Trois victoires en 12 jours. Pour tous ceux qui n'ont jamais joué au football, je vous assure que ce n'est pas le genre de chose qui se produit fréquemment. Le peu de temps de préparation, l'accumulation de fatigue et les blessures viennent souvent te coûter un match, voire même deux.

Ce groupe de joueurs et d'entraîneurs ne s'est jamais plaint, et la question n'a même pas été soulevée entre eux selon les dires de Tom Higgins qui, soit dit en passant, est à la tête de ce groupe qui est en train de créer l'un des plus grands revirements de situation que cette organisation n'ait jamais connu.

Avec la victoire à Ottawa, les Alouettes viennent de franchir la barre des ,500 pour la première fois depuis la deuxième semaine d'activités. Ils viennent aussi de gagner leurs trois derniers matchs sur la route, exploit qui n'avait pas été réalisé par les Montréalais depuis le 28 juillet 2006. Il y a plus de huit ans!

Battre Ottawa n'a peut-être pas été aussi facile que certains auraient pu le penser vendredi. Il ne faut pas oublier par contre, que battre la même équipe trois fois dans la même saison n'est jamais facile au football professionnel et ce, même si il s'agit d'une équipe d'expansion.

Mais une victoire est une victoire, surtout quand il s'agit de ta septième en huit matchs. Rendu là, il n'y a plus de hasard.

En effet, on n'a qu'à observer les chiffres pour comprendre.

Protéger ton quart ainsi que le ballon resteront toujours les deux facettes les plus importantes au football... après le fait de marquer plus de points que l'autre équipe bien évidemment!

Blague à part, durant leur séquence victorieuse, les Alouettes n'ont accordé que sept sacs du quart et en ont réussi 24 pendant cette période. Un différentiel fantastique de plus 17, rien de moins.

Un quart bien protégé commettra toujours moins de revirements que celui qui se fait continuellement frapper. Cela explique sûrement que Jonathan Crompton n'ait lancé qu'une seule interception à ses trois derniers matchs, contre cinq passes de touché.

Pendant que nous sommes dans la catégories des revirements, il faut absolument mentionner que la défense des Alouettes en a encore réussi pas moins de six contre Ottawa vendredi, trois d'entre eux étant des interceptions.

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Cela leur en donne maintenant 29 dans à leurs huit dernières sorties. Pendant ce temps, l'attaque n'en a commis que 11, encore là un différentiel hallucinant de plus 18.

Ne cherchons pas de midi à 14 h la raison des succès des Alouettes. Elle réside dans ces deux aspects primordiaux.

Elle réside aussi dans la capacité des Alouettes à réaliser ces revirements ou bien de gros jeux qui ramènent le momentum de leur côté. En bout de ligne, ils les réalisent aux bons moments.

J'aimerais d'ailleurs en terminant lever mon chapeau à deux Québécois qui ont conjugué leurs efforts pour réaliser l'un de ces gros jeux vendredi. Un jeu qui pour moi a changé le match. Un jeu qui a procuré cette fameuse hausse d'énergie à leur équipe.

Il restait environ six minutes au deuxième quart et le pointage était 7-7. Ottawa s'apprêtait à dégager et à refouler profondément dans leur territoire les Alouettes qui ne faisaient pas grand-chose à l'attaque à ce moment précis.

C'est à ce moment que le jeune Jean-Christophe Beaulieu s'est amené en plein centre de la protection et a bloqué le botté de dégagement. Le ballon a aussitôt été recouvert par Jonathan Beaulieu-Richard qui l'a ramené sur cinq verges. Cet exploit a redonné le ballon aux Alouettes à la ligne de 48, à l'intérieur du territoire du Rouge et Noir.

Sean Whyte a plus tard réussi un botté de placement qui a donné l'avance aux Moineaux pour la première fois du match. Avance qu'ils n'ont plus jamais perdue par la suite.

Grand moment j'en suis persuadé pour les deux anciens de la conférence Québec. Un point tournant dans le match qui a a contribué au gain des Montréalais.

Ce moment résumé bien les huit dernières semaines des Alouettes.

Reste plus qu'à compléter le travail entamé lors des deux dernières semaines d'activités.