BROSSARD – Deux petits matchs avec un poignet amoché, c’est tout ce que Jonathan Drouin aura pu laisser comme première impression à Martin St-Louis, Kent Hughes et Jeff Gorton. 

Ce serait injuste de retenir cet échantillon endommagé.

« Côté hockey, je n’ai pas eu la chance de me prouver. J’ai discuté avec Martin tantôt et on n’a pas vraiment parlé de hockey. Au camp d’entraînement, ce sera à moi de prouver que j’ai encore ma place ici pour plusieurs années. C’est à moi de prouver aux dirigeants que je fais encore partie de l’équipe. C’est difficile quand t’es sur la touche, je n’ai pas eu la chance de rentrer dans cette vague de changements », a confié Drouin qui a dû se contenter de 20 points en 34 matchs cette saison. 

Pour une troisième année de suite, l’attaquant gaucher a été embêté par les blessures. Ainsi, depuis 2019-2020, le numéro 92 n’a disputé que 105 des 209 matchs réguliers du Canadien et il a aussi raté le long parcours éliminatoire. 

« Je devrais en avoir fini avec mes poignets, les deux ont été blessés. Ce n’est vraiment pas l’idéal pour moi, je suis un joueur de hockey et je ne peux pas jouer. C’est difficile de passer du temps avec l’équipe quand tu es un peu à l’écart, ça peut devenir long. J’espère être à 100 % l’année prochaine pour nos 82 matchs », a souhaité Drouin qui avait récolté 53 points en 81 matchs en 2018-2019. 

« La saison est finie, mais elle commence pour moi. Je suis content d’être encore ici et d’avoir une autre chance de jouer au hockey », a ajouté celui qui s’armera de patience dans sa remise en forme. 

Drouin a expliqué qu’il s’attend à être rétabli (poignet droit), au plus tard, à la mi-juillet et il pourra recommencer des exercices bientôt. 

Cela dit, considérant que le Canadien doit composer avec une masse salariale très élevée, il n'est pas impossible que les dirigeants optent pour le rachat de la dernière année de son contrat. 

Inévitablement, Drouin repense au fait que sa dernière opération a été retardée. 

« Je me suis blessé contre Vegas en janvier, on pensait que c’était possible d’éviter l’opération, mais c’est devenu long et encore plus long. Ça me dérangeait un peu, mais la douleur a fini par partir. Par contre, après la première partie contre Ottawa, je savais que mon poignet était pas mal fini, mais je voulais jouer quand même. J’aurais peut-être souhaité me faire opérer avant, mais je voulais jouer pour les nouveaux dirigeants », a commenté Drouin. 

Du côté positif de l’équation, Drouin sait désormais ce qui l’attend pour sa remise en forme, étant déjà passé par là. Comme il le dit, ça l’empêchera de paniquer quand il ressentira une douleur. 

De plus, Drouin sonne plus solide mentalement et c’est très plaisant à constater. 

« Je vais super bien, j’ai des ressources maintenant, des gens qui m’appuient », a noté celui qui ne fréquente pas les réseaux sociaux. 

Et s’il parvient à retrouver sa forme, Drouin se voit cadrer dans l’approche de St-Louis. 

« C’est mon style, plus de possession de rondelle, et Martin a développé le QI hockey des joueurs, il montre des choses différentes qui s’arriment avec mes forces. [...] C’est comme ça que j’analyse les matchs que je regarde à la maison », a soutenu Drouin qui est emballé par cette vision.

Il se reconnaît aussi énormément quand St-Louis permet à ses joueurs d’y aller avec instinct en zone offensive. 

Par ailleurs, Drouin peut comprendre une partie des préoccupations de Carey Price.  

« C’est une situation difficile surtout quand tu as connu une telle carrière et que ton corps ne te laisse pas la chance de jouer cinq matchs de suite. C’est impressionnant de le voir aller, même si sa blessure ne guérissait pas comme il le voulait, il ne lâchait pas. On voyait qu’il a eu du plaisir pendant le dernier match, il a été récompensé et il le mérite. Il prend toujours du temps que ce soit pour des jeunes ou des vétérans, c’est un excellent modèle », a vanté Drouin. 

À ce chapitre Drouin avait eu la chance de tisser de petits liens avec Guy Lafleur via la fondation du CHUM. 

« C’était un homme merveilleux. À mon tournoi de golf, quand il entrait dans la salle, tout le monde arrêtait de manger ou de parler. Quand mon père, ça paraissait dans ses yeux, c’était l’un de ses idoles. Je ne le voyais pas souvent, mais il donnait de son amour à tout le monde et j’aurais aimé le voir jouer », a exprimé Drouin. 

« Quand je parlais avec Guy, ça revenait toujours à la même chose. Le hockey, ce n’est qu’un jeu, essaie de t’amuser. Le plaisir ne devrait pas s’en aller même à 20 ou 30 ans », a déclaré Drouin avec une leçon qu’il voudra conserver.

Ce qu’ils ont dit :

« J’ai toujours cru que les joueurs vont dicter quand ce sera le temps de passer à la prochaine étape. Nous, on veut gagner et si on accomplit bien notre boulot, on va accélérer le processus », a maintenu Brendan Gallagher à propos de la relance du club. 

« Il faut être bien réalistes, on a du travail, mais on verra les bénéfices. Bien des gens pensent qu’on ne sera pas très bons, mais je crois qu’on sera meilleurs que ça. Je ne pense pas que le processus sera aussi long que certains prétendent », a exprimé Jake Allen à ce sujet. 

« Mon jeu a été plutôt constant dans les deux dernières années. Ce n’est pas toujours parfait ou joli et on n’a pas gagné souvent, mais j’ai travaillé fort. Je pense avoir bien fait et démontré que je peux le faire », a ajouté Allen quant à la possibilité d’être le partant si Carey Price ne revenait pas. 

« Je veux que le meilleur se produise dans cette situation et ce serait le retour de Carey », a toutefois ajouté Allen. 

« L’année a été très frustrante, mais ça ne change pas mon désir d’être avec le CH, je veux gagner ici », a affirmé Gallagher. 

« Mon rendez-vous médical s’en vient et ce sera long! Je joue un style physique et j’étais capable de l’encaisser avant. Je dois prendre le temps pour me guérir et reprendre des forces afin d’être confortable dans chaque match », a précisé Gallagher qui a été embêté par une multitude de pépins physiques ce qui l’a incité à refuser une invitation aux Championnats du monde. 

« Je n’ai aucun doute, je suis 100 % confiant que je vais revenir au niveau auquel je jouais auparavant. Je comprends que ma production a vraiment chuté et que je n’ai pas été à la hauteur des attentes envers moi », a répondu Gallagher. 

« Vous voyez comme nous à quel point Cole est un jeune énergique avec beaucoup de swagger. Il doit toujours conserver cette attitude même s’il n’a pas compté au dernier match. Il sait que notre attaque repose en partie sur lui et c’est le fun de le voir aller », a confié Gallagher avec un grand sourire. 

« Après ma dernière blessure, c’était très dur de sortir du lit et de l’auto ou de marcher. Ce sera un gros été pour moi, c’est la chance de revenir en santé. Si je ne suis pas capable après, j’aurai peut-être une décision difficile ensuite », a commenté Byron sur son état.