Du 7 au 10 avril, suivez les quatre rondes du Tournoi des Maîtres sur les ondes de RDS et sur RDS Direct dans notre environnement multiplex.

 

Même dans leurs rêves les plus fous, les amateurs de golf n’auraient pas pu demander une meilleure nouvelle que celle qui est tombée mardi : tout indique que le Tournoi des Maîtres accueillera le grand retour de Tiger Woods sur la PGA, après une absence de 17 mois. En fait, le dernier tournoi officiel auquel Woods a participé était l’édition 2020 du Tournoi des Maîtres, alors qu’il avait conclu son tournoi au 38e rang.

 

Depuis cette présence à Augusta en novembre 2020, la vie s’est acharnée sur Woods et a mis sa persévérance à rude épreuve. En février 2021, la planète golf était secouée en apprenant que Woods avait frôlé la mort dans un accident de la route et qu’il était grièvement blessé. Même si le pire avait été évité, personne n’osait vraiment soulever les questions quant à l’avenir de Woods au golf, se rassurant simplement qu’il soit toujours en vie.

 

Comme il l’a fait si souvent dans sa carrière, le Tigre a déjoué les pronostics et il a fait preuve d’une détermination hors pair pour retrouver les terrains. En novembre 2021, Woods partageait une vidéo de son retour à l’entraînement, avant de prendre d’assaut le Championnat PNC en compagnie de son fils Charlie quelques semaines plus tard, au mois de décembre. Puis, le voilà en avril 2022 au tournoi le plus prestigieux au monde pour une 24e participation.

 

Depuis son premier Tournoi des Maîtres, en 1995 comme joueur amateur, Woods a écrit sa légende à l’Augusta National année après année et il est devenu une figure emblématique du tournoi, avec ses cinq triomphes. Seul Jack Nicklaus peut se targuer d’avoir fait mieux avec six sacres. À l’aube du 86e Tournoi des Maîtres, le RDS.ca vous propose de revisiter les cinq victoires de Woods à Augusta.

 

Domination sans précédent en 1997

 

En avril 1997, Tiger Woods se présente sur les verts de l’Augusta National pour un premier tournoi majeur comme joueur professionnel sur le circuit de la PGA, après avoir remporté le titre de Recrue de l’année en 1996. Il n’en est toutefois pas à son baptême de feu, lui qui a participé aux deux éditions précédentes comme amateur.

« Je sens que je vais jouer »

Woods écrit déjà le premier chapitre d’un captivant roman cette année-là. Tiger se présente au vert du 72e trou du tournoi sous les acclamations fortes de la foule. Déjà en avance par une marge impressionnante, Woods en profite pour battre un record du célèbre Jack Nicklaus pour le plus gros écart pour gagner le tournoi.

 

À seulement 21 ans, il dépose un premier veston vert sur ses épaules en l’emportant par 12 coups sur Tom Kite, son plus proche poursuivant, et devient le plus jeune gagnant du Tournoi des Maîtres. À ce jour, il s’agit toujours du plus grand écart de coups pour remporter le Tournoi des Maîtres. Pendant sa semaine de rêve à Augusta, Woods a notamment remis des cartes de 66 et de 65. Quelques mois plus tard, il voyait son nom au sommet du classement de la PGA.

 

Le Tiger Slam

 

Woods se présente au Tournoi des Maîtres de 2001 dans une forme splendide et avec une belle confiance, après avoir remporté ses deux derniers tournois – l’Invitation Bay Hill et le Championnat des joueurs. Mais, il y a encore bien plus. Woods a remporté les trois derniers tournois majeurs sur le circuit pour compléter l’année 2000. Il s’amène donc sur les verts d’Augusta avec l’incroyable mission de détenir les quatre titres majeurs de la PGA en même temps.

 

Fraîchement au 1er rang de la Coupe FedEx, Tiger amorce son tournoi avec une carte de 70, avant d’enchaîner avec des pointages de 66, 68 et 68 pour l’emporter deux coups devant David Duval, et trois coups devant Phil Mickelson.

 

S’il ne s’agit pas d’un Grand Chelem officiel puisque les quatre tournois n’ont pas été gagnés au cours de la même saison, on voit toutefois la naissance d’un exploit qui n’a jamais été égalé à ce jour : le Tiger Slam. Bien malin celui qui pourra prédire le prochain joueur à remporter les quatre tournois majeurs de suite – si quelqu’un réussit cet exploit un jour.

