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MONTRÉAL – Il aura bien fallu une année remplie d’embûches pour que le Canadien se rende en finale de la Coupe Stanley. Après tout, ça ne rend que la sensation meilleure autant pour les joueurs que les partisans. 

Déjà que la saison avait lieu dans un contexte de pandémie, la COVID-19 est venue freiner le calendrier du Canadien. Cette pause a poussé les ressources du club à limite. Il y a eu le changement d’entraîneur, les blessures à plusieurs piliers dont Carey Price et Shea Weber, le retard de 1-3 dans la série contre Toronto et l’absence de l’entraîneur-chef Dominique Ducharme encore en raison du coronavirus. 

« C’est tout ce que tu as sur la liste? Tout va vite, les gars savourent le moment et ça fait chaud au cœur de voir un groupe, qui a travaillé si fort, puisse célébrer. Toutes les équipes le disent quand elles se rendent loin, mais on forme un groupe spécial. Ils le méritent et ce n’est pas fini. Ils ont encore du feu dans les yeux et on sera prêts pour le défi », a commenté Luke Richardson après le triomphe qui a survolté le centre-ville montréalais. 

D’ailleurs, l’organisation a dû demander aux partisans de rester à leur siège en attendant que le contexte se calme autour de l’amphithéâtre. 

Alors que les célébrations se poursuivaient sur la patinoire et dans le vestiaire, Ducharme devait suivre le tout de son domicile. Il a pu s’entretenir avec ses adjoints et les joueurs virtuellement. 

« Je lui ai envoyé un fist pump sur la vidéo, il était très excité et heureux pour nous. Bien sûr, son cœur doit être déchiré, il aurait voulu être avec nous et on le sait. Il voulait que les joueurs célèbrent, il a parlé brièvement. Les gars s’ennuient de lui et ils respectent beaucoup ce qu’il a accompli cette année. C’est le côté difficile de notre histoire, mais les joueurs ont été en mesure d’atteindre la finale, ça permet de prolonger le tout pour qu’il puisse revenir », a mentionné Richardson avec respect. 

Cet accomplissement, c’est en grande partie celui du capitaine Shea Weber et du gardien Carey Price. Ils constituent en quelque sorte la colonne vertébrale de ce club assemblé par Marc Bergevin qui portait évidemment son complet rouge « chanceux ». 

« On a traversé beaucoup d’embûches, c’est certain. D’un autre côté, il reste un gros travail à accomplir donc ce n’est pas encore trop le temps d’y penser. Mais je suis fier de tous les joueurs », a reconnu Weber qui ne voulait pas trop se réjouir. 

Mais les éloges sont venues de Phillip Danault. 

« C’est vraiment un capitaine extraordinaire, le meilleur que j’ai eu. Il a la chance de se prouver en séries. Il a donné un gros but dans ce match, il réussit de bonnes passes, il paie le prix. Il donne vraiment une belle image pour le Canadien, il est très précieux pour nous et ça veut tout dire pour lui d’être en séries. On forme vraiment une équipe exceptionnelle », a vanté Danault.  

Et ça s’est poursuivi de la bouche de Richardson. 

« Shea, il est si imposant, sa présence est gigantesque. Dès qu’il parle, tout le monde arrête et écoute. Il joue malgré les blessures, c’est difficile de ne pas suivre son exemple », a noté Richardson. 

« Il joue sans aucune crainte, il se joint à l’attaque, il revient aider défensivement ensuite, il joue physiquement. C’est un style éprouvant. J’essaie de le croiser du regard pour voir s’il peut rester sur la glace et c’est oui à 99,99% du temps. Il ne veut recevoir aucun mérite pour ce qu’il fait, il veut juste donner un bon exemple. C’est le capitaine parfait pour n’importe quelle équipe, on est chanceux de l’avoir avec nous », a décrit Richardson. 

« Je crois que ça veut dire énormément pour tous les joueurs de permettre à Shea de jouer en finale », a précisé Richardson. 

« Quant à Carey, il est le même qui vous parle. Il est très calme, c’est pratiquement effrayant tellement il est calme. Sa confiance aide les autres », a soutenu Richardson alors que Price est un peu plus volubile avec ses coéquipiers quand même. 

L’influence exercée par Weber et Price a permis au Tricolore de renverser la vapeur en prolongation (fiche de 5-1). Difficile d’oublier que cet élément constituait une faiblesse du club durant le calendrier régulier. 

« On a eu une évolution, on avait eu des ennuis jusqu’à la fin de la saison. Notre confiance a grimpé durant la série contre Toronto. On reste fidèle à notre style et on fait craquer notre adversaire en premier. Cette approche part des piliers de notre équipe, nos meneurs », a dit Richardson en soulignant l’apport de Weber, les autres défenseurs du top-4, Gallagher, Byron, Perry, Staal, Toffoli et même Caufield. 

Ce qu’ils ont dit  

« C’est une grosse fierté, mais on n’est pas satisfaits parce que le plus dur reste à faire. Je suis vraiment satisfait du travail accompli par notre trio, on prend vraiment notre rôle à cœur. C’est le hockey le plus amusant que j’ai joué », a commenté Danault à propos d’avoir menotté les meilleurs attaquants des Leafs, des Jets et des Golden Knights. 

« C’est un peu à l’image de nos séries. Notre trio, on débute souvent nos présences dans notre zone, on veut se rendre à l’autre bout. Price a effectué un gros arrêt, on a foncé et on a marqué, ça résume bien notre travail », a convenu Danault, au sujet du but décisif, avec satisfaction.  

« C’est merveilleux, j’adore les partisans. J’aurais souhaité qu’on puisse remplir le Centre Bell. La ville a été géniale depuis mon arrivée », a répondu Caufield par rapport au fait que de très nombreux amateurs portent son chandail. 

Le mot de la fin est revenu à Danault qui a lancé, avec humour, que Caufield marchait en partant du Centre Bell alors que les célébrations battaient leur plein à l’extérieur.