On ne se le cachera pas, il n’y a pas des centaines d’opportunités pour te rendre jusqu’au bout dans la NFL. Il faut réaliser l’importance de chaque course aux éliminatoires, mais c’est certain que c’est très décevant quand tu sens que tu as l’équipe pour aller loin, mais que tu n’arrives pas à concrétiser en remportant les matchs qu’il te manque pour accéder à l’objectif ultime.

En regardant le portrait d’ensemble, je réalise à quel point tout tourne autour de la qualification en éliminatoires lors de la saison. Tu n’as que ça en tête durant 16 matchs. Une fois que tu décroches ton billet, tu penses uniquement à te rendre au Super Bowl et non pas à t’arrêter en plein milieu. Un revers au premier tour ça te frappe, car tu ne t’y attends pas. Tu as le sentiment d’une certaine façon d’avoir raté ton coup.

Un bilan aussi en deux temps

Lorsque je regarde cette dernière saison sur le plan individuel, je réalise que tout comme cette dernière rencontre, elle a été en montagnes russes. J’ai commencé l’année en lion. Je me sentais très bien lors de nos deux premiers matchs contre les Patriots et les Eagles. Je me suis cependant blessés au genou sur le deuxième jeu lors du quatrième match de l’année. Après avoir raté quelques matchs, j’avoue avoir eu  besoin de deux à trois semaines supplémentaires pour me remettre dans le bain à mon retour au jeu. C’est quelque chose d’avoir le feu vert de l’équipe médicale, mais c’est autre chose d’avoir pleinement confiance en mon genou. Ça prend un certain temps dans ce genre de blessure afin d’avoir confiance à 100% sur le terrain pour effectuer tous les mouvements. Une fois cette période d’ajustements derrière moi, j’ai su poursuivre ma progression et les entraîneurs m’en ont d’ailleurs fait part lors du bilan à la fin de la saison.

On ne se le cachera pas, je n’ai pas le même bagage de football et d’analyse du sport qu'ont plusieurs autres joueurs. Cet aspect n’affecte pas ma capacité à appliquer les algorithmes de protection, mais plutôt celle à réagir face à l’imprévue. Je dois pouvoir m’ajuster, peu importe la situation, et que le tout devienne une seconde nature chez moi. J’ai fait un pas dans la bonne direction lors du dernier quart de la saison. C’est évidemment plaisant de voir les résultats de tout ce travail et c’est possible lorsque je suis opposé à de très bons joueurs comme ce fut le cas lorsque j’ai été confronté à Ndamukong Suh des Dolphins de Miami.

La fin de l’année est certes décevante, mais ce type de souvenirs donne envie de retourner au gym le plus rapidement possible et prendre soin de mon corps pour être le plus dominant possible la saison prochaine. Perdre plus tôt que prévu m'offre tout de même un trou dans mon horaire. Je vais pouvoir me reposer un peu et commencer à planifier mes études.  

Déjà du changement

La saison vient à peine de se terminer, mais on sait déjà que le visage des Chiefs sera différent la saison prochaine alors que les Bears de Chicago ont embauché notre coordonnateur à l’attaque, Matt Nagy. J’ai beaucoup de respect pour Nagy et il faut dire que son ascension dans la NFL a été fulgurante. C'est tout à son honneur. Il était entraîneur des quarts il y a deux ans et il est maintenant devenu entraîneur-chef. Il est un bon meneur et c’est un entraîneur avec qui il est possible de s’entretenir.

À 39 ans, il fait partie de cette nouvelle vague d’entraîneurs comme ceux des Rams et les 49ers. Je lui souhaite beaucoup de succès et c’est certain que son départ laisse un trou chez les Chiefs. On a perdu Doug Pederson il y a deux ans et c’est au tour de Nagy cette saison. Il y a beaucoup de trous à combler, mais je ne suis nullement inquiet que coach Reid va trouver du renfort.

Les Chiefs vont encore miser sur une bonne équipe la saison prochaine et il s’agira de savoir élever notre jeu d’un cran au bon moment. Il faudra être l’équipe à battre à la fin de la saison afin d’entrer dans les éliminatoires avec le momentum et se rendre, espérons-le, jusqu’au bout.

*Propos recueillis par Maxime Tousignant