MONTRÉAL – Oui, c’est le fils de Tracy Ham. Mais non, il ne joue pas au poste de quart-arrière.

« Mon père a bel et bien essayé de m’enseigner à être quart-arrière, mais ça n’a jamais cliqué », a lancé Caleb Ham, en éclatant de rire, à la suite de son premier entraînement avec les Alouettes.

« La deuxième meilleure chose était donc de devenir maraudeur, le quart-arrière de la défense », a poursuivi celui qui ne peut absolument renier ses liens familiaux avec son paternel.

La formation montréalaise a décidé d’accorder une chance à ce demi défensif américain qui arrive dans la métropole avec un attrait particulier. Certes, Ham s’est fondu dans la masse lundi alors que toute l’attention était dirigée vers les quarts-arrières, Johnny Manziel et Antonio Pipkin.

Par contre, lentement, mais sûrement, Ham devrait attirer plus de regards. Après tout, ce n’est pas tous les jours que le fils de l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la Ligue canadienne de football tente aussi d’y faire sa place.

Le piège est justement là et le paternel s’est assuré de lui livrer ce message.

« Il m’a dit de foncer, de faire mon travail avec une belle attitude et une ouverture d’esprit sans essayer de prendre trop de place », a raconté l’athlète de 22 ans qui ne risque pas de jouer la grosse tête.

L’ancien de l’Université Fordham avait obtenu son premier essai dans le circuit canadien avec les Argonauts. Mis sous contrat en janvier, Ham n’a pas été en mesure de convaincre le club torontois de retenir ses services.

« Je suis allé au mini-camp et ça ne s’est pas trop mal passé, mais ils ne voyaient pas vraiment comment je pouvais cadrer avec eux », a admis Ham.

En attendant que le téléphone sonne de nouveau, il a repris le chemin de la maison, en Georgie. Il avait le partenaire idéal en la personne de son père pour affûter ses armes.

« Je me suis assuré de demeurer en santé et de m’entraîner souvent. J’ai aussi passé énormément de temps à visionner du football pour en apprendre encore plus et mon père m’a beaucoup aidé à ce sujet.

« On est comme les deux doigts de la main. On est vraiment proches et on fait des tonnes de choses ensemble même à l’extérieur du football », a-t-il précisé en réponse à notre curiosité.

Par un heureux hasard, la deuxième proposition est arrivée en provenance de Montréal, le lieu où son père a laissé de très beaux souvenirs aux partisans.

« C’est plaisant de débarquer à Montréal, mais je veux quand même mettre l’accent sur le fait que c’est ma carrière et non la sienne. C’est le travail que je vais investir qui déterminera ma carrière. J’aimerais en avoir une avec pratiquement autant de succès que la sienne », a noté le fiston.

Pour l’instant, son développement est inachevé. Il doit également s’adapter aux demandes des entraîneurs qui le perçoivent, pour le moment, comme un demi de coin du côté court.

« À l’université, j’ai surtout joué comme maraudeur, mais j’ai également un peu d’expérience comme demi de coin à l’école secondaire. J’ai quand même une idée de comment faire et j’y suis assez confortable. Je serai prêt à jouer où l’équipe le souhaite », a-t-il exprimé.

Puisqu’il est né en 1996 et que son père a porté les couleurs des Alouettes jusqu’en 1999, Ham ne conserve que de petits souvenirs vagues de cette époque, mais ils sont très précieux quand même.  

« J’ai l’impression de me souvenir d’avoir été assis quelque part dans les hauteurs du stade pour regarder des matchs. Ensuite, j’allais dans le vestiaire après la partie pour me dépêcher à lui prendre son casque et je retournais courir sur le terrain quelques instants », a confié le maraudeur qui pourrait éventuellement enfiler son propre casque dans ce même vestiaire qui n’a pas tant changé depuis.