« Aujourd’hui, c’est une journée qu’on espérait qui n’arriverait jamais ». Mark Weightman, le président des Alouettes de Montréal, a résumé à la perfection la journée de la retraite d’Anthony Calvillo, le plus grand passeur de l’histoire du football professionnel qui est demeuré un modèle d’humilité jusqu’au dernier jour de sa carrière.
Les statistiques exceptionnelles du vétéran quart-arrière de 41 ans auraient pu retenir l’attention en cette journée spéciale, mais ce sont plutôt les qualités de l’homme et les émotions qui ont animé le moment.
Une retraite émotive pour Calvillo
Matthews lui a permis d’atteindre un niveau plus élevé menant, en 2002, les Alouettes à la première conquête de la coupe Grey depuis 1977.
« J’étais nerveux à ma première rencontre avec lui, mais il m’a annoncé qu’il allait changer le système offensif et qu’il allait le bâtir en fonction de mes atouts. Je serai toujours reconnaissant de ce genre de confiance de la part d’un entraîneur surtout qu’il a influencé le cours de ma carrière », a remercié Calvillo.
Ce retour sur le triomphe de 2002 lui a donné l’occasion de remercier, avec une profonde sincérité et quelques mots de français, les nombreux fidèles des Alouettes.
« Les amateurs ont été merveilleux et s’ils ont vécu de beaux moments avec les Alouettes, je veux leur dire que j’ai aussi vécu de belles choses grâce à eux. Je n’oublierai jamais le premier défilé, celui de 2002, qui était si spectaculaire », a soulevé l’athlète originaire de Californie.
Les rôles majeurs de Trestman, Jim Popp et Robert Wetenhall
En 2008, un autre point tournant est survenu pour Calvillo quand Trestman a accepté de traverser la frontière pour devenir entraîneur-chef au niveau professionnel pour une première fois. La suite est connue alors que les Alouettes ont atteint la finale dès la première saison avant de soulever le précieux trophée lors des deux saisons suivantes.
Par l’entremise d’une vidéo, l’entraîneur des Bears de Chicago a surtout insisté sur les valeurs humaines de Calvillo en plus de répéter qu’il n’aurait jamais obtenu sa chance comme entraîneur-chef dans la NFL sans son association avec lui.
« Il a amené une nouvelle dimension pas seulement à mon jeu, mais à toute l’organisation avec plusieurs petites actions spéciales. Nous avons tous embarqué dans son approche », a remercié Calvillo qui a évolué sous neuf entraîneurs à Montréal et plus d’une douzaine de coordonnateurs offensifs.
À l’origine de ce coup de génie par les Alouettes se trouve le directeur général Jim Popp qui a perçu son potentiel qui était freiné par un entourage moins talentueux.
« Jim, tu es la raison pour laquelle nous avons connu autant de succès à Montréal. Merci également de m’avoir donné une vraie chance quand peu de gens croyaient en moi », a-t-il noté en enchaînant avec un hommage au propriétaire Robert Wetenhall qui est devenu un ami proche au fil des ans. Il n’a pas oublié tous les autres employés de l’organisation dont les médecins, les thérapeutes et les responsables de l'équipement.
Calvillo a également été très émotif quand il s’est adressé à tous ses coéquipiers avec lesquels il a partagé de nombreux souvenirs qu’il ne peut pas tous partager. Signe de leur camaraderie, ses coéquipiers qui étaient présents n’ont pu s’empêcher de le taquiner gentiment quand il a annoncé qu’il allait compléter ses études.
Le dernier revirement majeur dans la vie de Calvillo s’est produit à l’extérieur du terrain quand sa femme Alexia a été atteinte d’un cancer. Cette bataille a rendu Calvillo encore plus ouvert sur les autres et il a réservé ses derniers mots à sa complice et ses deux filles.
« Je sais que je vous rends folles depuis que je suis toujours à la maison, mais ce sera ainsi pour un petit bout », a raconté, avec humour, celui qui remplira des missions d’ambassadeur pour les Alouettes en 2014.
Vers une carrière d’entraîneur à … Montréal
Sa présence accrue à la maison ne s’éternisera pas puisqu’il a l’intention d’entamer une nouvelle carrière d’entraîneur à moyen terme. Fidèle à personnalité, il considère qu’il a encore plusieurs choses à apprendre avant d’enfiler ce nouveau chapeau et il veut aussi s’accorder au moins une année loin des terrains.
Il aurait pu être tenté par une aventure dans ce sens à Chicago, sous l’aile de Trestman, mais il semble convaincu qu'il demeurera à Montréal, sa nouvelle maison.
« Je veux me diriger vers cette avenue parce que ça me passionne et j’aimerais commencer en 2015. Mais je veux être entraîneur dans cette ville et pour les Alouettes », a-t-il lancé avec conviction.
La note finale d’une carrière aussi prolifique aurait sans doute été un dernier championnat, mais une commotion cérébrale l’aura empêché de tenter sa chance. Calvillo, qui a recouvré la santé, a tout de même indiqué qu’il croyait se diriger vers la retraite même s’il n’avait pas été blessé en 2013.