La première moitié de la saison est passée chez les Canadiens de Montréal, et le deuxième quart est loin d’avoir été aussi fructueux que le premier. Pourtant, le jeu du CH n’a pas été aussi mauvais que les résultats le laissent croire. En fait, en termes de chances de marquer, les Canadiens ont connu une amélioration entre les matchs 22 et 42.

Ils ont commencé à perdre du terrain récemment, accordant plus de chances de marquer et en obtenant moins, mais en général, ils ont été plus constants que durant leur incroyable début de campagne.

L’entraîneur-chef Michel Therrien en a d’ailleurs fait mention lors de plusieurs de ses points de presse après des défaites. Le CH n’a pas réussi à trouver le fond du filet malgré le fait qu’ils avaient plus de chances de marquer que l’adversaire. Ils ont aussi accordé plus de buts faibles.

Il faut cependant évaluer les performances individuelles aussi. Nous utiliserons les mêmes statistiques que lors de l’évaluation du premier quart tout en gardant à l’esprit la production offensive. Les notes seront accordées en fonction du rôle du joueur et du temps de glace.

Sven Andrighetto = B- : Après un départ canon, Andrighetto a baissé de régime offensivement, un peu comme lorsqu’il avait été rappelé la saison dernière. Le fait qu’il a délaissé le trio d’Alex Galchenyuk peut expliquer en partie cela. Quand on regarde du point de vue de la possession de rondelle, des passes et des chances de marquer, il ne semble pas tout à fait prêt à obtenir plus de responsabilités. Son arrivée a cependant insufflé de l’énergie durant une séquence très ardue pour l’équipe.

Paul Byron = B+ : Quand les Canadiens ont réclamé Paul Byron au ballottage, les analystes qui couvrent les Flames étaient plutôt déçus, mais personne ne pouvait prédire qu’il allait être aussi bon. Byron a été dominant en désavantage numérique, et il a eu des responsabilités accrues dans le top-6. Ce n’est pas vraiment sa place, et il ne génère pas beaucoup de chances à forces égales, mais en général son jeu a beaucoup aidé les Habs. Il a amassé sept points en 21 parties, au septième rang chez les attaquants en termes de points par minute de jeu.

Daniel Carr = A+ : On s’attendait de lui qu’il dérange devant le filet adverse tandis que Brendan Gallagher était sur la touche. Carr a mené le CH pour les buts par minute jouée dans le deuxième quart. Son jeu de transition et ses aptitudes de fabricant de jeu laissent à désirer, mais ses mains rapides et sa présence devant le gardien adverse pourraient lui conférer un poste permanent chez le CH cette saison. L’échantillon est peut-être petit, mais Carr est responsable d’autant de chances de marquer que Gallagher et Max Pacioretty, à 2,8 chances par tranche de 20 minutes.

David Desharnais = D+ : Son rythme en début de saison s’est estompé. Il a inscrit seulement cinq points au deuxième quart malgré beaucoup de temps de glace, notamment en avantage numérique. Cela inclut une seule passe en 17 rencontres. Desharnais génère encore beaucoup de chances de marquer, mais a de la difficulté à capitaliser et à jouer en zone défensive. Ce n’est pas que sa faute, puisque Desharnais n’est pas un excellent joueur défensif et ne devrait pas être employé dans un tel mandat, ce qui est davantage le cas cette saison pourtant. Toutefois, avec la grande utilisation qu’on en fait, il n’y a pas d’excuse pour un tel manque de production, particulièrement en supériorité numérique où il a seulement quatre points au total.

Lars Eller = B- : Toujours à l’aile gauche, le centre naturel a de la difficulté à créer de l’attaque comme il le faisait avant. Jouer avec Galchenyuk est bénéfique, et le jeu de transition et le jeu défensif d’Eller restent exemplaires, mais il n’est pas encore un joueur capable de faire la différence offensivement à l’aile. Il gagne plusieurs batailles le long des bandes, mais il récolte beaucoup moins de points sur les buts qui surviennent alors qu’il se trouve sur la glace. Lors des trois dernières saisons, Eller avait obtenu un point sur 73,9 % des buts inscrit quand il est sur la glace, mais cette année, il a descendu à 52,6 %. La solution est peut-être de le faire jouer au centre, mais nonobstant cela, il doit faire mieux.