 

La défense de son titre

 

À son arrivée à Augusta en 2002, Tiger Woods a comme objectif de devenir le troisième golfeur dans l’histoire du Tournoi des Maîtres à défendre son titre et remporter deux éditions consécutives. Il rejoindrait du même coup Nick Faldo (1989-1990) et Jack Nicklaus (1965-1966).

 

Puisqu’il n’y a rien de trop grand aux yeux du Tigre, il affiche un rendement à la hauteur des attentes et il amorce la ronde finale avec une avance de quatre coups. Après un bon neuf d’aller, Woods commet deux bogueys sur le neuf de retour, mais son avance lui suffit pour entrer dans l’histoire avec le meilleur cumulatif pour un champion en titre (-12).

 

Fin de ronde finale épique en 2005

 

L’édition 2005 du Tournoi des Maîtres a fait la démonstration de l’incroyable résilience de Tiger Woods, mais elle a aussi servi comme rappel de ne jamais le compter pour battu. La semaine de travail ne commence pas comme espérée pour Woods, qui remet une carte de 74 en ouverture de tournoi.

 

Le meilleur joueur au monde se pointe le bout du nez pour la deuxième ronde dans l’optique de reprendre son trône. Il remet une carte de 66, avant d’enchaîner avec une ronde de 65 pour mettre la table à une ronde finale légendaire. Meneur lorsqu’il arrive sur la normale trois du 16e trou, Woods envoie son coup de départ à l’extérieur du vert. Quelques instants plus tard, son coup d’approche semble s’arrêter à quelques millimètres de la coupe… avant de tomber au fond du trou tout juste après, dans ce qui a paru comme une éternité. Cette scène restera gravée dans les annales du Tournoi des Maîtres à tout jamais comme l’une des plus marquantes.

 

Revenons toutefois à Woods, qui trébuche avec des bogueys sur les 17e et 18e trous, ce qui le force à rester sur le terrain pour une prolongation contre Chris DiMarco. Le Tigre ne laisse pas durer le suspense bien longtemps : il réussit un oiselet dès le premier trou de prolongation et dépose le veston vert sur ses épaules pour la quatrième fois de sa carrière.

 

Le retour officiel du Tigre en 2019

 

Après plusieurs années de misère, notamment parsemées de chirurgies au dos et au genou gauche entre 2014 et 2017, Woods a fait son retour en force sur la PGA avec une victoire au Championnat du circuit en septembre 2018, une première victoire depuis 2013. L’année suivante, en 2019, Woods participe donc au Tournoi des Maîtres pour la 22e fois de sa carrière et même si les attentes ne sont pas aussi élevées qu’elles l’étaient autrefois, les amateurs peuvent espérer une bonne performance.

 

Tiger remet une carte de 70 lors de la première ronde, puis enfile une carte de 68 le vendredi pour se qualifier pour les rondes de la fin de semaine. Lors de la 3e ronde, Woods offre sa meilleure carte au Tournoi des Maîtres depuis 2011 grâce à un 67 et il s’approche à deux coups de la tête, détenue par Francesco Molinari, avec 18 trous à jouer.

 

La ronde finale est digne d’un scénario hollywoodien. Woods se présente pour la ronde finale vêtu de son légendaire polo rouge et il prend finalement la tête au 15e trou. Parfait jusque-là sur le neuf de retour pourtant si difficile, Tiger réalise un coup de fer 5 digne de ses plus belles années, avant de compléter avec l’oiselet. Puis sur la normale-3 du 16e trou, il envoie son coup de départ à deux petits pieds du trou pour enfiler un autre oiselet.

 

Le reste de la journée appartient à l’histoire. Au 18e et dernier trou, Woods enregistre le boguey le plus important de sa carrière pour conclure le tournoi 13 coups sous la normale. Maintenant détenteur de 15 victoires majeures, Woods est sacré à Augusta pour la cinquième fois, ce qui lui permet de prendre le deuxième rang dans l’histoire du tournoi, devant les quatre victoires d’Arnold Palmer et derrière les six triomphes de Jack Nicklaus.

 

La simple occasion de voir Tiger Woods de retour sur les verts pour les prochains jours au Tournoi des Maîtres, peu importe son rendement, fera vivre de fortes émotions aux amateurs de golf. Woods a toutefois des ambitions encore plus grandes que ça : il croit dur comme fer qu'il peut aspirer à la victoire. Comme il l’a fait si souvent dans sa carrière, Tiger a servi un rappel amical à la planète golf : il ne faut jamais miser contre lui.