RDS et RDS Direct présenteront le match entre les Chiefs et les Patriots dàs 16 h dimanche
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Avant-match Patriots c. Chiefs

Même si on a changé d’acteur principal chez les Patriots de la Nouvelle-Angleterre avec le départ de Tom Brady et la venue de Cam Newton, le duel face aux Chiefs de Kansas City s’annonce encore captivant. On ouvre un nouveau chapitre de cette rivalité.

Les Chiefs nous ont encore démontré qu’ils sont capables de jouer du football vraiment solide, lundi, dans une victoire relativement facile (34-20) contre les Ravens de Baltimore. Ce qui est surtout impressionnant, c’est leur attaque.

Quand tu veux bâtir une attaque, il y a plusieurs ingrédients qui sont importants. On a une bonne dose de tout ça chez les Chiefs, on a un mélange explosif. Il faut un excellent quart-arrière comme Patrick Mahomes. Ça te prend du talent et de la rapidité autour du quart-arrière, et c’est le cas avec les Tyreek Hill, Mecole Hardman, Travis Kelce, Sammy Watkins et le nouveau porteur de ballon Clyde Edwards-Helaire. Tu ajoutes à ça le côté créatif de l’entraîneur-chef Andy Reid et ses adjoints, et il n’y a plus de limite. Les jeux possibles sont infinis. Tu peux faire ce que tu veux, c’est ça qui est le fun quand tu regardes les Chiefs.

Andy Reid, comme Bill Belichick, ce sont deux vétérans qui ont compris une chose importante dans la NFL : tu ne peux pas gagner semaine après semaine si tu fais toujours la même affaire. Ils pilotent deux équipes qui sont capables de s’adapter, de surprendre avec leur stratégie, qui n’ont pas peur de tenter des choses différentes. Ça en dit long sur la qualité des entraîneurs, mais aussi sur la capacité des joueurs à s’adapter et à apprendre de nouvelles choses d’une semaine à l’autre. Quand on parle de football, on parle souvent de rapidité, de force et d’explosion, mais il ne faut pas oublier que ça prend de la matière grise entre les deux oreilles. Il faut être capable de comprendre le plan de match en quelques jours et l’exécuter. Je me mets à la place des joueurs qui reçoivent le plan de match un mercredi matin avant de jouer le dimanche, ça doit être comme le jour de Noël quand tu déballes tes cadeaux. C’est là que tu vois ce qu’il faut faire pour gagner le prochain match. J’imagine que quand ils reçoivent le plan, les joueurs des Chiefs sont excités, confiants, motivés. Les entraîneurs gardent leur troupe sur le qui-vive. Ils vont toujours les challenger, les garder éveillés avec de la nouveauté. C’est impressionnant, et ça doit être le fun de jouer pour ce genre d’entraîneur. Les deux entraîneurs ont des caractères très différents, l’un qui semble bougon comme Belichick, l’autre qui ressemble à un grand-papa gâteau comme Reid. Mais les deux sont excellents et ils font le travail.

Revenons au joyau de l’équipe, Pat Mahomes. On parle de son bras incroyable, de son esprit compétitif, de sa mobilité, de sa compréhension, et maintenant on parle de sa voix. Il s’en servait déjà, mais cette année, c’est encore mieux. Surtout dans les stades où il n’y a pas de foule, on l’entend bien utiliser sa voix et sa cadence pour aller chercher des jeux gratuits et aller chercher des hors-jeux. C’est une autre arme en main. Je suis aussi impressionné par sa volonté et son courage lors de sa présence dans la pochette. On en a vu de bons exemples contre les Ravens. Personne n’aime se faire frapper, mais il accepte de se mettre en position vulnérable pour se faire frapper afin de donner une seconde de plus à son receveur pour se démarquer. Ça prend du courage pour faire ça. En même temps, il a le don de bien bouger dans la pochette, il peut reculer et lancer sur son pied arrière, il est capable de lancer des passes de n’importe quel angle. Imaginez avec la force de son bras en plus. Une seconde de plus pour un gars comme Tyreek Hill, qui est peut-être le plus rapide de la ligue, c’est énormément de terrain. Ça lui donne des gros jeux.

