MONTRÉAL – Autant que la défaite contre les Lions de la Colombie-Britannique a été cruelle, autant que de se qualifier pour les éliminatoires devant les partisans montréalais serait savoureux pour les Alouettes.

 

En effet, ce serait difficile de demander mieux comme accomplissement puisque ça surviendrait face aux puissants Stampeders de Calgary. Le sceau d’approbation ne pourrait guère être plus solide.

 

Pour que ça se concrétise, les protégés de Khari Jones doivent l’emporter ou obtenir un point via un match nul. La présence en éliminatoires serait ainsi confirmée pour la première fois depuis 2014.

 

Ce synopsis fait briller les yeux de Vernon Adams fils qui reprendra son poste de partant pour l’occasion.

 

« C’est très important à nos yeux, on sait que ça fait quelques exclusions de suite (pour l’organisation). Ce serait merveilleux d’accomplir ça contre Calgary, une excellente équipe qui n’a pas perdu depuis notre dernière confrontation (quatre victoires d’affilée). Ils sont sur une belle lancée, ce serait génial de gagner devant nos partisans », a confié Adams fils en parlant des Stamps qui étaient privés de Bo Levi Mitchell lors du palpitant duel à Calgary.

 

Du même souffle, le quart des Oiseaux s’est empressé d’ajouter que sa mère serait présente dans les gradins. Ne croyez surtout pas que c’est banal comme source de motivation.   

 

« J’adore jouer devant des membres de ma famille. Elle est venue me voir à Regina et à Montréal, mais je ne jouais pas donc ça remonte probablement au niveau universitaire », a lancé Adams fils en parlant de la dernière fois qu’elle l’a vu jouer.

 

Parlant de membres de la famille, le vénérable John Bowman était encore tout feu tout flamme face aux Lions alors que son père était dans les gradins. Après un début de match inspiré, il a réussi une superbe interception, sa toute première en saison régulière à sa 14e saison dans la LCF.

 

« En fait, j’ai déjà réussi une interception en éliminatoires pour un touché contre les Lions en 2010 (on lui pardonne l’année de trop, c’était en 2009 contre Travis Lulay) », a réagi Bowman en se rappelant ce majeur de 41 verges dans un gain de 56-18 en finale de l’Est.

 

Attendez une seconde, sa seule autre interception en 227 matchs est survenue l’année que les Alouettes ont renoué avec la coupe Grey. On ne veut pas dire que c’est un présage, mais ...

 

« J’étais au bon endroit au bon moment. Fabion Foote l’avait encerclé et je ne croyais pas qu’il (Mike Reilly) allait tenter une passe. J’ai pu y toucher avec ma main et capter le ballon ensuite. Un meilleur athlète aurait été en mesure de rester sur ses pieds et filer pour un touché, mais je suis loin de ça », a raconté Bowman avec humour.

 

À la suite de la partie, il a pu partager ce beau moment avec son père qui se fait un devoir d’aller le voir quand il joue à Vancouver.

 

« Devant mon père, c’est spécial, c’est mon vieil homme. Il vient à ces matchs depuis 14 ans même les deux que je n’avais pas joués. Il me demandait si c’était la dernière fois qu’il me voyait jouer en personne, on verra. C’est toujours précieux de jouer devant quelqu’un qui a contribué à te mettre au monde », a-t-il ajouté.

 

Bowman ne songe pas tout de suite à l’an prochain. À 37 ans, sa réflexion se fait un match à la fois.  

 

« J’ai encore cinq matchs à jouer, au minimum. Je vais attacher ma tuque pour ces cinq parties en espérant que ça nous en procure au moins une sixième », a avancé Bowman en parlant d’un match éliminatoire.

 

Que penser des unités spéciales?

 

Les unités spéciales exercent une grande influence au football canadien et les partisans sont électrisés par les jeux d’envergure qui y sont accomplis. De l’extérieur, la perception s’avère que les protégés du coordonnateur Mickey Donovan ne se démarquent pas suffisamment.

 

Face aux Lions, l’occasion était belle pour s’éclater puisqu’ils en arrachent sur les couvertures de botté. Le jeu d’éclat ne s’est pas produit, mais les guerriers des unités spéciales des Alouettes sont tout de même satisfaits de leur prestation.

 

« Comme unité, on essaie d’établir nos standards, on se fixe des verges à atteindre pour chaque match. Au final, on a quand même eu le meilleur sur eux pour les verges sur les retours. Je pense que c’était correct sur cet aspect », a tranché Christophe Normand, l’un des piliers de ce groupe.

 

« Oui, je crois qu’on peut définitivement faire plus, mais c’est la même chose sur toutes les unités », a-t-il poursuivi.

 

À partir du moment que Stefan Logan a été libéré, plusieurs observateurs prévoyaient que le rendement allait exploser sur les retours. La déception de quelques partisans provient sans doute de ce facteur. Cela dit, Normand maintient que les résultats sont à la hauteur.

 

« Je ne dirais pas que les statistiques sont inférieures à ce qu’on devrait obtenir. Je crois que, jusqu’à récemment, on était dans le top-3 pour les verges sur les retours et dans les meilleurs pour les couvertures. Ensuite, c’est de travailler sur les petits détails, on doit composer avec plusieurs changements de personnel, mais ce n’est pas une excuse parce que ce sont essentiellement les mêmes gars qui bloquent », a développé le Québécois de 27 ans.

 

« Dans la majorité de nos matchs, on a eu de meilleures moyennes que nos adversaires sur les retours donc c’est un signe qu’on fait du bon boulot sur les unités spéciales », a renchéri le centre-arrière.

 

Après 13 rencontres, les Alouettes (7-6) se situent au quatrième rang pour les verges sur les retours de bottés de dégagement, mais au dernier rang sur les retours de bottés d’envoi.

 

Mardi, à l’entraînement, on a pu constater que Greg Reid et Mario Alford, un receveur ajouté à l’équipe de pratique, se retrouvaient en audition pour effectuer les retours. Depuis la blessure subie par Shakeir Ryan, Quan Bray a hérité de plusieurs retours, mais son rendement manque de constance et il a trop souvent éprouvé des ennuis à capter le ballon.

 

« Je ne sais pas, on regarde les options. C’est une possibilité, mais on veut encore étudier Quan dans ce rôle », a répondu Jones à propos d’un changement.  

« On doit encore progresser à ce chapitre. On veut avant tout mieux se débrouiller sur nos retours. Il faut arrêter de jongler avec le ballon et foncer vers l’avant. On doit encore améliorer plusieurs éléments de notre jeu et en voilà une », a conclu l’entraîneur-chef.