La saison de la NFL s'amorcera le jeudi 4 septembre alors que les Packers de Green Bay visiteront les Seahawks, à Seattle. Le match vous sera présenté sur RDS2. Du 25 août au 4 septembre, le RDS.ca vous présente une série d'articles afin de mettre la table pour la saison 2014, une division à la fois. Aujourd’hui, survol de l'AFC Sud.

Après la dégringolade des Texans lors de la saison 2013, l’AFC Sud est redevenue le royaume des Colts et du jeune souverain Andrew Luck, héritier d’une tradition construite par Peyton Manning à Indianapolis.

Cependant, les Texans sont en lice pour un retour en force derrière un front défensif qui fera faire des cauchemars aux quarts adverses tout au long de la saison.

Une question s’impose à l’aube de la nouvelle saison : est-ce que les jeunes Colts auront les reins suffisamment solides pour freiner l’assaut des Texans et du reste de la division?

Ce qui a changé dans la division

Avec seulement deux victoires en 2013, les Texans ont fait maison nette l’hiver dernier avant d’entreprendre la reconstruction d’une équipe en chute libre. L’organisation a fait l’embauche de Bill O’Brien (entraîneur-chef) et Romeo Crennel (coordonnateur défensif) et la paire aura l’occasion d’influencer concrètement les performances de l’équipe sur le terrain à la suite d’un camp à leur image et d’un groupe de joueurs plus près de leurs ambitions.

Dans la foulée, Matt Schaub, Owen Daniels, Joe Mays, Antonio Smith, Ben Tate, Danieal Manning et plusieurs autres vétérans ne porteront plus l’uniforme des têtes de vache cette saison. L’ancien des Bills et des Titans, Ryan Fitzpatrick, s’installe derrière le centre pour le moment en attendant de voir si Tom Savage, sélectionné lors de la 4^e ronde du repêchage, sera la solution à long terme pour l’organisation.

Le nom sur toutes les lèvres à Houston est cependant celui du premier choix global lors du dernier repêchage, Jadeveon Clowney (photo), l’électrisant ailier défensif en provenance de l’Université South Carolina. La sélection de Clowney au lieu d’un quart d’avenir a fait grimacer quelques experts, mais on peut difficilement blâmer l’organisation d’avoir mis le grappin sur le joueur le plus talentueux de sa cuvée. Aux côtés de J.J. Watt, l’explosif Clowney aura le luxe de terroriser les quarts adverses sans avoir à se soucier de sa position sur le terrain. Le sang neuf sera à l’honneur à Houston, même si l’équipe poursuit avec une certaine continuité idéologique vu l’absence de remaniement majeur au niveau des vétérans.

La même continuité n’est visiblement pas à la mode chez les Jaguars et les Titans.

Les Titans ont laissé filer le demi offensif Chris Johnson en plus du receveur Kenny Britt et du demi de coin Alterraun Verner. Ce virage vers la jeunesse, avec l’ajout de l’électrisant Dexter McCluster en offensive, confirme que les Titans veulent s’éloigner d’un passé qui n’a pas satisfait les attentes de l’organisation au cours des dernières saisons.

Les Jaguars, eux, ont fermé les livres sur l’histoire d’amour entre la ville et Maurice Jones-Drew en plus de sélectionner le premier quart-arrière de la cuvée 2014 en première ronde : l’imposant Blake Bortles de Central Florida. De plus, les Jags ont pigé dans la force des champions défendant à Seattle en offrant des contrats aux ailiers défensifs Red Bryant et Chris Clemons en plus d’expédier Blaine Gabbert aux rivaux des Seahawks à San Francisco.

Ces deux coups de balai ont pour objectif de relancer les Titans et les Jaguars qui, respectivement, n’étaient pas de sérieux candidats à la suprématie de la division la saison dernière.

Pour contrer les trois rivaux du sud, les Colts n’ont apporté que des modifications mineures à la formation. Le receveur Hakeem Nicks tentera de relancer sa carrière devant les missiles d’Andrew Luck. Arthur Jones, frère du combattant Jon Jones, se retrouve aussi dans une nouvelle équipe sur la ligne défensive après quatre saisons à Baltimore. Mais sinon, Indy s’est contenté de peu au niveau du remaniement d’effectif.

