Si Jim Popp n’a pu s’empêcher de fondre en larmes à plus d’une occasion durant son hommage à Anthony Calvillo, quelques-uns de ses anciens coéquipiers ont préféré se rappeler de bons vieux souvenirs de lui avec le sourire aux lèvres.
L’ailier défensif John Bowman (sur la photo plus bas), qui a partagé huit saisons avec le quart-arrière, a justement utilisé une touche d’humour pour expliquer le discours émotif de son directeur général.
« Jim a tellement vécu de choses grâce à lui qu’il est un peu devenu son fils même s’ils ont presque le même âge », a déclaré Bowman en riant.
Calvillo : de beaux souvenirs pour Cahoon
« Anthony était un grand professionnel. C’est dommage à dire, mais certains joueurs qui évoluent au niveau professionnel ne sont pas de vrais professionnels », a ajouté celui qui classe tout de même Calvillo derrière Doug Flutie dans son palmarès personnel.
Bien sûr, Scott Flory, le coéquipier de longue date de Calvillo, était en désaccord avec Climie sur son classement. En fait, le sympathique colosse est d’avis que Calvillo aurait dû recevoir plus de fleurs durant sa carrière.
« Il a encaissé beaucoup plus de blâme qu’il aurait mérité et c’est un fait. Je crois qu’il n’a pas été assez encensé. On l’a laissé tomber si souvent, mais il ne s’est jamais plaint », a soutenu Flory qui chérit les trois championnats avec Calvillo et de nombreux jeux spectaculaires dont plusieurs passes à Ben Cahoon.
Flory s’est sacrifié le corps pendant plus de 11 saisons pour permettre à Calvillo de compléter ses jeux et il est fier de cette contribution même s’il n’est pas du style à se donner du crédit.
« Je ne le réalisais pas autant pendant que je le faisais, mais c’était un honneur pour moi de le protéger. On avait un standard d’excellence parce qu’on savait à quel point il était bon et que, si on lui donnait la chance de faire un jeu, il allait le réussir », a-t-il expliqué.
Si Flory n’a pu empêcher l’eau de monter dans ses yeux, Bowman a résisté à la tentation.
« Je voulais pleurer, mais je ne pouvais pas le faire parce que je joue en défense! », a justifié le numéro 7.
Tout de même, Bowman n’aurait pas manqué ce rendez-vous.
« C’était merveilleux d’être ici parce qu’Anthony est à l’origine de tous mes meilleurs souvenirs en carrière. En même temps, c’est triste car il a tellement contribué à la LCF et il a changé le visage de la ligue. À mes yeux, le meilleur mot pour le décrire serait loyal que ce soit envers son organisation, ses coéquipiers et sa famille. »
Même s’il n’a côtoyé Calvillo que depuis la saison 2012, Kyries Hebert (sur la photo) tenait à être présent puisqu’il a joué un grand rôle dans sa venue à Montréal.
« Il est la raison principale pour laquelle j’ai joint cette équipe puisque je voulais gagner. Je suis sorti de la retraite en raison de ses habiletés. Mais quand je suis arrivé, j’ai découvert tellement plus par rapport à sa personne », a souligné le redoutable cogneur.
Calvillo n’a pas seulement été un merveilleux outil pour les joueurs, il a également été fort utile pour les entraîneurs et même ceux de la défense comme Noel Thorpe.
« Plusieurs fois, je suis allé voir AC pour lui demander comment il réagirait face à un tel schéma défensif. Il était une excellente ressource pour valider certaines informations parce qu’il m’aidait à comprendre ce qui se passe dans la tête des quarts adverses », a remercié Thorpe en soulignant que Calvillo était le seul joueur qui arrivait parfois avant les entraîneurs aux installations de l’équipe.
Anthony Calvillo, l'homme
Associé aux plus grands sportifs du Québec
Le président Mark Weightman a rendu tout un honneur à Calvillo. Il a rappelé qu’au Québec, les grands noms du Canadien sont les Richard, Béliveau, Lafleur, Savard, Roy. Ceux des Expos, sont les Staub, Carter, Dawson et Guerrero alors que Villeneuve est associé à la course automobile.
Avec raison, il a précisé que Calvillo s’avère le premier nom qui vient à l’esprit des Québécois quand on parle des Alouettes. « Il a changé la façon de percevoir notre sport et notre organisation, mais ce qu’il a fait va beaucoup plus loin que ses réussites sur le terrain de football. »
À ce propos, sans critiquer l'illustre quart, Brodeur-Jourdain a visé juste en disant que sa réputation aurait pu être encore plus imposante.
« Ses limitations en français ont réduit les possibilités des Québécois de découvrir la grandeur de cet homme. S’il a été grandement influencé par Tracy Ham, je l’ai été par lui à 100%. Dès que j’ai pu constater le temps qu’il consacrait au football, ça m’a donné un exemple de réussite », a conclu l’ancien de l’Université Laval.