À l’aube de cette quatrième semaine d’activités dans la NFL, il n’y a plus que trois équipes avec une fiche parfaite, les Bengals de Cincinnati, les Eagles de Philadelphie et les Cardinals de l’Arizona.

Les Bengals forment sans aucun doute le meilleur club des trois, du moins le plus équilibré. Il suffit de jeter un coup d’œil à la colonne des points alloués, où ils sont premiers avec 11 points accordés en moyenne par match. Aucune équipe n’a inscrit plus de 16 points contre les Bengals depuis le début de la campagne.

En attaque, les Bengals occupent le sixième rang avec 27 points marqués en moyenne par rencontre. Ce qu’il y a d’intéressant pour le nouveau coordonnateur offensif Hue Jackson, si on se fie aux chiffres pour l’instant, c’est que l’équipe fait montre d’un bel équilibre.

On ne met pas trop de pression sur le quart Andy Dalton. Forts d’une bonne défense et d’une bonne attaque au sol, les Bengals ne forcent pas le jeu. Ils jouent du football de robustesse et contrôlent le ballon. Si bien qu’après trois matchs, Cincinnati a tenté 88 passes contre 102 courses. Ce n’est donc pas un hasard si Dalton n’a pas encore été victime d’un sac du quart cette saison et qu’il n’a lancé qu’une seule interception.

On dit toujours que la NFL est une ligue de passeur où le jeu aérien est roi, mais on a qu’à prendre l’exemple des champions en titre du Super Bowl, les Seahawks de Seattle, pour réaliser que la recette inverse est plus que payante. Ces derniers peuvent compter sur une grosse défense, une attaque au sol redoutable et un quart qui réalise les gros jeux quand ça compte.

Une nouvelle mode que les Bengals portent à merveille.

L’art de finir en force

En ce qui a trait aux Cardinals, il était évident en début de saison qu’ils allaient être munis d’une excellente unité défensive, mais ces derniers viennent de remporter leurs deux dernières rencontres avec Drew Stanton au poste de quart en l’absence de Carson Palmer, qui est blessé.

Pouvant compter sur le support d’une défense qui n’a alloué que 15 points en moyenne par match, Stanton n’a donc pas besoin d’en marquer beaucoup pour mener les siens à la victoire. La clé dans son cas, c’est qu’il n’a pas encore été victime d’un revirement. On ne lui demande pas de gagner le match, mais il ne doit pas le perdre non plus.

Or, ce qui sourit surtout aux Cardinals, c’est leur capacité à finir un match en force. Coriaces en deuxième demie, ils ont inscrit 23 points de plus qu’ils en ont concédés. Ils sont particulièrement efficaces au quatrième quart avec 30 points marqués contre aucun alloué.

Les maîtres de la deuxième demie

À l’instar des Cards, les Eagles connaissent eux aussi leurs meilleurs moments à leur retour de la mi-temps. Ce qu’il y a de particulier dans leur cas, c’est que dans chacun de leurs trois gains, ils ont tiré de l’arrière par 10 points à un moment ou un autre de la rencontre.

Si les remontées des Cards tirent d’abord leur origine du brio de l’unité défensive, c’est l’inverse à Philadelphie, où l’attaque rachète les lents départs de l’équipe avec en moyenne 34 points par match.

Les Eagles forment toutefois la meilleure équipe de la NFL en deuxième demie avec un ratio de plus-50 points. Ils en ont marqués 74 contre 24.

Packers de Green Bay c. Bears de Chicago (dimanche 13 h à RDS)

Avec la perte récente de Charles Tillman et l’incertitude au poste de maraudeur, il y a lieu de s’inquiéter pour la défense des Bears face à Aaron Rodgers et son groupe de receveurs.

Oui, les hommes de Marc Trestman l’ont emporté lundi dernier face aux Jets de New York, mais sans leur manquer de respect, ils étaient confrontés au quart Geno Smith et un groupe de receveurs bien ordinaire. Malgré cela, les Bears ont néanmoins été généreux au chapitre des verges accordées. De plus, contre la passe, les Bears se classent en milieu de peloton en dépit du fait qu’ils ont fait face à de jeunes quarts pas réputés comme de grands passeurs : E.J. Manuel, Colin Kaepernick et Smith.

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Affronter Aaron Rodgers c’est une tout autre histoire, à condition que les Packers offrent l’opportunité à leur quart étoile de faire la différence, ce qu’ils n’ont pas fait la semaine dernière face aux Lions de Detroit.

