MONTRÉAL – Après la catastrophe du passage de Mike Sherman aux commandes des Alouettes, Khari Jones a ramené le plaisir de jouer pour la formation montréalaise. Son prochain défi, s’il conserve son poste, sera de prouver qu’il peut instaurer une meilleure discipline. 

Chaleureux et amical, Jones détient le profil parfait de l’entraîneur sympathique. Mais force est d’admettre que la saison 2021 a démontré que Jones n’avait pas suffisamment mis son pied à terre pour dicter une ligne de conduite plus stricte. 

Alors, est-il trop gentil? Peut-il aussi être le Bad cop

« On me décrit comme un player’s coach, et je le serai toujours, mais c’est que je souhaite avant tout, c’est d’être un entraîneur gagnant. J’ai aussi un côté méchant en moi. Les joueurs le voient à l’occasion, mais ils ne l’ont peut-être pas vu assez. Je vous assure que ça ne sera plus un enjeu à l’avenir. On fera les choses différemment à partir de maintenant, les joueurs vont être tenus imputables de leurs actions », a répondu Jones qui ne croit pas que ses joueurs aient profité de sa gentillesse. 

« Je vais m’assurer d’être bien présent pour tous les autres entraîneurs. J’étais avant tout impliqué en attaque et cette unité a été plutôt disciplinée. Je vais faire en sorte d’être au courant de tout », a-t-il ajouté. 

La Ligue canadienne de football a imposé un plafond salarial pour les opérations football. Par la bande, Jones a accepté d’assumer les rôles d’entraîneur-chef, de coordonnateur offensif et d’entraîneurs des quarts. Il considère qu’il peut gérer le tout. 

« Je crois que je peux continuer de le faire. Si l’organisation trouve qu’on a besoin d’un changement, je suis ouvert à l’idée. Mais je me sens bien avec mes adjoints et je suis prêt à leur donner plus de responsabilités », a-t-il argué. 

L’autre aspect incontournable de Jones, c’est qu’il pourrait entamer la prochaine saison sans une prolongation de contrat. 

« Ça ne m’inquiète pas du tout, c’était semblable en 2019. Aussi longtemps que je serai l’entraîneur de cette équipe, je ferai de mon mieux », a commenté l’ancien quart-arrière. 

Après la magie qui s’était créée en 2019, Jones ne s’imaginait pas que la saison 2021 représenterait un aussi grand défi. 

« J’ai appris que j’ai encore beaucoup de travail à faire, et c’est excitant pour moi, vraiment. Pas que je pensais que j’avais tout compris, mais je m’ajustais au fur et à mesure à mon entrée en scène en 2019. J’ai maintenant l’impression d’avoir ma première véritable saison derrière la cravate », a exposé Jones qui rappelle que les obstacles, collectivement ou personnellement, sont souvent nécessaires pour réussir.  

L’entraîneur juge tout de même que son club a démontré des progrès. 

« Oui, mais c’est aussi le cas de nos rivaux. Cette saison, presque tous les matchs étaient à notre portée. On doit effectuer le prochain pas dans notre progression », a indiqué Jones. 

Le calendrier 2022 devrait également permettre de sentir un leadership plus affirmé de certains athlètes alors que le noyau avait été rajeuni pour 2021.  

Ainsi, le paysage dessiné par Jones cette saison comporte quelques nuages qui peuvent être chassés. Mais, on y revient, il ne fait aucun doute que son influence a été extrêmement positive pour l’organisation. 

« La chose qui m’inspire beaucoup depuis notre défaite de dimanche, c’est le nombre de joueurs qui veulent être de retour. Ils aiment ce qu’on a en place comme l’ambiance familiale et ils ont un sentiment de travail à terminer. Je dirais que presque 100% des joueurs autonomes souhaitent revenir », a témoigné le directeur général Danny Maciocia en sachant que Jones a un immense rôle à jouer dans ce portrait. 

Maciocia ne voudrait donc surtout pas que Jones devienne méchant que pour le besoin de la cause. 

« Tu peux être ferme et juste. Ça sonnerait faux s’il changeait du tout au tout. Khari possède un don de communicateur, il peut rallier les gens et il sait écouter également. Il y a une place pour un homme comme lui dans ce club », a lancé le DG.

Ménard et Côté, des sources de fierté pour l'organisation

Parmi les atouts qui veulent revenir, il y a le receveur étoile Eugene Lewis.  

« C’est un sentiment mutuel, on l’aime et on veut le garder. On a déjà eu des discussions et je suis en contact constant avec son agent. Il est clairement une pièce majeure », a admis Maciocia qui a également identifié Nick Usher, Woody Baron, Michael Wakefield et Jake Wieneke dans ses dossiers prioritaires. 

Au passage, Maciocia a confirmé qu’il ne s’éloignerait pas de son accent envers le talent québécois. 

« Aussi longtemps que Mario (Cecchini, le président) et moi serons des employés des Alouettes, ce sera très important. En espérant que d’autres joueurs vont avoir du succès comme David Ménard. C’est une fierté pour tous, dans notre organisation, de voir ce que Ménard et David Côté ont fait », a souligné Maciocia.