MONTRÉAL – Il y a près d’un mois, la visite des Alouettes à Winnipeg s’est transformée en film d’horreur. En jumelant cette conclusion atroce à l’échec retentissant de samedi à Toronto, le match revanche contre les Blue Bombers constitue un véritable test pour le caractère du club montréalais.

Le nouvel état-major composé de Kavis Reed et Jacques Chapdelaine a essayé de donner un coup de barre important en 2017 en embauchant un quart-arrière d’expérience en Darian Durant, deux bloqueurs américains (Jovan Olafioye et Brian Simmons) pour solidifier la ligne offensive ainsi que le receveur Ernest Jackson.

En dépit de ces ajustements, les Oiseaux ont encaissé l’un de leurs revers les plus cuisants depuis longtemps la semaine dernière. L’occasion s’imposait donc déjà pour démontrer, jeudi soir, que cet effondrement ne constitue qu’une regrettable erreur de parcours.

Sauf qu’une couche supplémentaire rehausse l’importance du rendez-vous. Il s’adonne que cette rencontre aura lieu contre les Blue Bombers de Winnipeg qui ont asséné un dur coup à l’orgueil des Alouettes, le 27 juillet, grâce à une remontée in extremis de 12 points dans les 95 dernières secondes du match.

Difficile d’imaginer un scénario qui testera davantage la force de caractère d’une équipe surtout que les Alouettes auront la chance d’offrir une réponse convaincante devant leurs partisans.

« C’est de l’adversité ! », a simplement utilisé Jonathon Mincy pour décrire le contexte actuel.

« En tant que professionnel, je retire une grande fierté du travail que j’accomplis quand personne ne regarde. Il faut se préparer de la meilleure manière possible pour obtenir le succès désiré », a poursuivi le demi de coin pour donner le ton à ses coéquipiers.

Simmons, qui dégage un calme désarmant en entrevue, prévoit que la réplique de sa nouvelle équipe sera concluante pour une raison bien simple. 

« On veut désespérément cette victoire. On sait que la première place (dans l’Est) n’est pas perdue et on veut démontrer notre potentiel match après match », a commenté le colosse de six pieds cinq pouces et 317 livres.

Certes, l’attaque n’avait pas grand-chose à se reprocher contre les Blue Bombers ayant produit 41 points, le sommet de la saison.

« Oui, on avait été en mesure de produire beaucoup de points contre eux lors de notre premier affrontement, mais notre performance n’avait pas été aussi parfaite qu’on le souhaitait », a maintenu Simmons.

Après le gain contre les Alouettes, les Bombers (6-2) ont enchaîné avec trois victoires de plus incluant celle qui a freiné la séquence parfaite des Eskimos d’Edmonton. La troupe de Mike O’Shea se présentera avec le vent dans les voiles.

« On sait très bien que Winnipeg traverse une période fructueuse et on se rappelle qu’on s’était forgé une belle avance contre eux. On devra donc présenter un très haut niveau de compétition pour reproduire ça sans échapper la victoire. Ils s’en viennent dans notre maison et on veut toujours avoir le dessus devant nos partisans, c’est très important pour nous », a martelé Mincy avant de pousser la note encore plus loin. 

« On se considère comme l’une des meilleures équipes de la LCF, il faut seulement mieux jouer en équipe », a-t-il déclaré.

Chapdelaine croit bien sûr que Mincy dit vrai. Il était heureux de constater que ses protégés ont redoublé d’ardeur au travail pour retrouver le chemin victorieux. Ernest Jackson a également abondé dans ce sens. 

« L’attitude est encourageante, on peut sentir que les gars sont plus concentrés. C’est normal après un résultat comme celui-ci. Chaque joueur comprend qu’il doit assumer sa part de responsabilités et exécuter ses jeux », a confié celui qui souhaite augmenter sa production.

Parlant d’approche mentale, certains joueurs se motiveront en voulant venger l’affront de la fin juillet tandis que les autres préfèrent s’éloigner de cet état d’esprit. 

« Ce n’est pas ce qui me poussera, c’est le succès qui me motive. Je veux gagner des matchs et avoir le dessus sur mes adversaires. Ça m’inspire de bien jouer contre les meilleurs joueurs », a fait résonner Nik Lewis dans l’immense Stade olympique.

Chapdelaine maintient que l'attaque progresse

C’est donc dire que l’unité offensive des Alouettes est parvenue à engranger 40 points contre Winnipeg alors qu’elle n’a pas produit un seul point contre les Argonauts, samedi. On s’attendait pourtant à un déclic offensif permanent en 2017 avec les nouveaux venus et la gestion de Chapdelaine.

« Je ne veux pas dire qu’il faut être patient, mais pour mieux comprendre, j’aimerais que les partisans puissent regarder les vidéos du match avec nous. On voit où les résultats positifs devraient se produire. Il y a donc des manques à gauche et à droite. Ce n’est pas toujours à la même place donc ce n’est pas une question de changer un joueur. Si on ne décelait pas de réponse menant au succès sur les jeux, je serais le premier à dire qu’on se dirige dans la mauvaise direction. On voit plusieurs bonnes choses qui devraient se concrétiser, c’est donc plus une question d’exécution et de choses à corriger », a réagi Chapdelaine.

Le manque d’efficacité dans la zone payante a coûté particulièrement cher aux Alouettes cette saison. Mardi, l’accent a été placé sur cette facette sans surprise. Les unités spéciales ont également accaparé beaucoup de temps et c’est légitime puisque les Bombers y excellent. Leur botté court très bien exécuté contre les Alouettes avaient prouvé le tout la dernière fois.

La marge d’erreur sera donc mince, jeudi soir, d’autant plus que les Blue Bombers s'illustrent devant des foules hostiles avec un dossier de 3-1. Malmenée par les Argos lors de sa sortie la plus récente, la défense des Alouettes sera confrontée à deux des trois joueurs par excellence de la semaine en Matt Nichols et Andrew Harris.