À l’arrivée de la mi-saison, je me demandais bien comment j’allais faire pour faire le bilan de cette première moitié sans tomber dans le négatif extrême. Ça ne me tentait tout simplement pas. De toute façon, avons-nous vraiment besoin d’une analyse exhaustive pour conclure qu’il s’agit d’une première moitié de saison absolument désastreuse pour nos Moineaux.

J’ai donc décidé d’y aller plus au niveau des performances individuelles, ce qui me permettra d’être positif par moments... En cette belle journée ensoleillée, ça risque d’être plus plaisant.

Commençons par la défense qui était censée être la force de l’équipe en 2018.

Pour moi, Henoc Muamba et Chris Ackie ont été les joueurs par excellence de la défense. Les deux se retrouvent respectivement au premier et troisième rang des meilleurs plaqueurs de la ligue. Muamba se dirige d’ailleurs tout droit vers une présence sur l’équipe d’étoiles s’il maintient le rythme.

Ma plus grande déception en défense ne se retrouve pas sur le terrain, mais plutôt sur les lignes de côté. En effet, l’arrivée de Rich Stubler m’apparaissait à première vue comme un très bon coup. À la mi-saison, je dois admettre que je suis très déçu du rendement global de sa défense.

Certains diront qu’il n’a peut-être pas le talent sur le terrain pour avoir du succès, mais moi je n’embarque pas là-dedans. La défense est incapable de mettre de la pression et elle l’était même lorsque Jamaal Westerman et John Bowman étaient de la formation.

De plus, ses stratégies défensives beaucoup trop passives par moments et trop compliquées à d’autres occasions nuisent présentement et il devra apporter des ajustements en deuxième moitié de saison pour donner une chance aux Alouettes d’être compétitifs en défense.

En attaque maintenant, il n’y a aucun doute que le point positif des Alouettes se retrouve dans le champ arrière. En effet, Tyrell Sutton a été pour moi le joueur le plus inspirant en cette première moitié de saison.

Autant avec sa hargne que sa combativité, il a été une boule d’énergie chaque match et sa perte sera énorme. Maintenant qu’il est sur la touche pour un bon bout de temps, William Standback a de gros, gros souliers à chausser.

Plusieurs déceptions en attaque. Évidement la position de quart-arrière a fait défaut, mais depuis deux semaines, il y a au moins un vent d’optimiste. La ligne à l’attaque a été la pire de la ligue, mais n’a pas été épargnée par les blessures, ce qui n’a pas aidé.

La plus grande déception se situe à la position de receveur, plus particulièrement un nom, celui d'Ernest Jackson, qui continue de nous donner du football inacceptable, autant par des passes échappées que son manque de combativité. Les Alouettes ont libéré T.J. Graham cette semaine parce qu’il a échappé deux passes...

Je me demande où étaient ceux en charge de cette décision quand Ernest Jackson a multiplié les échappés depuis un an et demi.

Sérieusement, Ernest Jackson est de loin le plus gros flop de l’ère Kavis Reed et il est ma plus grande déception depuis deux ans maintenant.

Bon, assez de négatif.

Les deux joueurs qui me surprennent le plus depuis le début de l’année sont William Stanback et Brandon Dozier.

Stanback est un spécimen physique qui a excellé sur les unités spéciales depuis le début de l’année. Spécialement sur les retours, mais aussi en couverture de bottés où il a fait tout un travail. J’ai d’ailleurs très hâte de le voir en tant que partant contre Toronto cette semaine. Il a le potentiel pour être très bon selon moi.

Brandon Dozier lui m’impressionne par sa polyvalence. Il a évolué à pas moins de cinq positions différentes depuis le début de l’année, se voyant toujours être appelé à remplacer à pied levé à des positions différentes semaine après semaine. Il est pour moi le joueur qui a le plus de mérite de connaître une aussi bonne saison vu les situations dans lesquelles il a été constamment lancé sans avertissement.

Bon, j’espère avoir réussi à écrire un texte assez positif dans les circonstances.

Maintenant, il arrive des moments dans la vie où tout a tellement mal été que la seule option est de te dire que le moment présent sert de nouveau départ, de tremplin. Mike Sherman et sa bande sont dans un de ces moments à l’arrivée de la deuxième moitié de saison. Car la réalité, c'est que mise à part un très petit nombre de joueurs, personne ne peut regarder cette première moitié de saison avec fierté et le sentiment du devoir accompli.

Cette équipe, et j’inclus le directeur général et architecte de tout ça Kavis Reed, a donc la chance de faire amende honorable et de donner un meilleur spectacle dans la deuxième moitié du calendrier. Car si elle continue à s’enliser, plusieurs visages risquent encore une fois de disparaître dans l’entre-saison.