRÉAL – Jim Popp n’a pas tourné autour du pot, son équipe n’a pas été bonne dans tous les aspects du jeu et l’indiscipline regrettable de Duron Carter n’a rien fait pour aider dans un revers de 28-13 des Alouettes aux dépens du Rouge et Noir d’Ottawa lors de l’ouverture locale au Stade Percival-Molson.

Dans une soirée durant laquelle les punitions étaient abondantes, l’unité offensive des Alouettes a peiné à prendre son envol, se limitant à un seul touché. Une chance que le « bon vieux » vétéran Nik Lewis était là pour accomplir quelques attrapés significatifs.

« On n’a pas été assez bons en attaque, on n’a pas été assez bons en défense et on n’a pas été assez bons sur les unités spéciales. Je ne vais pas embellir la réalité, c’est ce qui s’est passé », a admis Popp qui était visiblement irrité par la situation.

On va souhaiter qu'il apprenne de cette erreur

Les visiteurs ont profité de ce contexte pour filer vers la victoire et Ottawa avait remporté ses trois affrontements contre Montréal la saison dernière.

Au plan défensif, l’unité montréalaise était parvenue à ne pas concéder trop de points si bien que l’écart demeurait minime après trois quarts (17 à 13). Par contre, ça s’est gâché par la suite et le Rouge et Noir a terminé sa soirée avec une énorme récolte de 532 verges offensives.

Trevor Harris a, encore une fois, habilement fait en relève à Henry Burris en complétant trois passes de touché. Il a bien réparti ses passes tout en complétant quelques gains intéressants au dangereux Chris Williams dont un touché de 52 verges coulant les Alouettes au dernier quart.  

Anthony Calvillo, le coordonnateur offensif des Alouettes, a toutefois dû se débrouiller sans quelques pièces importantes. En plus de perdre les services de S.J. Green (genou droit) au deuxième quart, Carter a été expulsé à la suite d’un comportement déplorable. 

En effet, en plus du résultat, une rare scène de brasse-camarade a retenu l’attention. Sans trop de surprise, le bouillant receveur a été impliqué dans cette séquence au troisième quart.

Après avoir résisté à un puissant contact à la tête pour inscrire un touché, Carter s’est dirigé vers les lignes de côté du Rouge et Noir où il a bousculé l’entraîneur-chef Rick Campbell d’un coup d’épaule. Pour être honnête, Campbell a un peu provoqué ce contact et il s’est laissé tomber assez facilement.

« Je suis humain, je vais apprendre »

Carter a poursuivi son chemin à travers les joueurs d’Ottawa qui ont voulu se venger et il a, évidemment, été expulsé pour ses actions. Jerrell Gavins a fini par lui asséner un coup si bien qu’il a subi le même sort.

« Pour être franc, je ne savais pas vraiment ce qui était arrivé. Je ne savais même pas que je l’avais renversé », a réagi Carter qui se sentait mal.  

« C’est un sport rempli d’émotions, je venais d’être frappé et j’ai deux coupures au visage qui le démontrent », a ajouté celui qui n’a pas digéré les commentaires de ses adversaires.

« Duron qui se fait mettre dehors du match, c’est gros. S.J. qui se blesse, c’est énorme! On parle de nos deux meilleurs receveurs. Ça fait qu’on devait jouer avec des joueurs moins habitués, ça défait le synchronisme de l’attaque et on l’a constaté dans ce match », a analysé le centre arrière Jean-Christophe Beaulieu.

Inacceptable et stupide

Jim Popp, Anthony Calvillo et Nik Lewis ont tenté de calmer Carter à son retour au banc des Alouettes. Nul doute, le grand talent de Carter vient avec son caractère difficile à gérer.

« Je voulais savoir qui avait pris la décision et personne ne pouvait me le dire pendant plusieurs minutes », a pesté Popp qui préférait revoir les images avant de se prononcer.

Par coïncidence, le match s’est déroulé sous les yeux de Marc Trestman. Alors que Carter désire retourner dans la NFL, ce manque de discipline n’a certainement pas plu à l’ancien entraîneur des Alouettes qui agit maintenant comme coordonnateur offensif pour les Ravens de Baltimore.

Laurent Duvernay-Tardif, le joueur de ligne offensive des Chiefs de Kansas City, était également présent dans les gradins.

Parlant d’aspirations vers la NFL, le botteur Boris Bede a éprouvé de rares ennuis manquant trois tentatives de placement (36, 53 et 50 verges) dont une étant annulée par une punition. Il a tout de même réussi un placement de 53 verges sur lequel le ballon a voyagé bien plus loin.

Le quart-arrière Kevin Glenn s’est absenté pendant quatre jeux à la fin du premier quart pour un pépin physique nécessitant une visite au vestiaire. Rakeem Cato l’a très bien remplacé durant sa courte absence.

Au final, Glenn a conclu sa prestation avec 259 verges aériennes, une passe de touché et une interception.

Les Alouettes se croiseront les doigts au cours des prochaines heures puisque Green, l’une des pièces maîtresses de l’attaque, devrait en savoir plus sur la gravité de sa blessure. Idem pour le porteur de ballon Tyrell Sutton qui ne marchait pas avec son aisance habituelle au terme du match.

En dépit de ce revers, Chip Cox et Alan-Michael Cash ont encore trouvé le moyen de s’illustrer du côté défensif. Cash a démontré sa supériorité dans les tranchées alors que Cox a sauvé un touché avec un immense effort pour arracher le ballon à Brad Sinopoli au terme d’une longue course.

Soulignons que Vernon Adams fils a participé à son premier jeu, en saison régulière, avec Montréal sur une faufilade du quart.

Une semaine de congé – hâtive dans la saison – se présente pour les Alouettes dont la prochaine confrontation aura lieu vendredi, le 15 juillet, lors de la visite des Tiger-Cats de Hamilton.

Une demie manquant de rythme

Olivier Goulet-VeilleuxPour ce premier match à domicile, les partisans des Alouettes auraient espéré assister à un affrontement plus enlevant en première demie. Malheureusement pour eux et l’organisation montréalaise, le spectacle a été plombé par des punitions à répétition, des révisions des entraîneurs trop longues à trancher et une blessure à Olivier Goulet-Veilleux.

L’ancien du Vert & Or a terriblement souffert si l’on se fie à son regard à la sortie du terrain sur une civière.

Les joueurs des Alouettes sympathisaient pour le secondeur et particulièrement ses amis, et anciens coéquipiers, Jean-Christophe Beaulieu et Nicolas Boulay.