MONTRÉAL - À défaut de pouvoir monnayer son choix de première ronde pour améliorer son équipe plus rapidement, Marc Bergevin a sacrifié un choix de troisième ronde pour faire l’acquisition de Josh Anderson des Blue Jackets de Columbus.

 

Ah oui! Bergevin a également cédé Max Domi aux Jackets poussant de nombreux partisans à dénoncer la générosité du DG du Canadien et à grincer des dents.

 

De prime abord, cette transaction est bonne pour le Canadien. Cela dit, elle pourrait être meilleure un jour pour Columbus.

 

D’ici à ce que le temps n’identifie le club qui aura eu la main la plus heureuse dans cette transaction, il est clair que le Canadien s’améliore parce qu’il ajoute un attaquant de puissance et du poids sur son flanc droit. Deux lacunes que Bergevin devait corriger.

 

Du poids et de la puissance c’est bien beau. Surtout que contrairement à Max Domi qui tenait à jouer au centre alors que le Canadien voulait le voir à l’aile, Josh Anderson ne souffre pas d’un dédoublement de personnalité.

 

Bien qu’il soit beaucoup plus gros que Domi et à plusieurs égards plus physiques, il est aussi plus discipliné que Domi qui avait la fâcheuse habitude de se faire justice sur la patinoire et de placer son équipe dans le trouble en écopant trop souvent de pénalités d’indiscipline.

 

Anderson est aussi bien plus en mesure d’assumer et de respecter les mandats défensifs qui lui sont confiés que Domi qui s’est souvent rendu coupable de patiner férocement vers la zone ennemie et un brin paresseusement vers sa zone.

 

Des qualités qui devraient permettre à Josh Anderson d’avoir de meilleures relations avec Claude Julien que Max Domi en avait avec le coach du Canadien.

Mais voilà : le Canadien manque plus cruellement encore de buts marqués dans les filets adverses. Avec un but en 26 matchs disputés l’an dernier dans le cadre d’une saison minée par une blessure à l’épaule, Anderson saura-t-il redevenir le joueur qui a enfilé 27 buts il y a deux ans?

 

La réponse à cette question fera pencher la balance dans le camp du Canadien… ou des Jackets.

 

Anderson plus en demande que Domi

Le nom de Josh Anderson est moins flamboyant que celui de Domi. Il a été repêché en 4e ronde en 2012 alors que Domi, son ancien coéquipier avec les Knights de London dans la OHL, a été sélectionné en première ronde l’année suivante. Anderson semble être un col bleu de luxe alors que Domi a déjà un statut de vedette.

 

ContentId(3.1374798):Canadiens : Josh Anderson, l'attaquant de puissance tant recherché? (LNH)
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Ces comparaisons ont poussé bien des partisans à se demander pourquoi diable le Canadien a dû ajouter un choix de troisième ronde pour que les deux directeurs généraux se serrent finalement – et virtuellement – la main.

 

La réponse est simple :

 

Malgré des profils très différents et au grand dam de plusieurs fans du Canadien qui voyaient Domi plus grand et plus gros qu’il ne l’est en réalité, beaucoup plus de clubs s’intéressaient à Anderson qu’à Domi.

 

Jarmo Kekalainen pouvait donc se montrer plus gourmand que Marc Bergevin.

 

Et comme Bergevin avait 11 choix à sa disposition, il pouvait bien se permettre d’en utiliser un en guise d’appât.

 

Surtout qu’il semblait clair, du moins ce l’était à mes yeux, que les jours de Domi avec le Canadien étaient comptés depuis l’élimination du Tricolore par les Flyers en première ronde des séries.

 

Peut-être même avant!

 

En fait, les jours de Domi étaient comptés depuis le moment où Claude Julien avec, j’en suis convaincu, la bénédiction de l’état-major, a confiné Domi au centre d’un quatrième trio, parce que Domi ne pouvait détrôner Phillip Danault et aussi, et surtout, parce que les jeunes Suzuki et Kotkaniemi ont donné des indications d’être prêts à assumer des rôles réguliers au centre.

