Oui, je dois dire « BRAVO » à Marc Bergevin. Conséquent avec les propos qu’il a tenus au printemps, il agit pour transformer l’atmosphère au sein de l’équipe. L’échange de Galchenyuk en est un nouveau signe. La venue de Max Domi sera, à mon avis, excellente pour le club. J’ai eu le plaisir de voir jouer Domi quand il avait 16 ans. 
 

C’était un adversaire redoutable qui se faisait remarquer pour son talent, sa combattivité et son attitude irréprochable. Il a connu une très bonne année comme reçue dans la LNH. Ce fut un peu plus difficile par la suite, mais je demeure convaincu que les partisans de Montréal l’adoreront rapidement à cause de sa fougue et sa détermination.
 

Je me suis permis de prendre quelques jours avant de faire part de mes commentaires sur l’échange Galchenyuk-Domi, car il y a toujours deux façons de voir ce type de situation. Eh non, je ne parle pas de comparaison entre les fiches respectives, les performances passées ou les capacités des joueurs impliqués. Encore une fois, je m’intéresse d’abord à l’aspect psychologique des choses. Or, dans ce sens, que ce soit pour le cas de Galchenyuk ou qu’on parle de Domi, il est probable que leur premier sentiment en a été un de rejet. 
 

Le club dont ils sont membres depuis quelques années les repousse, les éloignant ainsi de leurs amis, de leurs coéquipiers, de ce qu’a été leur vie durant plusieurs saisons. Impossible de ne pas avoir cette impression d’abandon qui vous traverse l’esprit. Or, les études démontrent que le rejet déclenche dans le cerveau les mêmes types de réponses que la douleur. Bref, ça fait mal! 
 

Même si ce sont des joueurs professionnels et s’ils savent que les échanges font partie du paysage courant du hockey, les émotions liées à une transaction qui nous implique n’en sont pas moins réelles. 
 

Là où tout devient beaucoup plus intéressant, et c’est dans ce sens qu’il y a toujours deux façons de voir une situation, c’est que ce rejet d’un côté marque aussi l’adoption de l’autre. Votre ancien club ne veut plus de vous, mais la nouvelle équipe souhaite et veut nous avoir. On est désiré, ce qui devient extrêmement valorisant. Ça représente un peu une renaissance

Votre nouveau club est prêt à passer l’éponge sur les difficultés récentes que vous auriez pu connaître pour vous laisser réécrire votre carrière. Tout devient possible. 
 

Votre destin et votre réussite sont, à nouveau, totalement entre vos mains.

C’est finalement vers cette nouvelle vision, cette relance, qu’il faut orienter les efforts. Alors, je souhaite, autant à Domi qu’à Galchenyuk, que ce changement soit vu comme un nouveau départ et une nouvelle opportunité.
 

Et pour les Canadiens?

 

Dans le cas des Canadiens, un échange a une tout autre signification. Il est, je le sais, toujours un peu téméraire de considérer une équipe comme étant une personne. Il s’agit néanmoins d’une entité, un peu comme la cellule familiale, qui possède des caractéristiques qui lui sont propres. Dans ce sens, on peut toujours s’amuser au jeu de la comparaison. 
 

Les Canadiens sont dans la situation d’une personne qui, malgré ses efforts, a toujours l’impression de faire les mauvais choix. Quel que soit le travail, quelle que soit l’énergie déployée, on dirait que le résultat continue à être en dessous des attentes. La frustration s’installe.
 

Les Canadiens se trouvent dans une voie où les issues et les options semblent se fermer les unes après les autres. On dirait qu’un coup dur en attire un autre. Dans ce cas, si rien ne fonctionne, il faut changer des éléments de l’équation. Pour s’en sortir, il faut procéder à des corrections. C’est ce que Marc Bergevin fait.

 

Je crois que l’échange Galchenyuk-Domi s’inscrit dans cette ligne de conduite. Il serait étonnant que le départ ou l’arrivée de ces joueurs dans leur nouvelle équipe transforme complètement celles-ci. Mais un nouvel élément peut éventuellement constituer cet ingrédient qui permettra de créer une nouvelle chimie qui mènera à de nouveaux résultats.
 

Il est probable que d’autres cartes seront brassées dans les prochains jours et les prochaines semaines. Le repêchage marquera un autre tournant important vers ce que doit devenir ce club. Il reste à espérer que chaque pièce s’intégrera à l’ensemble pour que l’équipe devienne plus grande que la somme des joueurs et des entraîneurs qui la compose. N’a-t-on pas vu, avec les Golden Knights, ce qui peut arriver quand tout le monde y croit?
 

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’aimerais tellement vivre un peu de magie à Montréal le printemps prochain. On se croise les doigts...