MONTRÉAL – En raison de la performance décevante d’Antonio Pipkin, le nom de Johnny Manziel était encore sur toutes les lèvres au Stade Percival-Molson puisqu’il a exprimé son mécontentement à un moment délicat. Les entraîneurs et les joueurs ont tenté de calmer le jeu, mais Mike Sherman admet qu’il en discutera avec Manziel.

 

« Je ne lui ai pas parlé depuis, mais je vais le faire samedi », a confirmé Sherman.

 

« Il est un quart-arrière frustré qui veut jouer et qui est très compétitif. Il ne veut pas perdre cette chance. C’est normal pour un quart-arrière de se sentir de cette manière, je n’ai pas réagi aussi négativement à ses propos que vous avez pu le faire. Je dis ça parce qu’il veut jouer et je veux un quart qui souhaite jouer.

 

« Je n’ai aucune idée de ce qu’il a dit », a d’abord réagi Pipkin avant qu’on lui rapporte les propos.  

 

« J’aurais probablement été frustré aussi. Je ne savais pas qu’il avait dit ça. Je ne regarde pas ce qui est publié dans les médias. Je n’ai pas donné une chance à notre équipe de gagner, j’ai commis des erreurs dans des moments critiques », a-t-il ensuite commenté.

 

La question a également été relayée à quelques joueurs. Patrick Lavoie a voulu se tenir loin de cet enjeu en limitant sa réponse à un simple « non ».

 

« Je n’ai aucun commentaire à ce sujet, je vais faire mon travail comme receveur peu importe le quart-arrière qui est en poste », a répondu le receveur Eugene Lewis qui a capté une passe de 36 verges alors que Pipkin a conclu sa soirée avec 95 verges aériennes et un coefficient d’efficacité de zéro.

 

« Je ne sais pas ce qui s’est dit, mais on est tous des professionnels, on sait qu’il y a toujours quelqu’un derrière nous qui attend. Mais je vais bloquer pour n’importe quel gars. Il y a peut-être des frustrations dans l’équipe, mais on va jouer pour n’importe qui. C’est bon d’avoir le problème de pouvoir employer deux quarts », a exposé Kristian Matte.

 

Maintenant, le véritable sujet sera de déterminer le quart-arrière pour la prochaine partie, vendredi soir, à Winnipeg. Étant donné que les Alouettes doivent absolument rebondir, ce serait étonnant que Manziel n’obtienne pas la chance de provoquer cette relance.

 

Sherman n’a pas voulu s’avancer trop rapidement.

 

« Je dois revoir les séquences et les décisions prises par Antonio pour déceler à quel point c’était sa faute ou celle de joueurs autour de lui. Comme c’est souvent le cas, il y a trop de crédit qui est accordé à un quart quand une équipe gagne et trop de blâme pour les défaites », a-t-il indiqué.

 

Même si le match n’était terminé que depuis quelques secondes, Lavoie était en mesure de tenter une première hypothèse bien logique.  

 

« Ils ont réussi à imposer de la pression assez tôt dans le match et on n’a pas réussi à les contrer efficacement. Il avait souvent quelqu’un dans sa face. Ils sont parvenus à lui enlever sa première lecture et il était gêné par un adversaire quand il arrivait à sa deuxième lecture », a décrit Lavoie.

 

Le Québécois avait surtout bien de la misère à comprendre que lui et ses coéquipiers aient bousillé cette chance.  

 

« On revenait d’une semaine de répit en plus. L’occasion était belle contre une équipe qu’on pouvait battre, mais c’est encore plus la façon dont on a perdu. Si on avait perdu un match serré, j’aurais vu du positif. Mais on n’a pas fait ce qu’on devait faire offensivement », a conclu Lavoie.