Une énergie contagieuse s’est propagée chez les Chiefs au cours des derniers jours, alors que joueurs et entraîneurs étaient fraîchement revenus d’une semaine de congé, prêts à retourner au front.

Ce répit d’une dizaine de jours a été récupérateur pour chacun d’entre nous et ça s’est ressenti dans l’intensité qui se dégageait de nos séances d’entraînement. Pas que nous étions désintéressés avant de quitter pour le « bye week », mais le verdict est unanime : ce ressourcement nous a fait du bien. On revient avec un enthousiasme renouvelé et un désir de terminer le calendrier en force.

Ce fut une belle occasion pour moi de remettre mon genou à l’épreuve. Je vous confiais la semaine dernière que je devais m’adapter au fait de jouer avec une orthèse. C’est maintenant chose faite et je peux vraiment affirmer que je ne ressens plus aucun inconfort.  

La reprise des hostilités se fera dimanche au New Jersey, alors qu’on y affrontera les Giants de New York au MetLife Stadium. La première pensée qui viendra à l’esprit de plusieurs observateurs est qu’il s’agit là d’un club de fond de peloton qui ne devrait pas nous offrir une opposition bien franche. Et pourtant, Coach Reid nous a rappelé en début de semaine que ce type d’équipe pose un danger évident.

N’ayant plus rien à perdre avec un dossier de 1-8, les Giants peuvent se permettre d’oser avec des types de pressions plus exotiques. Il faut être prêt à une variété de patrons de jeux différents de leur part et à un effort bien plus soutenu qu’à leur dernière sortie devant leurs partisans (une défaite sans appel au compte de 51-17 face aux Rams de Los Angeles). Le message des instructeurs a été qu’il faut être concentré à 100 % dès le premier jeu du match et garder le pied enfoncé sur l’accélérateur jusqu’à la fin. Certains nous voient déjà repartir de cet affrontement avec la victoire en poche, et c’est justement là que se trouve l’élément de danger.

Ça m’amène à parler de la ligne défensive des Giants, qui est à mon avis le point fort de leur unité. Ils misent sur des joueurs fougueux et talentueux, notamment l’ailier Jason Pierre-Paul et le plaqueur Damon Harrison. D’un point individuel, ce sera une confrontation exigeante et j’ai d’étudié assidument les bandes vidéo des derniers matchs des Giants afin de tirer mon épingle du jeu. D’ailleurs, si la ligne offensive fait son boulot et remporte la guerre de la ligne de mêlée, notre attaque s’en portera mieux, et l’ensemble de l’équipe aussi.

Butker a sauté à pieds joints sur l’opportunité

Le 26 septembre dernier, le botteur de précision Harrison Butker nous arrivait en renfort au sein des Chiefs après qu’une blessure subie par notre coéquipier Cairo Santos – notre botteur des trois dernières années – le contraigne à l’inactivité.

Une recrue qui nous arrivait tout droit de l’équipe d’entraînement des Panthers de la Caroline, Butker a été une véritable sensation à Kansas City depuis sa mise sous contrat, réalisant 19 de ses 20 tentatives de placement. Avec le recul, je peux vous avouer qu’il y avait eu une certaine hésitation lorsqu’on avait su qu’on remettait cette responsabilité entre les mains d’un botteur de 22 ans sans expérience dans la NFL. Il y a eu un petit doute qui a germé lorsqu’il a raté la première tentative de sa carrière.

Mais plus tard dans la soirée, Butker se voyait offrir une chance de gagner le match pour nous. Il a placé le ballon entre les poteaux et il s’est chargé d’effacer toute once de doute depuis, se méritant même des honneurs mensuel et hebdomadaire parmi tous les joueurs d’unités spéciales de l’AFC. Et pas que ça change quoi que ce soit, mais durant sa séquence de 19 bottés consécutifs, la grande majorité a été réussie en plein centre. Et c’est pareil en pratique. Personnellement, ça me fascine de le voir à l’œuvre!

On comprend ce qui avait poussé une équipe à le sélectionner au dernier repêchage. Après tout, c’est une position à laquelle seul un groupe restreint de joueurs trouvent preneur, la plupart faisant leur entrée via des invitations aux camps par la suite.  

La réalité du sport professionnelle est souvent cruelle; et c’est là l’envers de la médaille. Et on en a eu un autre exemple lorsque la limite des 53 joueurs a forcé la haute direction de couper les ponts avec Santos quelques jours plus tard. C’est un autre exemple qui tend à nous rappeler qu’il n’y a rien de garanti dans le sport professionnel et que les blessures peuvent raccourcir des carrières. Cairo, un joueur constant et qui connaissait du succès avec nous, s’est retrouvé du jour au lendemain sans emploi.

Je lui souhaite de se retrouver du boulot sous peu. J’ai trouvé encourageant d’entendre cette semaine qu’il avait obtenu un essai avec les Bears de Chicago. Verrons où ça le mènera!

Le touché de Hill, un jeu qu'on perfectionnait

Dans la défaite à notre dernier match, face aux Cowboys de Dallas, un jeu époustouflant avait mis du piquant dans l’affrontement lorsque Tyreek Hill a marqué un touché alors que le tableau indicateur indiquait 0:00 à la fin de la demie.

ContentId(3.1252794):Chiefs : Tyreek Hill inscrit un touché spectaculaire à la toute fin de la première demie (NFL)
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Il s'agit d'un de ces jeux que Coach Reid nous fait pratiquer le vendredi, semaine après semaine (et cinq ou six autres jeux offensifs spéciaux sur lesquels je ne peux élaborer!) avec de légères variations d'une fois à l'autre. On en vient qu'à se demander si la situation de match propice pour tenter notre chance se pointera le bout du nez, et si une fois le moment venu, le jeu réussira. Eh bien cette fois, l'opportunité s'est présenté, l'exécution y était, et la chance nous a souri!

Je peux vous dire que c'est un jeu qui a changé la dynamique de la rencontre. Malheureusement, le résultat final n'avait pas été en notre faveur, mais ça ne change pas le fait que le momentum avait complètement basculé avant de regagner le vestiaire. À preuve, notre attaque était revenue sur le terrain au troisième quart et avait orchestré une autre séquence s'étant conclue par un touché.

On a une autre preuve ici du grand flair d'Andy Reid et de ses qualités de stratège. Il a su utiliser à bon escient les qualités athlétiques de Tyreek et soutirer le meilleur de ses joueurs. Il excelle à identifier de ce que l'autre équipe n'a pas encore décelé dans notre jeu et à tirer profit de la situation.

Sur ce, bon football à tous!

* propos recueillis par Maxime Desroches