MONTRÉAL – À écouter des joueurs et des entraîneurs des Alouettes, on en déduit que c’était à peu près temps que l’organisation se dote d’une structure aussi claire et définie.

Luc Brodeur-Jourdain n’a pas cherché à faire de détour, il considère que la nouvelle approche élaborée par son équipe sera payante.

« Ça m’a fait constater que, finalement, pour la première fois depuis 1996, un modèle hiérarchique qui a l’air fonctionnel a été instauré. Les quatre personnes à la table étaient sur la même longueur d’onde, ils ont établi un barème. C’est une bonne chose pour le futur de l’organisation », a jugé le Québécois qui deviendra père pour une deuxième fois, jeudi.

Quelques minutes plus tôt, l’entraîneur André Bolduc se réjouissait des nominations de Kavis Reed (directeur général), Patrick Boivin (président) et Jacques Chapdelaine (entraîneur-chef).

« C’est super comme nouvelle. Il y a trois ou quatre mois, j’avais dit à la direction que Kavis était un directeur général dans l’âme, il me parlait qu’il voulait monter dans la direction et utiliser ses connaissances pour ce poste. Kavis est très intelligent, il a toutes les qualités pour devenir un excellent DG », a exprimé Bolduc qui a collaboré de près avec Reed sur les unités spéciales.

Évidemment, que ce soit Brodeur-Jourdain, Bolduc ou les autres Québécois des Alouettes, ils avaient tous entendu les souhaits des amateurs de voir Danny Maciocia accéder au poste de directeur général.

Mais comme l’a précisé Nicolas Boulay, l’organisation peut compter sur des Québécois à d’autres positions clés.

« On a un entraîneur québécois, des adjoints comme Jason Hogan, des recruteurs comme Éric Deslauriers, des physiothérapeutes, des gars d’équipement et encore plus. On est entouré de Québécois. L’important, c’était d’avoir le directeur général le plus qualifié », a déterminé Boulay.

Selon lui, Reed présente des qualités utiles pour redorer le blason des Alouettes.

« Kavis apprécie la LCF, ce n’est pas un DG qui arrive de la NCAA ou de la NFL avec un beau parcours, mais sans connaître la LCF. Il a toujours œuvré au Canada, il habite dans notre pays et il comprend l’importance des bons Canadiens dans la LCF. J’ai passé beaucoup de temps avec lui la saison dernière et il me l’a dit, c’est avec de bons Canadiens que tu gagnes le championnat », a exposé Boulay en rappelant que les joueurs américains de qualité sont plus faciles à dénicher.

« On a fait des recherches et d’autres entraîneurs ont fait une transition réussie sans avoir d’expérience. Je pense à des hommes que je respecte beaucoup comme (Wally) Buono, (John) Hufnagel, (Jim) Barker ou (Kent) Austin.

Bolduc avait également un exemple semblable à fournir. Il connaît Kyle Walters, qui a du succès dans ce rôle à Winnipeg, et il considère que Kavis se situe à des années lumière devant lui.

« Il connaît notre formation de fond en comble en plus, je n’ai aucun doute dans mon esprit », a relevé Bolduc.

Mais l’opinion la plus importante à ce sujet était celle de Jacques Chapdelaine. L’entraîneur des Alouettes s’est concentré sur le positif de cette réalité.

« Dans mes conversations avec lui, je tenais à connaître sa structure de travail et les personnes avec lesquelles il désire s’entourer. Le grand confort que j’ai, c’est qu’il a été entraîneur-chef donc il comprend mes dilemmes, ça ouvre la porte aux communications », a noté Chapdelaine qui croit que Reed voudra s’entourer de collègues influents. 

Sans tarder, Reed entend dénicher un quart-arrière d’expérience pour épauler Vernon Adams fils et Rakeem Cato.

Comment reprendre le 2e rang devant l’Impact

Au cours des dernières années, les Alouettes ont perdu le deuxième rang des équipes sportives montréalaises dans le cœur de plusieurs partisans. 

En plus des ennuis sur le terrain, la réputation des Alouettes a été écorchée par le style de gestion intransigeant de Jim Popp.

Avant même d’avoir pleinement fait le saut chez les Oiseaux, le nouveau président sait qu’il a du pain sur la planche pour corriger le tir.

« Il y a des cycles dans le sport professionnel. Je ne dis pas qu’on frappe le fond du baril, mais on est dans un bas de cycle. On doit identifier quoi faire pour y parvenir et tu peux t’inspirer de modèles comme les Steelers au football ou les Red Wings au hockey. Tu dois identifier ce qui ne fonctionne pas avant de penser à quelle équipe est la plus populaire », a exprimé Boivin.

« L’Impact a sa place et nous aussi, c’est plus une question de gagner et administrer une organisation comme elle se doit de l’être », a poursuivi l’homme de 38 ans.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les décisions des Alouettes n’ont pas toutes été bien accueillies par les partisans. En somme, l’organisation aura à renverser la vapeur.

« Ça commence avec des résultats, par gagner sur le terrain. Ensuite, l’engagement dans la communauté sera une priorité », a conclu Boivin.