MONTRÉAL – Vendredi midi, les Alouettes ont gentiment pris d’assaut l’intersection des rues Ste-Catherine et Robert-Bourassa, au centre-ville de Montréal, afin d’amasser des fonds pour les victimes des inondations. Originaire de la Louisiane, Kyries Hebert était particulièrement touché par la situation regrettable.

Hebert, qui a élu domicile à Montréal, connaît la puissance dévastatrice des phénomènes naturels. On peut immédiatement songer à l’ouragan Katrina qui a dévasté sa région natale en 2005, mais les inondations ont aussi affecté plusieurs de ses proches.

« J’ai vu des gens souffrir auparavant à la suite d’inondations. L’an passé, ma mère a dû quitter sa maison, en Louisiane, pendant quelques mois pour cette raison. Je connais les effets de ce dérèglement de la nature et je sais à quel point ça peut être déplaisant autant émotivement que financièrement.

« C'est logique d’être ici pour aider les gens, c’est la bonne chose à faire », a confié Hebert qui ne voulait pas trop étirer sa pause pour ne pas échapper des sommes précieuses.  

Ce n’était pas étonnant de le voir animer l’action. Celui qui a autant de charisme que d’intensité sur le terrain a multiplié les photos et les poignées de mains avec le public.

« Ce genre d’implication fait partie de l’identité de notre organisation. Chaque fois qu’on a l’occasion de s’impliquer pour aider la ville et les citoyens d’ici, on le fait. C’est également conforme à la mission de ma fondation qui redonne aux gens de Montréal, cette ville qui est maintenant mon chez-moi », a noté le vétéran de 36 ans qui s'est fait de nouveaux amis de l'Allemagne et de la Suisse durant l'initiative.

Pour ce blitz de deux heures, Hebert était accompagné de Tyrell Sutton, Boris Bede et Jean-Samuel Blanc. Ils ont uni leurs efforts en se partageant les quatre coins de l’intersection en compagnie de meneuses de claque et d’autres membres de l’organisation.

En tant que Montréalais, Blanc s’est fait un devoir d’être présent.

« Durant la saison morte, on n’a pas un emploi de 40 heures par semaine comme la plupart des gens. Je pourrais faire ça tous les jours jusqu’à temps que nos obligations reprennent, ça ne me dérangerait même pas », a exposé Blanc avec son sourire habituel. 

« C’est certain que ça me touche beaucoup. Fort heureusement, personne de ma famille n’a été affecté par les inondations. Par contre, je connais des amis dont les parents ont été touchés et je leur envoie beaucoup d’ondes positives », a ajouté l’ancien des Carabins de l’Université de Montréal.

Sutton n’a peut-être pas grandi à Montréal, mais il se classe parmi les joueurs les plus impliqués dans les actions communautaires des Alouettes.

« Il s'agit simplement d'aider les gens. On sait que plusieurs personnes traversent une période éprouvante et on veut leur montrer qu’on est là pour les aider », a réagi Sutton qui se considérait chanceux que les inondations épargnent presque toujours son lieu d’origine (Akron en Ohio).

Les quatre joueurs des Alouettes ont été renversés par les images des inondations.

« C’est terrible et c’est vraiment difficile d’imaginer que ça puisse arriver aussi près d’ici, c’est si beau au centre-ville », a convenu Hebert qui était heureux de bâtir des relations avec des gens moins attirés par le football.

« C’est tragique et très malheureux de voir ça », a témoigné Sutton qui entamera sa cinquième saison avec les Oiseaux.

En plus d’effectuer un don de 5000$ au fonds d’urgence de la Croix-Rouge, l’organisation montréalaise a pu assister à une réponse fort positive des nombreux passants. Il faut dire que l’offre représentait probablement l’aubaine du jour à Montréal alors qu’un don de 20$ permettait d’obtenir quatre billets pour le match préparatoire du club, le 15 juin contre le Rouge et Noir d’Ottawa.

Capitaliser sur les nombreux changements

Kavis Reed, le nouveau directeur général, a également pris plusieurs minutes de sa journée pour venir collecter des dons. Ce bain de foule a permis de constater que certains partisans l’ont remercié de ne pas avoir tardé à procéder à plusieurs changements considérables.

Reed devra maintenant prouver que ces modifications produiront les effets escomptés.

« On espère vraiment que ça se transformera en des retombées positives. On souhaite que ce soit le cas plus particulièrement pour notre fiche qui n’a pas été à la hauteur dans les dernières années », a admis Hebert.

« Son attitude est contagieuse. Kavis est intègre, il demeure la même personne peu importe le poste qu’il occupe », a pointé Blanc, qui espère venir un peu plus souvent en relève au centre-arrière numéro un, Jean-Christophe Beaulieu.

« Grâce à ces décisions, on s'attend à pouvoir renouer avec les saisons gagnantes que les gens d’ici connaissent. Ils ont eu à tenir le coup pendant une période difficile pour nous. On veut recommencer à dominer », a plaidé Sutton.

Sans nécessairement obtenir le ballon plus souvent, le demi offensif des Alouettes pourrait bénéficier des modifications d’envergure à la ligne offensive.

« Sur papier, les dirigeants ont vraiment fait un bon travail pour bâtir une unité solide. Il n’y a aucun doute que les joueurs seront affamés et que la mission sera de garder Darian Durant en grande forme », a-t-il constaté.

Sutton est d’avis que Durant pourra retrouver son niveau optimal aux commandes de l’escadron montréalais. 

« Je m’attends à une domination complète et un leadership solide de sa part à l’image de ses meilleures années comme celle de la coupe Grey (2013). Il n’a pas eu la chance de le prouver dernièrement en raison de blessures », a proposé le numéro 20 qui a justement été blessé l’an passé.

L’autre changement majeur survient en défense alors que Reed a opté pour une présence plus accrue de partants canadiens. Le DG prévoit notamment miser sur un secondeur canadien, ce qui pourrait faire perdre à Hebert son rôle de partant.

« Viens m’en parler quand le camp d’entraînement sera terminé », a conclu Hebert, qui a encore l’intention de prouver qu’il est indélogeable pour le bien du club.