Pour un moment, les Alouettes nous ont fait croire que les changements les avaient relancés. Nouveau quart, nouvel entraîneur des receveurs et des quarts-arrières, le plan de match semblait à point... Pour un court moment, on y a cru.

En effet, les 17 passes et 15 courses en première demie nous ont offert un spectacle adéquat, qui nous donnait pour la première fois depuis des lunes une attaque qui bougeait le ballon. Le manque d'opportunisme par contre, comme le placement raté et l'échappée de Brandon Whitaker à la ligne de 5 verges, nous rappelait que l'on avait affaire à une équipe qui a le don de se tirer dans le pied.

Mais malgré ce manque d'opportunisme, pour un instant en première demie, on a eu espoir. Même Matthieu Proulx et moi étions tout excités durant notre analyse. C'est à ce moment, au début du troisième quart, que le naturel est revenu au galop et pas à peu près.

Sacs, interceptions, mauvaises punitions, mauvaises remises, tout y était. Tout ce qui depuis le début de l'année transforme une possible victoire en défaite, toutes ces choses qui commencent carrément à nous rendre fous. Les Alouettes les ont toutes faites les unes après les autres.

À lire également

Même la défense - à laquelle il est difficile de reprocher quelque chose - a réussi à s'effondrer encore à un mauvais moment. En effet, avec les Roughriders à leur propre ligne de 5 avec 12:53 à écouler au quatrième quart, elle a accordé une course de 25 verges à Jerome Messam afin de laisser l'autre équipe sortir du trou. Elle a en plus donné une séquence à la toute fin qui a anéanti toute chance de retour pour les Als. Les grandes défensives sont bonnes dans les moments importants. Les Alouettes ne font tout simplement pas ça en défense cette année.

Mais au risque de me répéter, l'unité défensive n'est pas la première responsable de la défaite, loin de là. C'est l'attaque encore une fois qui a été atroce en deuxième demie, oubliant complètement ce qui avait fait leurs succès en première moitié.

Premièrement, la course a été pratiquement délaissée. Ils ont tenté des passes profondes avec un quart qui de toute évidence n'a pas la puissance requise pour le faire. Ils ont aussi pris des punitions stupides, comme celle de S.J. Green qui a annulé un gros gain, en plus de faillir au niveau de la protection en laissant trop souvent Alex Brink se faire frapper.

Je me permets aussi de souligner que Tom Higgins n'a pas connu un grand match avec deux décisions que je permets de mettre dans la catégories de « douteuses ».

La première, ne pas y aller pour deux points à 3:14 et tenter de créer l'égalité. La deuxième, y aller sur le troisième essai avec 1:46 à faire. Comment expliquer qu' il décide de ne pas faire confiance à son attaque sur la transformation, mais de le faire dans sa propre zone sur un troisième et quatre une minute trente plus tard? Pour moi, ça ne tient pas la route.

En bout de ligne, les Alouettes ont trouvé le moyen de perdre un match qui était à leur portée et qui aurait fait de ce voyage dans l'Ouest un moment rassembleur. Au lieu de ça, ils se sont levés ce matin en Saskatchewan avec le sentiment d'avoir failli à la tâche encore une fois...