Tomas Fleischmann: = D : Un peu comme Desharnais, Fleischmann a connu un bon départ avant de baisser de niveau au deuxième quart, où il a amassé trois points en 20 matchs. Il est désormais plus souvent laissé de côté. Fleischmann a produit moins de chances de marquer et complété moins de passes, mais sa créativité en attaque est quelque chose dont les Habs ont besoin dans la formation. Comme Desharnais toutefois, Fleischmann a eu beaucoup de temps de glace pour lui permettre de sortir de cette mauvaise passe, mais ça n’est pas arrivé.

Brian Flynn = B+ : Forcé d’évoluer au centre de la quatrième ligne quand Torrey Mitchell s’est blessé, Flynn a bien fait dans une situation difficile. Il n’a pas été spectaculaire, mais il a quand même inscrit cinq points et ses bonnes passes ont aidé la cause de son trio.

Alex Galchenyuk = A+ : Il y a eu une certaine consternation après l’évaluation du premier quart quand j’ai déclaré que Galchenyuk avait possiblement été le meilleur attaquant des Canadiens malgré un manque de production. Cette fois, y a-t-il vraiment un débat? Galchenyuk a produit plus que tous les autres au deuxième quart, avec 15 points, dont 8 buts à titre de meilleur marqueur. Il a aussi été le meilleur à forces égales, avec 10 points, et le meilleur pour les passes complétées et les jeux générant de l’attaque. En plus, il a fait tout ça en jouant sur le troisième trio, sans partenaires réguliers et sans être appuyé par la meilleure paire de défenseurs. Il a été phénoménal, et pour prétendre le contraire, il faudra fournir des faits qui n’existent pas.

Brendan Gallagher = A+ : Il a seulement disputé quatre rencontres, mais il a vite retrouvé son excellence d’antan avec trois points. Les gens à travers la LNH devront réaliser plus tôt que tard qu’il est un joueur élite.

Torrey Mitchell = C : Il a raté la moitié du deuxième quart en raison d’une blessure, mais cela n’a pas semblé affecter son jeu. Il n’est pas très bon pour créer des chances de marquer, mais il est doué pour capitaliser sur ces rares chances. Il aime dévier les rondelles devant le filet. Il est aussi un assez bon passeur, même si c’est plus difficile dans les zones à risque.

Max Pacioretty = B : Être capitaine des Canadiens vient avec les critiques, surtout quand l’équipe éprouve des ennuis, mais Pacman est pourtant l’un de ceux qui les méritent le moins. Il a été le deuxième meilleur pointeur (14) et buteur (7). Il a aussi admis récemment que son genou n’est pas à 100 % et qu’il veut profiter du calendrier allégé à venir pour tenter d’y remédier. Il demeure l’un des plus dangereux marqueurs de la LNH.

Tomas Plekanec = C+ : Un autre qui a reçu bien des critiques. Il a connu le plus long passage à vide de sa carrière depuis son année recrue. Cependant, bien qu’il n’ait enfilé qu’un but au deuxième quart, il a tout de même fini troisième pointeur des siens avec 12 points. Il n’y a aucun doute que Plekanec ralentit, ce qui est destiné à arriver à son âge, mais il est encore le deuxième meilleur centre de l’équipe, et sans ailiers plus performants sur le deuxième trio, il est plus sensé de le garder aux côtés de Pacioretty et Gallagher pour créer un premier trio dominant que les adversaires ont de la misère à contrer.

Devante Smith-Pelly = C- : DSP a subi quelques blessures qui lui ont nui. Il n’a joué que neuf matchs. Il fait de bonnes choses, même si ses habiletés de passeur sont très faibles. Il est sur le quatrième trio, mais malgré le fait qu’il a amélioré sa condition physique durant la saison-morte, il semble évident qu’il ne devrait pas être un régulier dans la formation.

Dale Weise = B : Comme ses coéquipiers, sa production a diminué, mais contrairement à eux, ses autres statistiques n’ont pas été affectées. Il reste un joueur à risque défensivement, mais quand il l’a en sa possession, il se métamorphose. Il est à égalité avec Eller au chapitre des passes complétées par tranche de 20 minutes jouées à forces égales, et il a créé un peu plus de chances de marquer que ses compagnons de trio. Il a l’avantage d’avoir joué plus souvent en supériorité numérique, et probablement trop pour son statut, mais il trouve des façons de se rendre utile.