Dimanche, 7 h. Comme chaque jour de match, je suis sorti du lit habité de la fébrilité que je ressens à toutes les fois que je m’apprête à enfiler les épaulières.
Sauf que cette fois, la frénésie ressentie était accompagnée d’un sentiment d’impuissance. À mon grand désarroi, j’étais à Kansas City alors que mes coéquipiers se préparaient à aller à la guerre à Houston, face aux Texans. Une entorse à la cheville droite subie la semaine précédente contre San Diego m’avait tenu à l’écart de l’entraînement toute la semaine, et ma condition n’avait pas progressé suffisamment pour obtenir le feu vert afin de fouler le terrain.
Pour une des premières fois de ma vie, je me retrouvais donc dans la peau d’un partisan, contraint à suivre l’action avec les angles de caméra fournis par le diffuseur du match, des prises de vue qu’on ne regarde à peu près jamais puisque notre étude de bandes vidéos mise davantage sur des angles qui mettent en évidence le travail de la ligne offensive.
Je ne vous cacherai pas que ce sont des moments angoissants, voire même démoralisants à vivre que d’avoir l’impression de ne plus faire partie du bateau. Heureusement pour moi, je suis passé d’un niveau considérable de douleur à être capable d’effectuer quelques exercices à l’entraînement, donc le moral reste bon. Ma situation sera réévaluée quotidiennement.
La prudence est de mise, mais…
Chose certaine, jamais les médecins de l’équipe ne renverraient dans l’action un joueur en mettant en péril sa condition et en lui faisant risquer d'aggraver sa blessure.
Il va sans dire que chaque membre de l’équipe souhaite le succès collectif, donc ne souhaite de malheur à aucun de ses coéquipiers. Mais la réalité demeure que le prochain joueur en liste se voit offrir une opportunité de rêve de montrer aux entraîneurs son savoir-faire et potentiellement d’ajouter à son curriculum vitae. C’est l’un des seuls moyens à sa disposition pour percer sur l’alignement partant durant la saison régulière.
On a tardé à se mettre en marche
Dimanche à Houston, l’équipe ne s’est pas présentée avec le même sentiment d’urgence et la même qualité d’exécution que ses adversaires, et cette lenteur à sortir des blocs a fini par nous coûter le match, à mon avis. La morale de l’histoire est qu’il faut présenter son meilleur football dès le premier quart. On avait fait fi de cela une première fois contre les Chargers lors de la semaine no 1, mais cette fois l’offensive n’a pas été en mesure d’embrayer en deuxième vitesse durant les troisième et quatrième quarts. Les échappées du ballon, les pénalités obtenues et les sacs du quart alloués ont contribué à nous placer dans une position délicate.
Il est vrai qu’un long jeu de 105 verges menant à un touché de notre coéquipier Tyreek Hill sur les unités spéciales a été annulé par une pénalité de bloc illégal, une décision que plusieurs qualifieraient de discutable. Ces sept points supplémentaires auraient changé la dynamique puisqu’ils nous auraient rapprochés à trois points de Houston. Cependant, Il n’y a pas lieu de jeter quelque blâme que ce soit sur les arbitres pour expliquer notre défaite. La rencontre a été perdue plus tôt durant les 60 minutes de jeu, tout simplement.
Cependant, une nouvelle semaine s’est entamée et nous devons désormais nous concentrer sur la confrontation face aux Jets de New York, que nous accueillerons dimanche après-midi.
Déjà, l’étude vidéo va bon train. Les autres membres de la ligne offensive et moi savons pertinemment que nous avons affaire à un front défensif imposant, qui se démarque par sa grande puissance et son explosivité.
Sur ce, bon football à tous, et n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires ou de vos idées de sujets de chroniques!
* propos recueillis par Maxime Desroches