Avec seulement 4 buts en autant de matchs, l’attaque du Canadien est en panne sèche totale. En plus d’être surpassée en talent brut par Toronto, la troupe de Dominique Ducharme semble désorganisée dans toutes les facettes du jeu. L’avantage numérique a été blanchi en 13 opportunités, le jeu en transition est laborieux, et une fois en territoire des Leafs, l’attaque n'arrive pas à s’installer pour mettre de la pression sur Jack Campbell et la défense torontoise. En bref, le club a de loin la pire attaque du tournoi printanier.
Des problèmes à la ligne bleue
Les problèmes commencent en territoire défensif. Toronto peut installer son attaque sans trop de difficulté et domine les chances en cycle offensif par la marque de 44-20 après 4 matchs. Montréal est souvent pris dans sa zone pour de longues périodes. Lors du match de lundi, ils ont passé près de deux minutes consécutives dans leur territoire et ont été victimes de 5 revirements avant de finalement pouvoir dégager.
Même lorsqu’ils réussissent à soutirer la rondelle aux Leafs, les défenseurs ont de la difficulté à faire une bonne première passe pour relancer l’attaque. La brigade défensive du CH n’a complété que 67,1% de ses passes en relance offensive, une marque qui se serait classée au 31e et dernier rang de la ligue en saison régulière. Le support offensif de la ligne bleue est simplement inexistant, alors qu’aucun défenseur montréalais n’a inscrit son nom à la feuille de pointage.
Faisant maintenant face à l’élimination, il est grand temps d’insérer Alexander Romanov dans la formation. Romanov peut être victime de revirements indésirables, mais Montréal a grandement besoin de ses talents offensifs pour tenter d’apporter une étincelle à un club qui en a grandement besoin. Le jeune défenseur était 2e chez les réguliers du CH en saison, complétant 71,3% de ses passes en relance offensive, derrière seulement Shea Weber. De toute façon, Montréal n’a rien à perdre à ce point, autant lui offrir de l’expérience en séries.
Où est la profondeur?
En saison régulière, le Canadien recevait de l’appui offensif un peu partout dans la formation, avec 10 joueurs qui ont franchi le plateau des 20 points. En séries, l’attaque du CH repose essentiellement sur 4 joueurs : Josh Anderson, Nick Suzuki, Jesperi Kotkaniemi, et Cole Caufield. Le groupe est responsable de 3 des 4 buts du CH et Caufield est passé bien près de s'inscrire au pointage à plusieurs reprises déjà. Bien qu’ils ne représentent qu’environ le quart des tirs tentés du CH, ces quatre joueurs ont obtenu près de la moitié des tirs de qualité du Tricolore lors de cette série, et ce, même si Caufield et Kotkaniemi n’ont pas disputé chacun des quatre matchs.
Même avec l’absence de John Tavares, le CH ne peut tout simplement pas rivaliser top-4 contre top-4 avec Toronto.
« Avantage » numérique
Le jeu en supériorité numérique était une source de problème pour Montréal en saison et cette source a suivi la troupe de Ducharme en séries. L’attaque massive du Canadien est la seule qui n’a toujours pas trouvé le fond du filet lors du tournoi printanier. Les entrées de zone sont laborieuses, avec à peine 20% qui mènent à un tir au but pour Montréal. Une fois en territoire offensif, le Tricolore semble passer la rondelle en périphérie sans trop de but précis et n’arrive pas à attaquer l’enclave pour véritablement tester Jack Campbell.
Montréal disputera possiblement son dernier match de la saison ce soir. Gagne ou perd, j’espère simplement voir un club plus combatif pour finir l’année sur une note positive après une série très difficile.