MONTRÉAL – Même s’il ne s’agissait que d’un mandat d’un match, André Bolduc tenait à tout prix à mener les Alouettes de Montréal à la victoire en remplacement de Khari Jones à titre d’entraîneur-chef. Celui qui a ce logo tatoué sur le cœur était assommé après la partie. 

« J’étais un peu dévasté après le match, je commence à mieux me sentir. Ça prend du temps après une défaite. [...] C’est une semaine qui a été vraiment spéciale et pas facile pour nous », a reconnu Bolduc quelques minutes au terme de l’affrontement perdu 27-18 aux mains des Lions. 

Avant la rencontre, il fallait voir les accolades reçues par Bolduc pour comprendre à quel point les autres entraîneurs, les joueurs et même les adversaires étaient heureux pour lui. Il est devenu le deuxième entraîneur québécois, après Jacques Chapdelaine, à diriger les Alouettes. 

« C’était bien, j’ai beaucoup apprécié ça. Mais j’ai trouvé ça difficile, j’aurais aimé que cette semaine se finisse bien. Tout le monde en a fait un peu plus pour y arriver, mais on n’a pas eu le résultat escompté », a-t-il prononcé en pensant aux sacrifices accomplis. 

Avant même d’avoir revu le match, Bolduc était en mesure d’affirmer qu’il était satisfait de sa sélection de jeux. Il ne voudrait pas modifier ses décisions. 

« Non. Pour l’instant, je trouve qu’on a couru suffisamment avec le ballon. On aurait eu besoin de réussir quelques jeux de plus par la passe. Si ça se produit, la pression n’est pas sur Vernon de lancer des passes parfaites. Notre plan était approprié », a assuré Bolduc. 

La question venait notamment du fait que le porteur de ballon William Stanback s’est amusé avec 139 verges et qu’Adams fils a souvent opté, sans succès, pour de longues passes au lieu de viser à proximité. Ça s’explique par la stratégie de la défense adverse de positionner plusieurs joueurs en profondeur. 

« C’est plus long, ça prend plus de temps et tu complètes moins de jeux explosifs, mais on aurait aimé en avoir plus », a indiqué Bolduc qui n’a pas trouvé Adams fils impatient dans ses décisions. 

De son côté, le quart-arrière des Alouettes a été plongé dans un contexte très particulier sans son plus grand allié et patron immédiat. Quand un confrère lui a demandé si l’absence de Jones a eu un impact, il a hésité. 

« Je ne sais pas. Mais il n’est pas sur le terrain normalement et les entraîneurs ont fait un bon travail, je dois seulement être meilleur », a prononcé Adams fils. 

Quant à Bolduc, il n’a pas eu à réfléchir. 

« Bien sûr, il est le meneur de l’équipe. J’ai fait de mon mieux pour préparer le club, mais on a perdu », a répondu Bolduc. 

En cherchant des raisons pour expliquer le manque de constance des Alouettes jusqu’ici en 2021, on ne peut écarter le fait que l’équipe a déjà écoulé ses deux semaines de congé. Ce calendrier inusité n’a sans doute pas aidé à relancer la machine. 

« Ce n’est pas une excuse, on est des professionnels donc on doit simplement mieux jouer. La défense a accompli son boulot, mais on n’a pas été en mesure de capitaliser en attaque », a rétorqué Adams fils.

Le match contre les Lions lançait donc une portion de 10 matchs sans répit pour les Oiseaux. Les entraîneurs et les joueurs doivent souhaiter que ça permettra de chasser la rouille à condition d’éviter des blessures majeures. 

« La saison est encore jeune et on a encore plusieurs matchs contre des rivaux de l’Est, on doit juste replacer les choses », a conclu Adams fils alors que sa troupe présente une fiche de 2-3 pour le troisième rang dans l’Est.