MONTRÉAL - Larry Smith n'a pas hésité une seconde: le prochain président des Alouettes de Montréal doit impérativement être bilingue.

« Sans aucun doute, a-t-il répondu dans un entretien téléphonique de la Barbade avec La Presse canadienne. Je sais que je m'exprime mal en français, mais les gens savent que j'adore les Québécois. J'ai fait ma vie ici. Je suis un des seuls dans mon entourage qui n'a pas quitté après 1976. »

« J'ai déjà dit en entrevue que tous les anglophones du Québec devraient apprendre le français pour avoir une vision réelle des deux cultures de la province, a ajouté celui qui a occupé le poste de président des Alouettes de 1997 à 2001, puis de 2004 à 2010. Il faut que le président des Alouettes soit bilingue et comprenne les deux cultures. C'est une chose de parler le français, c'en est une autre de comprendre la culture. Il n'y a pas que Montréal et Québec: il faut qu'il sache ce qui se passe dans la Beauce, au Lac-Saint-Jean, dans la Capitale nationale. Ce sont autant de centres industriels et culturels de la province. »

Le sénateur conservateur ne connaît pas Gary Stern et Sid Spiegel, les nouveaux propriétaires des Alouettes. Mais il sait une chose: ils doivent rapidement nommer un président et un directeur général s'ils veulent que la progression du club se poursuive.

« En 1997, quand j'ai commencé avec les Alouettes, nous étions le 22 février. C'était la folie furieuse! Vous avez une franchise mieux établie maintenant, mais qui a connu de graves ennuis au niveau des opérations, a souligné Smith, qui n'a pas été approché pour retrouver son poste. Stern et Spiegel doivent rapidement trouver un président et un directeur général, afin de stabiliser tout le personnel des opérations football et administratif. »

Transaction difficile

La vente des Alouettes fut une saga forte en rebondissements et longue à conclure, et quelques-uns des acteurs ont été courroucés par le processus.

Clifford Starke, le président de Hampstead Private Capital, a déclaré à La Presse canadienne mardi qu'il n'a pas le sentiment que la Ligue canadienne de football lui a donné une véritable chance d'acheter les Alouettes.

« J'ai eu l'impression que je n'étais pas pris au sérieux, que mon groupe n'était pas pris au sérieux, pour une raison quelconque. Je ne sais pas comment cataloguer Randy (Ambrosie, le commissaire de la LCF), mais je sens qu'on m'a manqué de respect », a-t-il indiqué.

Dans les pages du " Journal de Montréal " de mercredi, le gestionnaire financier et ex-Alouette Éric Lapointe a reproché à Ambrosie d'avoir colporté des faussetés à l'endroit des gens d'affaires québécois.

« Ce n'est pas vrai que les Québécois qui étaient intéressés à acheter l'équipe n'avaient pas l'argent », a-t-il affirmé.

Smith, qui a aussi occupé le poste de commissaire de la LCF, n'a pas souhaité commenter directement la transaction.

« Comme au football, en affaires, il y a des gagnants et des perdants. Quand vous perdez une franchise de sport professionnel, ce n'est pas intéressant et ce n'est pas facile, a-t-il imagé. (...) C'est une situation où nous allons en apprendre de plus en plus au fil du temps. Mais la bonne nouvelle, c'est que la ligue a finalement trouvé des acheteurs prêts à mettre de l'argent dans le club. »

Il est tout aussi difficile pour lui d'estimer le coût de la transaction.

« Selon des chiffres publiés, la famille Wetenhall aurait perdu 50 millions $ avec les Alouettes. C'est un grand problème. Un problème qui affecte grandement le prix de vente. »

« C'est certain que la famille Wetenhall a une responsabilité, jusqu'à un certain point, sur la dette. Maintenant, combien ça vaut? J'ai une petite idée, mais je ne veux pas en parler publiquement. Ce n'est pas de mes affaires; c'est entre le commissaire et les acheteurs », a-t-il conclu.