Oui, il s’agissait d’un match sur la route dans un stade bruyant face à une ligne défensive très imposante, mais jouer la carte de la sécurité afin que Rodgers n’encaisse pas trop de coups en privilégiant plus de jeux au sol n’était peut-être pas la meilleure stratégie à employer.

Car après tout, la grande force des Packers c’est Aaron Rodgers et le jeu de passe. Face à un tertiaire amochée, il importe de lui permettre de faire ce qu’il fait de mieux, et cela même si les Bears ont déjà réussi six interceptions cette saison. Rappelez-vous contre qui ils les ont effectuées…

Quant au vis-à-vis de Rodgers, Jay Cutler, ce dernier connaît de bons moments avec huit passes de touché contre deux interceptions. Le quart des Bears peut compter sur un beau trio de receveurs avec Brandon Marshall d’un côté, Alshon Jeffrey de l’autre et Martellus Bennett en plein centre.

Les Bears sont bien équipés pour attaquer ce que la défense adverse leur offre. Si Marshall et Jeffrey sont doublés en couverture, Bennett peut s’offrir en cible et vice-versa.

Les Bears vont sans doute tenter de ralentir le tempo de la rencontre. Le genre de match où Matt Forte doit faire la différence. On doit assister au réveil du porteur de ballon contre une défense qui alloue en moyenne 156 verges (27e). Ce serait une belle façon de contrôler le ballon et protéger la défense de Rodgers et ses receveurs. C’est ce qu’ont fait les Lions en courant à 38 reprises alors qu’ils ne sont pas une équipe qui affectionne à outrance le jeu au sol. C’est ainsi qu’ils ont eu possession du ballon pendant 38 minutes. Il n’y a pas meilleur moyen de contenir Rodgers que de le garder sur les lignes de côté.

Les derniers matchs de Forte n’ont peut-être pas été éclatants avec 12 courses pour 21 verges de gains contre les 49ers et 13 courses pour 33 verges face aux Jets. Il faut toutefois mettre cela en perspective car les Niners sont septièmes contre le jeu au sol et les Jets premiers.

Face aux Packers, l’occasion est belle de donner la chance à Forte de s’illustrer, d’autant plus qu’il a amassé 125 et 110 verges contre eux en 2013.

Eagles de Philadelphie c. 49ers de San Francisco (dimanche 16 h à RDS2)

Après deux défaites consécutives, comment rebondiront les 49ers? C’est la question à se poser.

En cette quatrième semaine d’activités, il serait tôt pour parler de cette rencontre comme d’un match crucial où la victoire est vitale pour les 49ers, mais n’empêche, à domicile, ces derniers se doivent de secouer leur torpeur.

Face à la meilleure équipe de la NFL en deuxième demie, les 49ers, qui se spécialisent dans l’art de laisser filer de belles avances, n’ont pas intérêt à récidiver. Contre les Bears, ils menaient 20 à 7 avant de finalement s’incliner 28-20. Contre les Cards, ils étaient en avant 14-6 avant de s’avouer vaincu 23-14. Lors de leurs deux derniers matchs, les Niners n’ont pas inscrit le moindre point en deuxième demie.

J’ai déjà hâte au troisième quart...

Les 49ers ne peuvent à mon avis se permettre d’échapper ce match. Ils se doivent de retrouver leurs repères et leur erre d’aller. La bonne nouvelle c’est qu’ils en sont capables.

Les Eagles pointent au 26e rang pour les verges allouées en moyenne. Ils occupent le même rang au chapitre des points accordés. La défense de Philadelphie a notamment éprouvé des ennuis contre le jeu au sol. Les Colts ont notamment grugé 169 verges en 38 courses contre eux. La semaine dernière, avec Kirk Cousins aux commandes, les Redskins ont amassé 511 verges de gains contre les Eagles.

En revenant à la base, c’est-à-dire le jeu au sol, les 49ers seront en mesure de vaincre les Eagles. C’est le temps ou jamais pour se ressaisir, d’autant plus qu’ils feront face à une ligne offensive décimée.

Alors qu’en 2013 ils ont pu compter sur les cinq mêmes partants la saison durant, c’est un tout autre scénario pour les Eagles cette année. Le bloqueur du côté droit Lane Johnson est suspendu, son remplaçant Allen Barbre est blessé, tout comme le garde du côté gauche Evan Mathis. Puis, la semaine dernière, ce fut au tour du centre Jason Kelce de tomber au combat.

On ne remplace pas autant de partants aussi facilement. L’entraîneur-chef Chip Kelly a beau affirmer qu’il a confiance en ceux qui prendront la relève, il ne peut dire autrement tout haut. Aux 49ers maintenant de tester la profondeur éprouvée des Eagles.

*Propos recueillis par Mikaël Filion