À quoi s’attendre en 2014

Une saison à l’image de celle en 2013 ne causerait pas d’énormes surprises en raison du talent indéniable d’Andrew Luck, mais il ne faudrait pas faire l’erreur d’écarter d’emblée l’opposition des trois autres équipes.

L’anomalie de la saison des Texans ne devrait pas se reproduire en 2014 derrière l’offensive très physique de l’entraîneur O’Brien et la défensive suffocante. Arian Foster, maintenant sans son second Ben Tate, sera le cheval de bataille des Texans devant une ligne offensive stable et efficace. Ça ne sera pas forcément spectaculaire, mais le fiasco de 2013 avec Matt Schaub aux commandes ne devrait être qu’un mauvais souvenir.

Au Tennessee, tout repose sur le bilan médical du quart partant Jake Locker. Quand il est sur le terrain, il se débrouille plutôt bien et l’offensive réagit positivement à ses directives, comme en témoigne sa fiche de 3-1 au début de la saison 2013. Par contre, le partant a raté neuf départs la saison dernière en plus de cinq absences lors de la saison 2012. À sa quatrième saison dans la NFL, Locker devra prouver à son organisation qu’il peut rester en santé sur le terrain afin d’offrir une stabilité à son équipe. Reste à savoir comment Ken Whisenhunt, à sa première saison à la barre de l’équipe, utilisera son grand quart-arrière. Sera-t-il en mesure de lui insuffler une deuxième vie comme lors de ses passages fructueux  à Pittsburgh, en Arizona et à San Diego la saison dernière? Nous le saurons bien assez vite au cours de la saison, car avec le départ de Johnson dans le champ arrière, le ballon voyagera beaucoup plus par les voies aériennes chez les Titans. Si Locker tombe une fois de plus, l’éternel réserviste Charlie Whitehurst ne sera pas très loin derrière avec l’espoir de moins en moins réaliste de relancer sa carrière.

Pour l’instant à Jacksonville, on ne mise pas tous nos avoirs sur le jeune Blake Bortles (photo). Chad Henne sera encore aux commandes de l’offensive en attendant les débuts du jeune premier en provenance de la NCAA, et ce, malgré de bonnes performances de la part de Bortles en présaison. Avec des nouveaux partants à presque toutes les positions en offensive, les Jaguars s’armeront de patience avec leur relance afin de ne pas bâcler le développement de leur jeune quart. L’organisation aura au moins retenu cette leçon de la vilaine expérience Blaine Gabbert. La saison en sera une d’évaluation en Floride et l’offensive des Jaguars sera plus virtuelle que concrète. Il y aura quelques flammèches en défensive en raison de l’ajout de plusieurs vétérans, mais rien qui se matérialisera en victoires sur une base régulière.

La tâche pour les Colts sera donc de maintenir le cap tout en facilitant la progression d’Andrew Luck à sa troisième saison dans la NFL. Le jeune quart a transporté son équipe jusqu’aux éliminatoires lors des deux dernières campagnes, remportant même son premier match en 2013 lors d’une remontée historique contre les Chiefs au Lucas Oil Stadium. Si la tendance se maintient, la seule présence de Luck offrira une chance très honnête aux Colts de remporter une fois de plus la division.

Les détails qui feront la différence

Andre Johnson ne cache pas son mécontentement depuis l’ouverture des camps au printemps et il y a une réelle inquiétude à Houston par rapport au receveur étoile. Avec l’équipe depuis 2003, Johnson n’aime pas les infortunes récentes de la formation et il souhaiterait quitter la seule organisation pour laquelle il a évolué dans la NFL. Le cœur et l’âme de l’offensive de l’équipe depuis dix ans déjà, Johnson est une pièce maîtresse à Houston et sa présence, ou sa non présence, sera la clé de l’identité offensive d’une équipe en plein virage. Les performances d’Arian Foster et la progression de DeAndre Hopkins seront certainement plus vitales à la production, mais Johnson est un gros morceau et un vétéran qui aidera les jeunes membres de l’organisation.

