Du CenturyLink Field de Seattle, RDS diffusera dimanche à compter de 15 h le match de finale d'association opposant les Seahawks aux Packers de Green Bay.
Il faut se transporter à la première semaine de la saison régulière pour recenser la plus récente confrontation entre les Packers de Green Bay et les Seahawks de Seattle, qui en viendront aux prises dimanche après-midi dans la finale de l’association NFC.
Les champions défendants avaient alors imposé leur loi, infligeant aux hommes de Mike McCarthy un cinglant revers de 36-16 lors du tout premier match du calendrier, disputé un jeudi soir. Si vous vous rappelez bien, cette soirée avait rien de moins que survoltée au CenturyLink Field, alors qu’on avait procédé au dévoilement de la bannière de champions du Super Bowl durant les cérémonies d’avant-match. Le niveau d’émotions et de décibels, toujours parmi les plus élevés du circuit, avaient atteint un palier jamais atteint. C’était véritablement une ambiance électrique.
J’avoue avoir certaines interrogations sur la capacité des Packers à bien performer sur les pelouses adverses. À domicile, leur emprise sur leurs rivaux ne laisse planer aucun doute : une fiche immaculée de 9-0 et un total de points marqués exceptionnel s’élevant à 344. Ça se gâche cependant sur la route, où ils ont affiché un dossier de 4-4, avec une modeste récolte de 168 points. Sans grand étonnement, c’est surtout face aux premières de classe que Green Bay a été misérable à l’attaque : sept points au Ford Field de Detroit, 13 face aux Bills de Buffalo, et 16, comme nous l’avions mentionné, contre les Seahawks en lever de rideau. Rien de bien reluisant.
Rodgers à l'abattoir?
À moins de deux jours du duel, j’avoue conserver certaines appréhensions sur l’état du mollet du quart Aaron Rodgers. En ce sens, il y aura une pression immense sur la ligne offensive des Packers, qui aura pour mandat de protéger un général qui, bien qu’il figure parmi les meilleurs de sa profession, demeure sans doute affaibli et vulnérable physiquement. Dans la même veine, l’unité sera-t-elle capable d’ouvrir des corridors de course pour Lacy? Il ne faut pas négliger cet aspect, car c’est pratiquement impensable d’envisager l’emporter à Seattle sans jouer du football équilibré en possession du ballon.
Je ne blâmerais pas les troupiers de Pete Carroll de tenter d’amener énormément de pression tôt dans le match, afin de tester la condition de Rodgers, de la même manière que l’ont fait les Cowboys samedi dernier. Son rythme et son synchronisme seront mis à rude épreuve. Si on s’aperçoit rapidement que Rodgers n’a pas retrouvé sa mobilité habituelle, la tâche n’en sera que simplifiée, car on saura d’avance de quel endroit il décochera ses passes.
En athlète d’exception qu’il est, Rodgers a réussi à s’ajuster à sa condition et à tolérer la douleur pour revenir tout feu tout flamme en deuxième moitié de rencontre contre Dallas. D’ailleurs, à partir de la fin du troisième quart, il a complété ses 10 dernières passes pour des gains de 163 verges et deux passes de touché. Si c’est ce même général qui se présente dès la première possession offensive des Packers dimanche, rien n’est impossible.
Le jeu au sol, le nerf de la guerre
Un fait demeure, Green Bay devra incorporer les courtes passes à ses tactiques, et tenter de gagner des verges additionnelles après les attrapés. C’est en quelque sorte leur spécialité, mais en revanche, les Seahawks sont tout aussi adeptes à réussir les plaqués hâtivement pour limiter les gains. Ce sera une bataille intéressante à surveiller, tout comme celle des couvertures dans la tertiaire.
Pas convaincu non plus que l’idée de jouer sur un demi-terrain soit dans le meilleur intérêt des Packers contre l’une des unités défensives les plus rapides et les plus féroces des dernières années.
Si les Seahawks ont une défaillance – et ils en possèdent une, puisqu’ils ont été vaincus quatre fois en saison régulière – c’est par le jeu au sol qu’elle se doit d’être exploitée. Le dénominateur commun des équipes ayant battu les Seahawks cette année? Elles ont toutes mis l’accent sur la course. Les Cowboys ont couru 36 fois, les Chiefs de Kansas City à 30 reprises, les Rams de St Louis 27 et les Chargers de San Diego pas de moins de 37 fois! Malgré la défaite, et en dépit de leur attaque aérienne moins dévastatrice que celle des Packers, les Panthers de la Caroline ont totalisé 132 verges au sol à Seattle samedi dernier. La contribution de Lacy et de James Starks sera essentielle.
Puisqu’il joue fréquemment comme demi inséré, Cobb aura aussi son mot à dire. Logiquement, il devrait être le receveur des Packers qui aura le plus d’opportunités de confrontations avantageuses, notamment contre le troisième demi de coin des Seahawks, Jeremy Lane.
Pas le choix de surcharger la boîte
Les hommes de Mike McCarthy ne seront pas les seuls à vouloir imposer leur jeu au sol tôt dans l’affrontement. On se doute bien que Marshawn Lynch obtiendra toute les chances de se signaler, et avec raison, car les Packers ne représentent pas une puissance pour stopper la course. DeMarco Murray en a d’ailleurs fait la preuve une nouvelle fois lors de la demi-finale d’association.
Wilson est excellent sur les jeux d’option, je ne vous apprends rien. En telle situation, sa moyenne par portée est de 7,7 verges. Non seulement ça, mais il a aussi le don de choisir les moments opportuns. Il est véritablement un coureur stratégique. Les deux dernières fois que les Packers ont dû se frotter en éliminatoires à un quart possédant ce genre de qualités, c’était contre Colin Kapernick des 49ers de San Francisco. Lors de ces deux occasions, ça ne s’était pas conclu dans la joie pour les représentants du Wisconsin.
On prétend souvent que Wilson n’a qu’à gérer intelligemment le match derrière une défensive dominante, qu’il n’a pas besoin de pousser la note. Eh bien la semaine dernière, c’est lui qui a transporté l’équipe sur ses épaules. Il a été intraitable sur les jeux clés, comme en témoignent ses huit passes complétées en autant de tentatives sur troisième essai. Du nombre, trois ont permis aux Seahawks d’inscrire des touchés!
Je vous pose donc la question : a-t-on réellement besoin d’une autre preuve que nous avons affaire à deux quarts capables de hausser leur calibre de jeu dans les moments cruciaux?
*Propos recueillis par Maxime Desroches