Collaboration spéciale avec Charles-Félix Paquin, Sportlogiq

Ayant perdu les services d’Alexander Radulov, le Canadien espère avoir trouvé une solution de rechange sur le flanc droit en la personne d’Ales Hemsky. Les meilleures années du Tchèque sont certes derrière lui, mais le Tricolore n’a pas grand-chose à perdre en lui octroyant un pacte d’un an pour un million de dollars.

Hemsky peut se vanter d’avoir connu une carrière plus que respectable dans la LNH, ayant récolté 572 points en 838 parties. Le talent brut de l’ailier droit est indéniable, bien que sa contribution ne devrait guère se rapprocher de celle offerte par Radulov à Montréal. Cependant, la saison dernière, c’est son corps qui l’a trahi, alors qu’il ne fut en mesure de disputer qu’un maigre total de 15 parties. À 33 ans, le défi d’Ales Hemsky sera de prouver à tous qu’il peut toujours aider une équipe du circuit Bettman, même s’il fut essentiellement sur la touche la saison dernière.

S’il est en mesure de retrouver le meilleur de sa forme physique, le Tchèque pourrait offrir de précieux services à la Sainte-Flanelle.

Par souci d’intégrité, au moment d’analyser les performances d’Ales Hemsky, il est préférable de se référer à ses deux dernières saisons, puisqu’il n’a joué que 15 parties l’an dernier. Ainsi, nous nous assurons d’utiliser un échantillon de données suffisamment important pour être fiable.

En mettant sous contrat Hemsky, Marc Bergevin cherchait certainement à donner davantage d’outils offensifs à son entraîneur-chef, Claude Julien, en prévision de la prochaine campagne. En effet, l’attaquant n’a jamais été reconnu pour les prouesses de son jeu défensif et rien ne laisse présager que cela changera une fois dans la métropole montréalaise. Pour contribuer aux succès du club, l’ailier droit devra produire offensivement. La bonne nouvelle fut qu’Ales Hemsky a offert des performances assez intéressantes lorsqu’il enfila le chandail des Stars la saison dernière, amassant 4 buts et 3 passes en quinze rencontres.

La principale qualité du Tchèque est qu’il s’avère être un bon passeur. À cet effet, il excelle au moment d’alimenter ses coéquipiers dans l’enclave, ce qui est la marque des meilleurs fabricants de jeux du circuit. En décochant depuis cette zone, le tireur bénéficie d’un angle de tir optimal, alors que le temps de réaction du cerbère est minimal, ce qui explique que 76% des buts aujourd’hui inscrits dans la LNH ont pour provenance l’enclave. De plus, la couverture défensive se révèle extrêmement hermétique devant le filet, ce qui fait en sorte qu’il est plus difficile de compléter les passes ayant l’enclave comme destination.

C’est justement en rejoignant avec brio ses coéquipiers en zone offensive qu’Ales Hemsky parvient à générer un nombre intéressant de chances de marquer. Bien qu’il ait ralenti la cadence, ses statistiques prouvent qu’il fut tout de même en mesure de faire sentir sa présence en territoire ennemi ces dernières années.

En somme, Ales Hemsky peut encore livrer des performances intéressantes d’un point de vue strictement offensif, mais il ne doit pas être la principale arme de l’arsenal. Avec notamment Max Pacioretty, Alex Galchenyuk et Jonathan Drouin à ses côtés, Hemsky n’aura pas à être la pierre angulaire de l’attaque du Canadien l’année prochaine, ce qui le place dans des conditions favorables pour connaître du succès.

Hemsky est également un excellent patineur, ce qui se marie à merveille au style de jeu rapide du Canadien. Au meilleur de sa forme, il brille au moment de transporter le disque d’une zone à l’autre, réalisant un grand nombre d’actions lors des poussées offensives. Cependant, il fut moins efficace la saison dernière, lors des séquences de transition, ce qui laisse présager qu’il a perdu de la vitesse avec l’âge. À cet effet, Hemsky pourrait encore contribuer avantageusement au jeu de transition de son club la saison prochaine, bien que son apport soit appelé à être moindre, ce qui est parfaitement normal avec les années qui passent.

S’il est toujours en mesure de participer aux poussées offensives et de livrer un rendement similaire à ce qu’il fut en mesure de faire au Texas, Marc Bergevin remportera son pari dans le cas d’Ales Hemsky. Les habiletés offensives de l’attaquant ne font aucun doute, ce qui rend son acquisition intéressante, mais la véritable question est plutôt à savoir si son corps lui permettra d’exprimer son talent sur la patinoire.

Sera-t-il en mesure de demeurer compétitif au sein d’une ligue de plus en plus jeune? Sera-t-il en mesure d’éviter l’infirmerie? Sera-t-il en mesure de participer aux succès de son équipe tout au long d’un calendrier éreintant de 82 parties? Seul l’avenir saura répondre à ces questions!