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Avant-match Patriots c. Rams

 

ATLANTA – Lorsqu’il est arrivé du Nigéria à l’âge de 9 ans, Samson Ebukam a vécu une adaptation difficile à l’Amérique du Nord et au nouveau sport qu’il essayait d’apprivoiser, le football américain. À sa deuxième saison dans la NFL, il occupe un rôle de partant et Tom Brady le mentionne parmi les menaces de la défense des Rams. Pas si mal comme ascension!

 

Lorsqu’on parle d’une progression fulgurante, le nom d’Ebukam cadre à merveille. De son poste de secondeur, il s’est avéré un complément de choix derrière le monstre à deux têtes de la ligne défensive composé d’Aaron Donald et Ndamukong Suh.

 

Sa performance la plus éclatante est survenue durant la confrontation très attendue entre les Rams et les Chiefs de Kansas City cette saison. Ebukam n’a pas inscrit un touché défensif, mais bien deux aux dépens de Patrick Mahomes.

 

Le lendemain, il s’est présenté avec la même attitude décontractée, joviale et humble au travail. Des traits de caractère qui s’expliquent par le cheminement qu’il a traversé. Son récit vaut la peine qu’on s’y attarde même dans une semaine accaparée par les grandes vedettes des deux clubs.

 

Benjamin d’une famille de sept enfants, il a vu son père (Tobias) quitter seul vers l’Oregon pour préparer la venue des autres. Le paternel a dû faire déménager ses enfants en trois groupes différents tout en répartissant ce processus sur quelques années. D’abord, les deux plus vieux sont allés rejoindre Tobias dans l’Ouest américain quand Ebukam était âgé de 6 ans. Deux ans plus tard, deux autres frères et sœurs ont déménagé de continent. C’est finalement à 9 ans qu’Ebukam et ses deux autres frères et sœurs ont pu en faire autant.  

 

Le choc nord-américain a été brutal pour Ebukam. Il a peiné à maîtriser l’anglais et le football semblait être du chinois à ses yeux. Les entraîneurs de son école ont cependant décelé son immense potentiel athlétique et ils ont investi du temps et encore du temps pour lui enseigner les rudiments de ce sport.

 

Par contre, les grandes universités ont boudé ses aptitudes et il a abouti sur l’intrigant terrain rouge des Eagles de l’Université Eastern Washington où il a été coéquipier pendant deux saisons avec un certain Vernon Adams fils.

 

«C’est un peu comme s’il avait cette deuxième nature, cette force naturelle en lui. Il était déjà très imposant et rapide à son arrivée. Il s’est démarqué très vite des autres joueurs. C’est clair à mes yeux qu’il allait se rendre dans la NFL, lui et Cooper (Kupp, le receveur des Rams qui est blessé) », a décrit Adams fils, le quart des Alouettes de Montréal, au RDS.ca.

 

En dépit de l’effet qu’il causait chez ses coéquipiers et ses entraîneurs, Ebukam doutait de la suite des choses. Malgré une audition spectaculaire lors d’une journée de recrutement devant des dépisteurs, Ebukam a préféré s’amuser à des jeux vidéos pendant le repêchage de la NFL. Il ne croyait pas qu’il serait sélectionné, mais les Rams ont misé sur lui dès la quatrième ronde. Déjà, c’était une belle histoire. Mais, dès qu’une ouverture s’est présentée, les Rams l’ont testé comme secondeur partant à sa deuxième année et il n’a jamais perdu ce poste.

 

Par-dessus le marché, les Rams ont accédé au Super Bowl et il n’est pas étranger à ce succès. Malgré tout, il s’est présenté à une rencontre médiatique avec des écouteurs sur la tête, un gros sourire au visage et une gentillesse frappante. Jouer la grosse tête, ce n’est pas pour lui.

 

« C’est un clown, tout simplement », a décrit son coéquipier Corey Littleton.

