En moins d’une semaine, Yvan Cournoyer a pleuré la mort de ses deux anciens partenaires de trio, Gilles Tremblay et Jean Béliveau. Au lendemain d’une journée bouleversante, Cournoyer a accepté de se confier à la caméra de RDS.

À 71 ans, il aura à se remettre de ces deux grandes pertes dans sa vie et particulièrement celle de M. Béliveau qu’il considérait comme rien de moins qu’un deuxième père.

Jacques Lemaire a fait son arrivée avec le CH en 1967 et il a eu le temps de disputer quatre saisons avec ce phénomène adoré de tous. L’ancien attaquant se souvient que M. Béliveau était l’exception à la règle.

« Personne n’aimait les adversaires sauf Jean. Ça venait de sa façon d’être et de parler », a vanté Lemaire à ce sujet.

Ce n’était pas la seule différence remarquable à cette époque. En effet, les séparations étaient encore plus prononcées entre les vétérans et les jeunes au sein d’une organisation.

« Quand je suis arrivé, il en était à la fin de sa carrière. Les plus vieux se tenaient davantage ensemble et il y avait un respect automatique envers eux et surtout à l’endroit de Jean Béliveau. J’avais une petite gêne de m’approcher de lui donc je ne peux pas utiliser entièrement le mot côtoyer », a décrit Lemaire avec franchise.

Comme plusieurs jeunes de sa génération, Lemaire a grandi en imitant les faits et gestes de M. Béliveau et des frères Maurice et Henri Richard. En accédant à la famille du Canadien et en jouant avec M. Béliveau, Lemaire a apprivoisé une culture qui a façonné sa carrière.

« Ce qu’on a appris avec lui, c’est comment gagner. Ça m’a resté toute ma vie, on a tellement eu de bons exemples en commençant avec le Canadien. Jean nous donnait l’exemple, on écoutait chacun de ses mots et il nous montrait la voie avec ses efforts. On rêvait de s’approcher de lui sans jamais penser l’égaler », a conclu Lemaire avec une tonne de respect.

Des amis précieux et fidèles

Jusqu’au dernier jour de sa vie, M. Béliveau a pris soin des gens et il s’est tissé de nombreuses amitiés sincères et durables. Parmi elles, Louise Richer et Richard Ouellet ont pu partager de merveilleux moments en sa compagnie.

Louise Richer a été son assistante pendant 22 ans à la vice-présidence communautaire du Canadien et elle adorait celui qui ne lui a jamais fait sentir qu’il était son patron.

Les souvenirs de Louise Richer

« Il était tellement fin avec tout le monde, c’est rare de voir ça. Je ne lui connais aucun défaut à part peut-être d’avoir été trop bon dans le sens de ne jamais refuser des demandes », a commenté Mme Richer à RDS.

Quant à M. Ouellet, il a développé une amitié qui a duré près de 60 ans à partir de premiers contacts par courrier. L’ancien maire de Saint-Simon-de-Rimouski chérira pour toujours sa relation avec M. Béliveau et il a réussi tout un tour de force pour lui rendre hommage.

Après dix ans de laborieuses démarches, il a pu faire inscrire à jamais le nom de Jean Béliveau dans le dictionnaire Larousse.

« Les gens ne s’imaginent pas toujours à quel point c’est gros. C’est lu dans tous les pays du monde et il se retrouve avec les présidents et les grands dirigeants de ce monde. Je suis aussi heureux de voir que le Robert Illustré l’a ajouté à son tour », a raconté M. Ouellet en identifiant ce dossier comme le plus beau de sa carrière.