MIAMI – L’entraîneur de ligne offensive des Chiefs de Kansas City, Andy Heck, admet qu’il n’était pas entièrement convaincu, en 2014, du cheminement que Laurent Duvernay-Tardif parviendrait à accomplir. Aujourd’hui, son coéquipier Travis Kelce parle de lui comme le gars le plus intéressant au monde, rien de moins!

 

Oui, Kelce a le sens du spectacle et une habile répartie médiatique, mais il n’ose pas se lancer dans de telles conclusions pour tous ses coéquipiers.

 

« C’est mon homme! Je suis tellement heureux pour lui. Il y a beaucoup de gens qui s’opposent et qui ne croient pas au potentiel des joueurs qui arrivent du Canada. Mais je peux vous confirmer qu’il est tout un joueur et encore une meilleure personne à côtoyer. Quand il est arrivé avec les Chiefs, tout le monde était intrigué de le connaître parce qu’il est si intéressant, c’est le gars le plus intéressant au monde, vraiment », a témoigné Kelce avec sa vigueur habituelle.

 

Pourtant, si Duvernay-Tardif appartient maintenant à l’élite de la NFL à sa position, il se classait comme un projet audacieux à long terme lorsque les Chiefs de Kansas City l’ont repêché en en sixième ronde en 2014.

 

« Je trouvais qu’il était un projet intéressant, mais j’étais surtout préoccupé de déterminer s’il pouvait apprendre ce métier », a reconnu Heck au RDS.ca qui l’a repéré dans un coin reculé du parterre du Marlins Park, lundi, lors de la soirée des médias.  

 

« Je pouvais voir sa force, sa puissance, son côté hargneux dans le feu de l’action, mais je n’étais pas encore certain s’il allait pouvoir assimiler toutes les techniques nécessaires dans la NFL. Avec le peu de football qu’il avait derrière la cravate, c’était comme s’il avait l’expérience d’un gars qui sortait de l’école secondaire quand il est arrivé avec nous », a décrit Heck avec franchise.

 

Mais ça explique justement pourquoi Heck parle de Duvernay-Tardif avec tant de générosité. Le Québécois s’est lancé à fond dans cet apprentissage et il a prouvé toute sa valeur alors qu’il termine sa sixième saison dans l’organisation des Chiefs.  

 

« Larry est sans l’ombre d’un doute un immense travaillant. C’est évident avec les deux parcours (le football et les études en médecine) qu’il a menés de front, mais pour nous, c’était d’en faire un joueur professionnel qui comptait avant tout. Il a attaqué ce défi de front. Il est l’une des personnes que je préfère côtoyer. Il joue aussi avec une certaine robustesse qui se transpose sur ses coéquipiers. Il est vraiment un atout précieux dans notre équipe sur le terrain et dans le vestiaire. Je l’adore », a confié Heck avec un intérêt évident pour son protégé.

 

L’entraîneur de 53 ans – et ancien joueur – n’a pas tardé à déceler l’accent francophone de l’auteur de ces lignes. « Tu sonnes comme si tu venais de son coin natal ». S’il a appris quelques mots de français grâce à LDT, il a raconté que lui et les autres Américains passaient plus de temps à enseigner des expressions anglophones particulières au numéro 76.

 

Les qualités intellectuelles de Duvernay-Tardif ont, bien sûr, été calculées dans l’équation quand les Chiefs ont misé sur lui. Ils avaient déduit que l’enseignement se ferait sans écueil dans son cas.

 

« On cherche des joueurs intelligents, mais pas des smart ass. Tu n’as pas besoin d’être le plus brillant, mais tu dois être pas mal futé. Parfois, les gars intelligents sont plus difficiles à diriger parce qu’ils veulent des réponses exactes, mais ça n’existe pas toujours dans ce domaine. Il a une approche très scientifique, ça c’est certain », a décrit Heck qui dirige cette unité depuis 2013.

 

« En même temps, s’il t’apostrophe avec ses grosses mains, tu es cuit », a-t-il rappelé en souriant.

 

Un accomplissement qui inspire les jeunes et les moins jeunes

 

Alors que le rayonnement du Duvernay-Tardif se déploie graduellement aux États-Unis, il est déjà perçu comme un modèle exemplaire au Québec. Les plus jeunes le voient comme un héros et même les plus vieux admettent qu’ils sont fascinés par tous ses exploits.