MONTRÉAL – La saison dernière, les Alouettes n’ont pas atteint l’altitude espérée puisque l’escadron montréalais a eu tendance à se tirer dans le pied notamment avec les punitions. À ne pas en douter, l’accent a été investi de ce côté, mais la preuve doit être faite à partir de, jeudi, à Calgary, lors du premier match. 

Bien sûr, ce n’était pas le seul facteur, il y a eu la blessure à Vernon Adams fils et celles sur la ligne offensive. De plus, la troupe de Khari Jones ne parvenait pas à sortir victorieuse assez souvent des matchs serrés. 

On revient donc à la discipline – les Alouettes ont été l’équipe la plus punie en 2021 - et à une dose d’expérience plus grande afin de corriger le tir. 

« On a insisté sur l’importance d’être une équipe disciplinée et axée sur les détails. Les gars ont bien répondu à cet élément. Mais encore, il faut aller jouer maintenant et prendre les bonnes décisions sur le terrain », a reconnu Jones, l’entraîneur-chef.  

Sans avoir eu vent des propos de son entraîneur, le vétéran Kristian Matte a visé dans la même direction. 

« Je pense qu’on est mieux préparés, on a beaucoup de vétérans. On a vu les erreurs commises l’an dernier. On a aussi du très bon leadership, il y a Trevor Harris, Vernon, les receveurs sont des vétérans, même chose pour nous sur la ligne offensive. Sans dire que c’est plus sérieux, il y a plus d’attention aux détails. Ce sera le fun à voir », a indiqué Matte qui s’arrachait parfois les cheveux de la tête à voir des gestes bêtes d’indiscipline de certains coéquipiers.  

« C’est sûr qu’on a vu l’an dernier qu’on a manqué un peu de discipline. On est tous des hommes, on nous a passé le message dès le début du camp d’entraînement et tout le monde a pris ça à cœur », a-t-il ajouté. 

André Bolduc, le bras droit de Jones et responsable des porteurs de ballon, a parlé, lui aussi, de discipline, mais également de confiance au sujet des messages lancés par les entraîneurs. 

« Beaucoup, beaucoup de discipline. Ce fut mentionné dans les salles de réunion et sur le terrain, durant les entraînements, pendant tout le camp. La confiance aussi, car on veut jouer avec confiance. Pour y arriver, il faut contrôler les détails, savoir ce qu’on fait », a cerné Bolduc. 

Si chaque membre des Alouettes balaie du revers de la main l’idée d’une possibilité controverse au poste de quart-arrière, Bolduc admet que le club bénéficie de la présence de Trevor Harris pour toute la saison. 

« L’équipe est plus mature. C’est sûr que d’avoir Trevor avec nous, dès le début du camp, ça ajoute de la maturité dans le groupe des quarts car il partage son expérience. Notre ligne offensive est à maturité, ce sont tous des gars qui ne se trompent jamais. À chaque position, on a de bons vétérans et c’est vraiment bien de voir le leadership qui se déploie via ces joueurs. On n’a pas toujours besoin de coacher. Parfois, on fait juste se retirer et on laisse les gars communiquer entre eux », a décrit Bolduc. 

D’ailleurs, il racontait que les joueurs ont conservé leur calme même si certains éléments n’étaient pas prêts pour leur retour dans les installations du Stade olympique cette semaine. 

« On part donc vers ce premier match avec confiance et excitation en sachant qu’on sera sharp comme équipe. J’ai senti qu’on est prêts rapidement cette année », a-t-il noté. 

« Offensivement, on espère démontrer une plus grande maturité. Je considère qu’on entame la saison à un meilleur point de départ que normalement », a ajouté Jones à ce propos. 

Américain ou Canadien, Dequoy gagne la bataille

Lorsque Jones parlait de joueurs plus expérimentés cette saison, il faisait allusion à des athlètes comme Adarius Pickett et Marc-Antoine Dequoy qui agiront comme partants en défense. 

La réussite de Dequoy n’est pas banale. Il a entamé le camp d’entraînement au deuxième échelon à la position de maraudeur et les dirigeants songeaient surtout à confier ce rôle à un Américain. 

Le Québécois de 27 ans a renversé la vapeur sans tarder en prouvant qu’il méritait ce poste, peu importe sa nationalité. Par conséquent, les Alouettes devraient employer huit partants canadiens alors que le règlement en impose sept. Mais Dequoy n’est pas tant épaté par ce dénouement. 

« J’avais le sentiment, l’an passé, que je pouvais être le partant. Donc j’ai plus la sensation ‘enfin, je suis le partant’. Je trouve que c’est ma position, ç’aurait été à moi de la perdre. C’est important d’être confiant pour que tes coéquipiers aient confiance en toi », a-t-il mentionné. 

Durant le conflit de travail entre les joueurs et la LCF, Dequoy avait tenu son bout pour protéger le ratio de joueurs canadiens partants. 

« C’était important de le conserver, ça me tenait à cœur. Ensuite, les entraîneurs y vont avec les meilleurs joueurs et ça me rend encore plus heureux d’être dans une équipe comme celle-ci. Je suis choyé que ce ne soit pas une question de ratio, mais du meilleur joueur sur le terrain », a-t-il confié.  

« Que ton coach soit capable de te voir comme le joueur que tu es, c’est extraordinaire. J’ai tout le respect envers Khari et l’organisation pour ça », a ajouté Dequoy qui détient le potentiel d’être un joueur d’impact dès sa première saison comme partant. 

Terminons avec le dossier des blessures alors que la situation est encourageante chez les Alouettes. Najee Murray sera le seul partant à déclarer forfait pour ce premier duel. Quant au porteur de ballon William Stanback, il semble bien rétabli d’un pépin physique l’ayant embêté pendant le camp.