MONTRÉAL – Les honneurs s’accumulent pour William Stanback, qui a été nommé la deuxième étoile du mois de juillet dans la Ligue canadienne de football, mais André Bolduc, l’entraîneur des porteurs de ballon des Alouettes, vise beaucoup plus loin pour lui.

 

« Je pense qu’il peut être le meilleur joueur de la LCF cette année. C’est là-dessus qu’on travaille », a exprimé Bolduc sans craindre de placer la barre haut.

 

L’affirmation a été relayée à l’entraîneur-chef, Khari Jones, et il n’a pas été surpris par celle-ci puisqu’il en partage l’essence.

 

« Je suis d’accord, c’est un athlète avec un potentiel plutôt épeurant. Dans le sens qu’il détient la vitesse des petits porteurs tout en pesant 235 livres. C’est fou parce que je crois encore qu’il n’a qu’effleuré la surface de son potentiel. Il possède une meilleure patience avec le ballon et André l’aide beaucoup dans ce sens. C’est un porteur très spécial et on a pu voir quelques parcelles de ça. Ce sera amusant de surveiller comment il se développera dans les prochains mois », a ajouté Jones à ce sujet.

 

Pour l’instant, la saison de Stanback se lit rapidement comme ceci : 75 courses pour 504 verges ce qui lui confère le total le plus élevé et la meilleure moyenne parmi ceux qui ont couru plus de 35 fois avec le ballon. Il occupe aussi le deuxième rang parmi les porteurs pour les touchés avec 4.

 

Afin de donner raison à Bolduc – et Stanback espère bien sûr y parvenir – le numéro 31 devra raffiner ses décisions et continuer d’exercer sa patience.

 

« Je dois continuer de ralentir mon rythme pour mieux lire le jeu dont avant le début de l’essai. Dans les réunions, je passe beaucoup de temps à demander à Jeremiah Johnson de me dire ce qu’il a vu et que j’aurais pu manquer. De l’avoir comme vétéran dans l’équipe, ça fera de moi le meilleur joueur que je peux devenir », a indiqué Stanback.

 

Même s’il se délecte de son talent, Bolduc a su résumer les chantiers à avancer chez Stanback.

 

« C’est encore l’ensemble de son jeu. Parfois, il court un peu haut. Il a aussi échappé le ballon en début de saison et on travaille là-dessus tous les jours. Il y a sa vision parce qu’il ne prend pas toujours la meilleure décision au début, mais il est tellement fort et rapide qu’il va rattraper le tout et gagner des verges. On travaille le tout quotidiennement et son talent est infini tout comme son désir de devenir meilleur », a élaboré l’entraîneur.

 

Ce qui saute aux yeux cette saison, c’est que l’efficacité par la course aide énormément les Oiseaux. Il s’agit d’une réalité du football et elle avait été suggérée à maintes reprises aux Alouettes par le passé. La saison 2019 aura finalement été celle qui prône ce concept.

 

« Il faut prendre l’avance dans les matchs (pour que ça demeure possible comme stratégie) et c’était difficile pour nous dans les dernières années pour différentes raisons. Souvent, notre défense passait beaucoup de temps sur le terrain et on sentait le besoin de marquer rapidement dans le match. Si tu regardes les statistiques approfondies, on se débrouille bien à plusieurs niveaux. On a seulement 19 séquences offensives sans obtenir un premier jeu, on est au premier ang dans la LCF. Ça enlève beaucoup de pression parce qu’on avance d’au moins 10 verges et on change la bataille du positionnement du terrain quand on doit dégager. On se classe en tête pour les revirements et je crois qu’on est en deuxième position pour le temps de possession. Ce sont plusieurs choses offensives qui enlèvent de la pression », a énuméré Bolduc avec pertinence.

 

L’autre ingrédient qui s’ajoute à la liste, c’est le côté athlétique de Vernon Adams fils. Les adversaires ont constaté plus d’une fois qu’il est difficile à freiner quand il atteint une certaine vitesse.

 

« Vernon a beaucoup à jouer dans ça parce qu’il décoche vraiment vite ses passes et quand ses receveurs ne sont pas libres, il peut courir. Ça développe une autre dimension. Parfois, les défenses avaient une couverture parfaite contre notre stratégie, mais il est allé chercher le premier essai. Ça devient fatigant pour l’adversaire. Pour nous, c’est plaisant parce que ça se produit enfin de notre côté », a enchaîné Bolduc.

 

Stanback a également tenu à souligner un autre aspect qui finit par produire de belles récoltes sur le terrain.

 

« Je dis souvent que la chimie est la chose plus importante. On n’a manqué notre coup là-dessus l’an dernier et je trouve que c’est plus présent cette fois », a-t-il admis.

 

Évidemment, les victoires assainissent toujours l’atmosphère d’un vestiaire. D’ailleurs, les Alouettes seront en quête d’une quatrième victoire d’affilée vendredi soir ce qui serait une première depuis six gains consécutifs du 21 septembre au 2 novembre 2014.