MONTRÉAL – Décidément, les Alouettes de Montréal aiment se compliquer la vie. Confrontée à un adversaire vulnérable, la troupe de Jim Popp a perdu tout son élan des deux dernières semaines s’inclinant au compte de 25-16 dans une performance offensive désastreuse.

Ainsi, les joueurs de l’organisation montréalaise rumineront cette défaite plus que décevante pendant une partie des 17 jours menant à leur prochain match. Question de faire une référence à l’histoire de la journée dans le monde du football, on pourrait dire que la « balloune » des Alouettes s’est dégonflée devant la plus grosse foule de la saison.

D’ailleurs, les partisans qui s’étaient déplacés n’ont pas hésité à faire sentir leur mécontentement aux joueurs dont certains avaient peut-être déjà la tête aux vacances.

Privés de Rakeem Cato, retourné en Floride pour une urgence familiale, les Alouettes ont dû confier le ballon à Tanner Marsh qui a effectué son premier départ en près de deux ans. Malheureusement pour lui, Marsh (16 en 30, 103 verges, 5 int. et une échappée) n’a rien fait qui vaille dans cette rencontre et il a même complété le premier quart avec un total négatif de -2 verges par la passe.

« Je n’ai aucune excuse, je dois simplement mieux jouer. Je prends sans aucun doute le blâme pour cette défaite », a avoué Marsh sans se défiler.

En plus de manquer d’aplomb, le cinquième quart-arrière utilisé par les Alouettes cette année a commis deux revirements coûteux en première demie pour finir le match avec cinq interceptions! Mais sa pire gaffe est survenue au troisième quart quand sa deuxième a été retournée pour un touché de 56 verges portant le pointage à 24-6.

« Je sais qu’on a été victime de plusieurs interceptions, mais on a éprouvé des problèmes de protection que l’on doit régler. On avait eu le même genre d’ennuis à notre dernier match à domicile. En tant qu’entraîneurs, on doit faire un meilleur travail et on doit donner une meilleure chance à nos joueurs de se débrouiller », a analysé Jim Popp en pointant du doigt ses adjoints.

Les Lions n’en demandaient pas tant pour savourer une revanche contre les Oiseaux qui les avaient vaincus le 20 août à Vancouver. Ils ont donc rendu la pareille aux Alouettes (4-6) qui ont échappé l’occasion de filer dans leur semaine de congé avec une fiche de ,500.

« On a mal joué, très mal joué ! »

« C’est inacceptable, on n’a pas marqué un seul touché offensif sur notre propre terrain, c’est pathétique », rageait Tyrell Sutton dans un vestiaire où la frustration envahissait l’espace.

« (On a fait) trop d’erreurs, les Lions étaient bien préparés. Personnellement, j’en ai commis plusieurs dans ce match et je devrai beaucoup mieux jouer dans les prochaines rencontres », a admis Samuel Giguère sans vouloir blâmer ses partenaires.

Durant ce gain au BC Place, l’attaque terrestre des Als avaient dominé outrageusement avec une récolte de 251 verges. Cette fois, en raison de la prestation de Marsh, le fardeau de l’attaque reposait sur Sutton et ses partenaires. Ils ont quand même amassé 130 verges par la course, mais ce fut insuffisant.

« On s’ennuie de gagner, ça ne devrait pas être à propos du quart-arrière qui est envoyé dans la mêlée. On doit utiliser nos forces et je ne crois pas qu’on l’a fait dans ce match », a répondu le porteur de ballon quand on lui a demandé si l’équipe avait manqué Cato dans ce duel.

Les Alouettes avaient eu le dessus lors de six des sept dernières visites des Lions au stade Percival-Molson. Étrangement, ils ont donc failli à la tâche la même année de leur succès au BC Place où leur dernière victoire datait de 15 ans.

Plusieurs personnes ont cru que Marsh allait finir par céder à sa place à Brandon Bridge, mais ce dernier a eu un rôle trop limité à l’entraînement cette semaine pour être envoyé dans la mêlée.

Les visiteurs sont parvenus à l’emporter même après avoir perdu les services de leur quart-arrière partant Travis Lulay (blessure à un genou). Le seul moment de réjouissance des spectateurs s’est produit quand une passe de son remplaçant, John Beck, a été retourné pour un touché par Jonathan Hefney.

Certes, les Lions n’avaient pas oublié leur cuisant revers éliminatoire de 50-17 l’an dernier sur le terrain montréalais. Lavelle Hawkins (son premier en carrière) et Austin Collie (l’ancien des Colts d’Indianapolis) ont inscrit les deux majeurs du camp victorieux.

Les Lions ont ajouté leur 25e point sur un simple à la suite d’un placement raté de 50 verges. Ce jeu a creusé l’écart à neuf points (25-16) ce qui n’a pas facilité la timide tentative de remontée des Alouettes.

À la lumière de ce résultat, deux personnes devaient rire dans leur barbe. D’abord, Tom Higgins qui a été congédié malgré une situation peu évidente au poste de quart et un gain à Vancouver. Ensuite, le receveur des Lions, Emmanuel Arceneaux qui s’était moqué des Alouettes dans une entrevue.

Les deux points positifs de la soirée reviennent à Boris Bede - qui a brillé avec des placements de 52, 46 et 24 verges – et à Stefan Logan qui s’est démené contre son ancienne formation avec plusieurs retours de botté intéressants.

Les Alouettes reprendront donc l’action le 20 septembre et ils auront certainement la rage au cœur pour cette visite des Blue Bombers.