Après avoir joué les seconds derrière Adrian Peterson au Minnesota aux cours des quatre dernières saisons, le demi offensif Toby Gerhart aura la chance d’être le porteur vedette d’une offensive derrière la tranchée des Jaguars et ses performances pourraient surprendre dans une situation où il a tout à gagner. Si quelqu’un peut se trouver une place au soleil dans l’offensive des Jags en 2014, c’est bien Gerhart. Il n’a jamais eu la chance de trouver son rythme derrière l’illustre Peterson et à 27 ans, il entrera dans les années fastes de sa carrière.

On en parlait plus tôt, mais l’inclusion de Dexter McCluster (photo) dans l’offensive des Titans pourrait récolter des fruits très rapidement. En 2013, Whisenhunt a déployé Danny Woodhead au cœur de l’offensive des Chargers qui, en réponse, s’est avérée être l’une des plus performantes de la NFL, surtout au niveau du temps de possession et des premiers jeux. McCluster, en quatre saisons à Kansas City, a démontré la polyvalence de son arsenal et les directions de Whisenhunt pourraient relancer sa carrière dans la bonne voie. À titre de bouée de sauvetage de Jake Locker, McCluster sera appelé à déployé sa vitesse dans le champ arrière autant à titre de receveur que de demi offensif et les différents visages de son utilisation marqueront l’offensive des Titans, positivement si tout se déroule comme prévu.

Aux côtés d’Andrew Luck, Reggie Wayne peut-il encore lui offrir ses légendaires mains réconfortantes? De retour d’une déchirure ligamentaire au niveau du genou droit, le vétéran Wayne réintègrera l’offensive qu’il a abandonnée malgré lui la saison dernière et ouvrira le chemin pour le nouveau venu Hakeem Nicks et le jeune T.Y. Hilton, lui qui a été une révélation pour les Colts la saison dernière. Le retour de Wayne stabilisera le groupe de receveurs devant Andrew Luck qui pourra, de ce fait, prendre un grand pas vers l’avant au cours de sa progression dans la NFL. Si on exclut les écarts de conduite de l’équipe au cours de la saison morte (incluant la suspension de quatre matchs que devra purger Robert Mathis), le retour de Wayne sera le sujet chaud des partisans lors du début de la saison. Si son genou tient le coup, l’attaque des Colts a le potentiel d’être très dangereuse, même avec une ligne offensive plus que discutable et un décevant Trent Richardson dans le champ arrière.

En bref…

Luck et les Colts trônent encore au sommet de la division et des prévisions à moins d’un effondrement à l’interne ou d’une vilaine accumulation de blessures chez des joueurs clés. Luck est trop talentueux et trop bien entouré offensivement pour ne pas offrir plusieurs étincelles et de bons coussins à sa défensive qui sera plus problématique, mais pas critique.

La défensive des Texans, particulièrement au niveau de la ligne, sera l’élément disruptif de la saison dans la division. Si la recrue Clowney et le monstre Watt se trouvent rapidement sur le terrain, ils renverseront des matchs à la faveur des Texans. Même avec un quart à la confiance fragile aux commandes, il y a ici le terreau pour une défensive historiquement dangereuse. J.J. Watts est déjà, pour plusieurs, le meilleur joueur défensif de la NFL et il n’a pas encore fini de s’améliorer, surtout quand on réalise qu’il passe ses étés à faire l’ermite dans un gymnase en prévision de la nouvelle saison. Les Texans seront de sérieux prétendants à la couronne des Colts.

On ne peut pas en dire autant des Titans et des Jaguars qui vivront des années transitoires. Ça semble être un abonnement annuel dans le cas des Jaguars et à part des débuts fulgurants pour Blake Bortles après quelques semaines de Chad Henne, il y aura peu de réjouissance en Floride. Les Titans, eux, tenteront de surprendre, mais manqueront certainement de munitions des deux côtés du ballon. Plus ça va et moins Jake Locker semble être la bonne solution aux problèmes du Tennessee.