 

ContentId(3.1374783):Canadiens : « Il y avait des points d'interrogation autour de Max Domi », selon Bruno Gervais (LNH)
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Si Domi s’était montré intéressé à aider l’équipe sur le flanc droit, s’il s’était montré plus discipliné, s’il avait fait passer l’équipe avant lui, le Canadien n’aurait pas eu à chercher un club à qui le refiler.

 

Mais il ne le voyait pas ainsi.

 

Ajoutez à ça le fait que les négociations entre le Canadien et le camp Domi s’annonçaient très difficiles et vous avez une liste d’indications qui pavaient la voie au départ d’un gars qui semblait promis à une brillante carrière à Montréal après une première saison de 28 buts et 72 points.

 

Josh Anderson est dans la même situation contractuelle que Max Domi : joueur autonome avec restriction, il est en quête d’un nouveau contrat. Un contrat qui devrait coûter pas mal moins cher, du moins à court terme, au Canadien. Anderson touchait 1,85 million $ à Columbus. Domi touchait 3,15 millions $ l’an dernier à Montréal. Ces salaires serviront de base de négos avec leur nouveau club.

 

On verra ce que ça donnera. Surtout que Domi et le nouveau venu chez le Canadien ont le même agent : Darren Ferris.

 

Je n’ai jamais été un grand fan de Max Domi.

 

Mais il demeure un bon joueur de hockey. Un bon joueur qui a les outils pour être un très bon joueur de hockey. Peut-être même la vedette qu’il tend à être.

Il le deviendra peut-être à Columbus alors que les Jackets entendent l’utiliser au centre derrière Pierre-Luc Dubois.

 

J’ai toutefois bien hâte de voir comment Max Domi et son nouvel entraîneur-chef John Tortorella composeront l’un avec l’autre. Ça risque d’être explosif par moment. Car quand les choses vont bien pour lui, Domi est un atout pour son club. Mais quand les choses ne vont pas à son goût, il a plusieurs fois donné des indications claires qu’il peut se transformer en boulet bien lourd à traîner.

 

D’autres améliorations à venir?

Bien que la transaction qui amène Josh Anderson à Montréal devrait améliorer le Canadien, le nouvel ailier droit ne vient que remplacer Max Domi.

 

Marc Bergevin, qui a déjà fait un job très solide en ajoutant Jake Allen comme adjoint à Carey Price et en ajoutant du poids et de l’agressivité à la ligne bleue avec Joel Edmundson, ne doit pas s’arrêter en si bon chemin.

 

Il doit continuer à donner plus de munitions à son attaque.

 

Comme je vous l’indiquais lundi, je ne perdrais pas de sommeil avec Patrik Laine ou Taylor Hall si j’étais partisan du Canadien.

 

Mais que ce soit mardi en sacrifiant un ou quelques choix au repêchage et qui sait un, voire des espoirs ou vendredi dès l’ouverture du marché des joueurs autonomes, je ne serais pas surpris que le Canadien ajoute un ou deux vétérans capables de solidifier un quatrième trio qui pour le moment manque de poids, de caractère et d’expérience.

 

Disons, pour la forme, que Phillip Danault sera encadré de Tomas Tatar et Brendan Gallagher l’an prochain, que Nick Suzuki sera flanqué de Jonathan Drouin et Josh Anderson et que Jesperi Kotkaniemi pilotera un trio tout finlandais avec Artturi Lehkonen et Joel Armia, ça laisse qui au sein du quatrième trio?

Jake Evans au centre avec Paul Byron et Jordan Weal? Charles Hudon et Ryan Poehling pour pousser dans le dos des trois autres?

 

Ce n’est pas assez.

 

D’où l’importance pour Marc Bergevin de compléter le travail amorcé depuis l’élimination de son équipe. Du travail solide on doit le souligner. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin…