L'entraîneur-chef des Alouettes Jacques Chapdelaine déplorait récemment le manque de caractère de certains joueurs de son équipe, et encore samedi, on a eu un bon exemple de ce dont il parle.

Je vais commencer par le positif, c'est-à-dire la défense et les unités spéciales, deux unités qui n'ont jamais lâché tout au long du match. Les Bear Woods et Kyries Hebert en défense ont en particulier joué des matchs incroyables et ont mené la charge pour une défense qui n'a jamais abandonné malgré le fait que son attaque ne faisait rien de bon.

Stefan Logan, sur les unités spéciales, a lui aussi été un leader positif en réalisant de beaux retours et en démontrant de la passion et de l'intensité.

On ne peut malheureusement pas en dire autant de Rakeem Cato, sur qui je m'attarderai dans cette chronique, et ce même s'il y a un million d'autres choses qui ont cloché samedi dans la défaite face aux Stampeders de Calgary.

Dans ce revers de 22-8, Cato a confondu passion et intensité avec sa perte de contrôle et la mauvaise gestion de ses émotions.

Dans un match où il lançait des passes imprécises et enchaînait les mauvaises décisions, on l'a vu « péter un plomb » à plusieurs reprises et démontrer de l'impatience envers ses coéquipiers et même son entraîneur-chef par moment.

Dans la vie, il y a un dicton qui dit que quand tu pointes ton doigt vers quelqu'un, il y en a quatre qui pointent vers toi. Samedi, ce dicton s'appliquait très bien.

Comprenez-moi bien, je suis conscient que plusieurs autres choses, y compris d'autres joueurs, ont contribué à l'affront subi contre les puissants Stampeters .

Le football est un sport d'équipe et il n'y a jamais qu'un seul coupable. Je reconnais, par exemple, que la ligne à l'attaque des Alouettes a encore une fois été très mauvaise et a très mal protégé Cato. Je suis conscient que cela peut devenir très frustrant. Mais en tant que quart-arrière, TU TE DOIS DE RESTER CALME. Point à la ligne!

Surtout que tous les sacs du quart ne sont pas que la responsabilité de la ligne à l'attaque. Certains d'entre étaient carrément de sa faute. Cato était impatient dans la pochette, courait souvent aussitôt que sa première lecture n'était pas là, sans même tenter de trouver la deuxième. Au point où on est même en droit de se demander s’il savait où cette deuxième lecture se trouvait.

Cato avait l'air d'un quart confus, préoccupé par les mauvaises choses et surtout déconcentré. Cato a été le premier à paniquer, le premier à gesticuler et à être frustré. Il a perdu le contrôle de ses émotions, et en tant que quart-arrière, c'est inacceptable.

Un quart est censé être le dernier à démontrer qu'il panique. Il est censé rassurer les autres, leur montrer le chemin. Il est censé se pointer du doigt.

En fait, il fait exactement le contraire de ce que Chapdelaine avait mentionné vouloir voir de ses leaders cette semaine. L'entraîneur-chef avait dit vouloir voir des gars qui cherchent des solutions et des réponses dans les moments difficiles et qui allaient démontrer de la force de caractère en restant des leaders calmes et positifs.

Samedi, dans les moments difficiles, Cato a plutôt mis son énergie à la mauvaise place et cela n'a aucunement contribué à la recherche de solutions et de réponses, de même qu'au succès de l'équipe.

Après le match, Cato a fait son mea culpa et dit être dégoûté de sa performance. C'était la chose mature à faire. Il aurait toutefois dû avoir la même approche sur le terrain et rester calme. Il aurait dû monter l'exemple.

Le jeune devra apprendre et vite qu'il est censé être le général de l'attaque et qu'il doit toujours être le dernier à paniquer. S’il ne le fait pas, Chapdelaine n'aura d'autres choix que de passer à autre chose dans son cas.

Les Alouettes ont donné un choix de première ronde pour Vernon Adams Jr., qui attend impatiemment sa chance. Le temps est donc peut-être venu de lui offrir une chance.

Peut-être que Cato le sait et qu'il sent le tapis lui glisser sous les pieds. Cela expliquerait en partie ce qui s’est passé face aux Stampeders.