SANTA CLARA, Calif. - C'est à se demander pour qui le risque était le plus grand.

Les Broncos de Denver, qui embauchaient un entraîneur ayant eu des ennuis de santé, et dont la réputation était que même avec d'excellents joueurs il n'allait pas chercher les grosses victoires?

Ou bien Gary Kubiak, qui se joignait à une équipe qui venait de remercier un entraîneur à la fiche gagnante, mais qui n'a pas mené le club à ce qu'on attendait, une victoire au Super Bowl?

Le risque n'était pas si grand, finalement.

Engagé par son ami loyal John Elway, Kubiak a modifié ses façons de faire, en partie, car il ne pouvait plus soutenir une cadence qui l'a mené vers un effondrement au sol lié à une défaillance des vaisseaux sanguins, alors qu'il dirigeait les Texans.

Axés sur la défense et loin de dépendre autant qu'avant sur Peyton Manning, les Broncos ne sont plus maintenant qu'à un gain d'un premier titre depuis 1999.

Avant Kubiak, c'est John Fox qui était l'entraîneur. Il a offert un dossier de 49-22 et a guidé le club à quatre présences de suite en éliminatoires, mais elles se sont finies par trois sorties hâtives et un cuisant revers au Super Bowl.

Kubiak aurait pu être perçu comme affaibli, pas tant pour les inquiétudes liées à sa santé, mais pour les fins de saisons en queue de poisson de Houston, lors des saisons 2011 et 2012. Des campagnes où on s'attendait à beaucoup plus de la formation.

Il allait devoir changer, déléguer davantage. L'incident de novembre 2013, où il s'est effondré à la mi-temps d'un match contre les Colts, l'avait démontré très clairement.

« Je courais un peu à ma perte », a dit Kubiak.

Plutôt que de prendre une année de répit, Kubiak est allé à Baltimore. En une saison comme coordonnateur offensif des Ravens, il a aidé Joe Flacco à connaître sa meilleure saison.

Elway voulait des clubs qui, gagne ou perd, allaient se battre férocement, comme lui-même l'a fait dans sa carrière.

Nul ne le comprenait mieux que Kubiak, qui a été son réserviste pendant neuf ans, pour ensuite coordonner l'attaque des Broncos pendant quatre saisons, incluant les triomphes de 1998 et 1999 au Super Bowl.

Elway voulait aussi planifier l'après-Manning, assemblant un groupe qui miserait sur la défense et l'attaque au sol.

« Il vous faut une défense de premier plan si vous espérez tout rafler, a dit Mike Shanahan, qui a dirigé les Broncos de 1995 à 2008, incluant plusieurs années avec Kubiak en charge de l'attaque. C'est primordial au football, et Gary le sait très bien. »

Les deux victoires éliminatoires des Broncos ont été signées par des pointages serrés, par sept et deux points.

« Gary a gardé les gars concentrés sur un but commun, a dit Shanahan. Ce n'est pas toujours facile. »