 

« Il est tellement un bon gars, c’est mon grand chum. Sa progression est fascinante, il n’est pas seulement fort et rapide, il sait comment lire les défenses adverses. Il est cool et calme, je ne l’ai jamais vu se fâcher », a, pour sa part, raconté son meilleur ami dans l’équipe, Tanzel Smart.

 

Un élève de Donald et Suh

 

Ça ne veut surtout pas dire qu’Ebukam n’est pas reconnaissant de goûter à l’aventure du Super Bowl.

 

« C’est merveilleux de participer à cette expérience. J’essaie d’apprécier cet événement du mieux que je peux. Je réalise que c’est encore plus spécial que ça se produise tôt dans ma carrière. J’ai un grand respect pour les vétérans et je suis conscient que c’est très difficile de s’y rendre », a mentionné celui qui a été habitué de respecter les aînés.

 

Ebukam vivra ce grand moment avec ses parents. Ses frères et sœurs ne feront pas le voyage à Atlanta, mais il a déjà très hâte de les revoir.

 

« Ils sont très fiers de moi, ils prient tous les jours pour que ça continue de cette manière.

 

Ils savent le travail que j’ai eu à investir pour me rendre jusqu’ici. Ils me laissent apprécier le moment et on pourra partager toute cette aventure après le match. En espérant que ce sera en célébrant un championnat », a-t-il dit avec un sourire franc.

 

Quand il évoque les efforts, son coéquipier Ramik Wilson soulève qu’il ne se gêne pas d’apprendre des meilleurs.

 

« Il travaille beaucoup avec Donald et Suh pour progresser. Il a aussi un instinct pour les gros jeux. Il parvient à avoir le dessus sur des joueurs de ligne offensive et des ailiers rapprochés si souvent », a vanté Wilson.

 

« Il ne faudra pas être surpris de le voir s’établir comme un joueur dominant match après match dans les prochaines années », a ajouté Littleton.  

 

« Samson peut profiter d’un joueur qui se rendra au Temple de la renommée et ils ont une très bonne relation. J’ai hâte de voir jusqu’où il pourra se rendre, il a tout un potentiel lui aussi », a fait remarquer Smart.

 

Brady le nomme, mais massacre son nom 

 

Même ses adversaires remarquent son talent. Mercredi, lors de son point de presse, Brady a été invité à parler des défis de l’unité défensive de Los Angeles. Il s’est empressé de nommer Donald, Suh, Dante Fowler et... Ebukam.

 

Jeudi matin, on a demandé à Ebukam s’il réalisait l’ampleur de son cheminement quand c’est rendu que Brady mentionne son nom devant les médias.

 

« Oui, je sais qu’il m’a nommé, mais il a aussi bousillé la prononciation! », a-t-il répliqué en riant.

 

L’auteur de ces lignes s’est empressé de le relancer en disant ‘Il était un peu proche, non? »

 

« Pas du tout. Les Américains ne maîtrisent pas la prononciation pour le dire comme il faut. Disons que je suis habitué même si je n’aime pas beaucoup ça .»

 

En utilisant notre accent francophone, on lui prononce un ‘Ebukam’ à la perfection. Son visage s’illumine sur le champ. Comme s’il n’avait pas entendu son nom sonner aussi bien depuis des lunes.

 

« Ah, tu parles français. J’avais un peu commencé le français avant de quitter le Nigéria, mais je me suis lancé dans l’anglais en arrivant en Oregon et tout perdu ce que j’avais appris », a expliqué le sympathique numéro 50 des Rams.

 

Ce qui n’aide pas, c’est qu’on lui a fortement recommandé d’adopter le prénom Samson pour sa carrière dans la NFL. Nnamaka constitue son véritable prénom tandis que Samson est son deuxième prénom. L’influence américaine a eu le dessus pour ce sujet, mais on peut dire qu’il s’est véritablement fait un nom cette saison dans la NFL. Il reste seulement à bien le prononcer.

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