Les Pats vont peut-être essayer de faire ça contre les Chiefs. Je ne sais toutefois pas s’ils ont les joueurs pour mettre de la pression et déranger Mahomes. Ils vont peut-être essayer de le mélanger avec des couvertures, en doublant ses receveurs favoris, en utilisant plus de demis défensifs. La défense des Pats se nourrit des revirements. Elle en a provoqué sept  jusqu’à maintenant et elle a été bonne dans les zones payantes : l’adversaire n’a marqué que trois touchés en huit présences dans leurs victoires. Sauf que les Chiefs n’en ont subi qu’un en trois rencontres. Est-ce que les Pats vont être vraiment en mesure de leur voler des possessions? C’est ce que ça prend.

C’est la même chose contre Peyton Manning, Tom Brady et n’importe quel autre grand quart. La meilleure recette, c’est quand tu es capable d’avoir une pression à quatre soutenue et de garder sept gars en couverture de passe. C’est le meilleur des deux mondes. Les Chargers ont réussi à donner de la misère à Mahomes avec ça. Quoi que les Chargers comptent sur un gars comme Joey Bosa, et les Pats n’ont pas d’équivalent. Les Ravens n’ont pas été capables de faire de la pression à quatre et ont dû amener du blitz, et Mahomes a battu le blitz. Quand tu fais du blitz, ça veut dire que tu t’exposes parce que tu joues du homme-à-homme contre des receveurs rapides.

Pour ce qui est de l’attaque des Pats… je ne suis pas certain qu’ils veulent se ramasser dans un festival offensif comme à Seattle. Ils sont arrivés à un jeu de gagner, mais ce n’est quand même pas une bonne idée contre KC. Dans leurs deux victoires, les Pats ont utilisé sensiblement la même recette : 42 courses, 217 verges au sol, 35 minutes de temps de possession dans la première, puis 38 courges, 250 verges au sol et 35 minutes dans la deuxième. Dans la première, Cam Newton a cumulé 19 passes tentées, dans la deuxième, 28. À l’inverse, dans la défaite devant les Seahawks, Newton a totalisé 44 passes tentées, 25 courses et 29 minutes seulement de possession.

Dans les plus récentes victoires face aux Chiefs, les Pats ont toujours gagné la bataille du temps de possession. En 2018 : 75 jeux et 36 minutes dans un match de saison régulière, puis 94 jeux pour 44 minutes dans un match qui s’est soldé en prolongation en éliminatoires. Et quand je disais qu’il ne faut pas cligner des yeux face aux Chiefs : dans le premier match, ils ont quand même marqué 40 points en 24 minutes de possession, et dans le second, les Chiefs n’ont eu le ballon que 21 minutes, mais ils ont quand même marqué 31 points.

Bref, il faut être agressif face aux Chiefs, il faut garder le ballon, il ne faut pas être conservateur. Belichick le comprend. On l’a souvent vu le faire pendant les grosses années de Manning avec les Colts d’Indianapolis. Il savait qu’il devait garder le ballon et forcer les jeux pour marquer plus de points, parce qu’il savait que l’attaque des Colts allait répliquer.

On va donc souhaiter à Newton un meilleur départ que contre les Raiders. Ils se sont replacés par la suite, mais les Raiders, ce n’est pas les Chiefs.

Et du côté de KC, la défense est un peu négligée car on remarque tellement plus l’attaque. Mais mine de rien, elle commence à jouer du football agressif. On n’a pas peur de blitzer, on est conscient qu’on a une bonne attaque qui va marquer beaucoup de points, alors ils ont moins peur de rouler les dés et d’être plus agressifs quand il le faut. Ils ont eu une bonne pratique en affrontant Lamar Jackson, qui est un quart mobile. Ils ont été disciplinés et je trouve qu’ils ont mis une bonne pression, ils ont gardé Lamar dans la pochette et il n’y a pas eu trop de courses. Ils ont été bons. Bien que moins dynamique que Lamar, Newton est aussi mobile et il comprend mieux le jeu que lui, il est à un autre niveau et il a plus d’expérience. Je pense que les Pats vont être mieux dirigés et qu’ils sont plus en mesure de trouver des solutions pour l’emporter en fin de semaine.

Tout ça pour dire que ça va être un excellent match. Il y a de bons joueurs sur le terrain et de bons entraîneurs sur les lignes de côté, ça va être encore une fois un bon spectacle.

* Propos recueillis par Audrey Roy