MONTRÉAL – Aussi ironique que ça puisse l’être, les fils de deux des plus grands receveurs de l’histoire de la NFL, Cris Carter et Jerry Rice, pourraient évoluer pour les Alouettes de Montréal en 2016.

À la suite d’une aventure d’un an dans l’entourage des Colts d’Indianapolis, Carter est revenu dans le giron des Alouettes avec le désir de s’établir dans la NFL par la suite.

Puisque la vie fait parfois drôlement les choses, il pourrait partager le nid avec le fiston de Rice. D’ailleurs, il aurait même pu le faire à partir de 2013.

« C’est amusant comment les choses évoluent. J’avais participé à un essai quand il en était à sa première année avec les Alouettes. Avec des pères de ce statut, on doit composer avec de la pression, mais on est dans le même bateau donc on peut s’aider là-dedans », a commenté Jerry Rice fils qui, tout comme Carter, ne manque pas de verve.

Certes, à cinq pieds dix pouces, Rice fils n’a pas hérité de tous les attributs physiques de son paternel, mais il a tout de même appartenu aux Redskins de Washington en plus de tenter sa chance avec les Ravens de Baltimore.

Bien au courant que Carter a déjà prouvé sa valeur dans la LCF, Rice fils croit qu’il détient lui aussi le nécessaire pour se démarquer.

« On peut chacun exceller sur un terrain de football, je pense que je peux avoir un impact avec les Alouettes », a jugé l’athlète qui a joué pour UCLA et UNLV au niveau universitaire.

De plus en plus à l’aise dans l’univers particulier du football canadien, Rice fils prétend que ses aptitudes cadreront bien sur les terrains plus vastes.

« Une fois que je serai bien habitué aux nuances et surtout le départ en mouvement, je vais obtenir du succès. Ça m’encourage à travailler fort parce que je sais que je peux cadrer dans la LCF. Je vais bûcher fort dans les prochaines semaines pour corriger quelques trucs et j’espère continuer dans la même veine au camp d’entraînement », a présenté l’athlète de 24 ans.

Rapide et agile, Rice fils a su se démarquer à quelques reprises lors des simulations du mini-camp qui s’est conclu vendredi à West Palm Beach.

« Il a eu un bon mini-camp, il a réussi de beaux attrapés et il est parvenu à se libérer régulièrement. Évidemment, on ira regarder les vidéos et on parlera avec les différents entraîneurs pour se forger une idée complète, mais on peut quand même dire qu’il s’est bien débrouillé », a évalué le directeur général et entraîneur, Jim Popp.

Chose certaine, Rice fils devra avoir présenté un rendement très intéressant pour recevoir une invitation officielle au camp d’entraînement qui débutera le 29 mai.

« On possède beaucoup de profondeur à la position de receveurs. On devra libérer des joueurs qui pourraient facilement jouer pour nous, une autre équipe de la LCF et pourquoi pas de la NFL. Ce ne sera pas simple, mais je vais le voir comment un beau problème », a interprété Popp.

À la lumière de ses performances en Floride, Rice fils parlait comme un joueur confiant de se rendre sur le campus de l’Université Bishop’s pour le camp d’entraînement. Dans un monde idéal, il souhaiterait faire un tabac durant une saison dans la LCF afin de franchir la barrière de la NFL.

« Bien sûr, ce serait le plan. Mais, si ça ne fonctionne pas, j’aimerais bien demeurer dans la LCF et pourquoi remporter plusieurs championnats et devenir une légende de cette ligue ! », a lancé Rice fils avec le sourire dans la voix.

L’intérêt des Alouettes envers le fils du grand numéro 80 ne date pas d’hier. Fidèle à sa réputation de fin dépisteur, Popp l’avait dans sa mire.

« On a travaillé avec lui avec intermittence depuis quelques années. Il a travaillé très fort, il s’est mis en bonne forme, il s’est amélioré sur quelques facettes et ça commence à se voir sur le terrain ce qui nous fait plaisir. Il faut l’évaluer avec les autres receveurs parce qu’on ne peut pas tous les inviter au camp donc on devra déterminer s’il fera partie du lot », a confié Popp.

L’automne dernier, Rice fils avait été ajouté sur l’équipe d’entraînement du club.

« J’ai donné tout ce que j’ai pu et ça m’a permis d’être invité à ce mini-camp. Je suis encore dans le portrait donc je présume que j’ai démontré des choses intéressantes », a relevé le receveur né en juillet 1991 alors que son père a connu ses meilleures saisons de 1989 à 1996 avec les 49ers de San Francisco.

Jeudi, les Alouettes ont demandé à Cris Carter de s’adresser quelques minutes aux joueurs. Vivant sur la côte ouest américaine, Rice n’a pas pu en faire autant vendredi, mais il apprécie la confiance démontrée par les Oiseaux envers son fils.

« Il le voit comme une belle occasion pour moi. On est chanceux de jouer au football comme métier, peu importe le circuit. Pourvu que tu sois payé et que tu t’amuses à le faire, c’est impossible à battre. C’est bien plus plaisant que de travailler », a conclu Rice fils avec enthousiasme.