RDS et RDS Info présentent actuellement le bilan des joueurs du Canadien. À compter de 15 h 30, ce sera ensuite au tour de Geoff Molson et Marc Bergevin. Ces émissions spéciales seront aussi présentées sur le RDS.ca.

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BROSSARD – Au terme de sa première saison dans l’uniforme du Canadien, Jonathan Drouin prétend qu’il n’a pas affecté par la pression d’être un Québécois évoluant dans le marché montréalais.

Plus tôt cette saison, le directeur général Marc Bergevin avait évoqué ce facteur avait pu hypothéquer sa production, mais Drouin n’a pas voulu franchir ce pas dans le cadre du bilan de l’organisation.

« Non, honnêtement. Ce n’est pas comme le monde pense, j’ai eu du plaisir avec ça. Je suis content de venir à l’aréna et je suis chanceux de jouer au Centre Bell surtout en tant que Québécois », a assuré Drouin qui affichait une casquette East Coast life style.

Il faut être réaliste, Drouin ne pouvait tout de même pas admettre que cet élément pesait sur ses épaules. Le numéro 92 a pu avouer que la réalité ne se compare pas à celle d’évoluer en Floride pour le Lightning.

« C’est sûr que ça change, mais c’est comme ça et je savais que ce serait le cas. [À Tampa], il y a moins de gens qui regardent les matchs et moins de médias, c’est différent », a-t-il exprimé.

Drouin ne manque pas de caractère, c’est connu, et il croit qu’il peut carburer à la pression d’enfiler le chandail tricolore.  

« Je pense que c’est possible si tu l’utilises de la bonne façon. Mais il y a des jours que ça peut être l’inverse », a noté Drouin avec une deuxième partie de réponse lancée sans hésiter.

Le patineur de 23 ans a également été invité à se prononcer sur sa relation avec les partisans dans une saison si pénible.

« Je ne sortais pas de la maison », a-t-il réagi en riant. « Sérieusement, les gens sont passionnés et ils nous supportaient quand même. Il y en a qui sont moins contents, mais ce sera toujours comme ça. »

Mais le véritable dossier d’importance à propos de Drouin demeure la position à laquelle il est employé. Encore là, il se devait de marcher sur des œufs puisque personne ne sait si le Canadien sera en mesure de dénicher le joueur de centre espéré permettant de se fier sur lui en tant qu’ailier.

« Honnêtement, les deux. Je me sentais plus à l’aise en fin d’année dans le cercle des mises au jeu. Je suis content d’avoir ça dans mon répertoire. Je serai confortable avec les deux », a déclaré Drouin avec prudence.

Aux dires du Québécois, le sujet n’aurait même pas été abordé dans sa rencontre avec l’état-major.

« On n’a même pas parlé de ça, on a surtout insisté sur les choses à faire cet été. [En septembre], ça pourra être à l’aile ou au centre, ce n’est pas moi qui vais décider », a-t-il dit.

Drouin a pu s’étaler avec moins de retenue sur son bilan personnel. Comme on pouvait s’y attendre, la saison 2017-2018 est loin de le satisfaire.

« C’était un peu une année d’apprentissage avec cette première saison à Montréal, jouer au centre et tout ça. La constance n’était pas là à 100 %. Il y a des matchs que j’étais là et d’autres que je n’étais pas là. Je veux être plus constant la saison prochaine, mais c’était ma première année ici et j’ai appris des choses », a avoué Drouin.

Le gaucher ne parvenait toutefois pas à cibler une explication  pour ses matchs d’égarement.

« Ce fut une année difficile pour tout le monde. On a perdu des matchs et ça devient difficile mentalement », a proposé Drouin.

Quand il songe à la saison prochaine, il ne peut que s’attendre à des changements puisque c’est la réalité du milieu. Il souhaiterait notamment que le Canadien doive moins se fier sur Carey Price à l’avenir.

« C’est l’un des meilleurs, mais c’était une année difficile donc les gardiens ont été menacés souvent. Quand tu alloues 40 lancers par soir, ce n’est pas facile. Ce n’est pas évident de gagner », a conclu Drouin.

Hudon et Deslauriers ne se plaignent pas non plus

 Tout comme Drouin, Charles Hudon et Nicolas Deslauriers ont été questionnés à propos de l’impact pour un Québécois de jouer dans son coin de pays.

 Exigeant envers lui-même, Hudon a reconnu que ce n’était pas toujours facile.

 « Je suis quelqu’un qui fait face à la musique. Je ne suis pas quelqu’un qui va se cacher, qui va trouver des excuses. Si quelqu’un veut venir m’en parler, je suis le premier qui va vouloir en parler. David [Desharnais] m’en avait parlé un peu quand j’étais arrivé, mais je ne vais pas me cacher », a exposé Hudon qui ne sera sans doute pas le plus critiqué par les partisans considérant les progrès qu’il a effectués.

 Pour Deslauriers, cet aspect ne comporte que du positif jusqu’à présent.

 « J’aime ça. C’est tellement facile pour moi d’avoir de l’énergie quand on joue au Centre Bell », a-t-il pointé.

 Suivre encore plus la recette de Gallagher ?

Heureusement, Brendan Gallagher est venu inscrire une rare note positive à ce bulletin annuel du Canadien. Cependant, le numéro 11 ne prévoyait pas rehausser sa meilleure contribution personnelle (de 24 à 31 buts).

Il faut croire que sa recette fonctionne et, même si sa réponse n’était pas émise comme un message, on pourrait déduire que certains de ses pairs pourraient s’en inspirer.  

« Je n’ai jamais ressenti une pression de compter des buts. Je n’ai pas compté aussi souvent la saison dernière et mon niveau de confiance n’était pas aussi élevé. Je n’ai pas commencé l’année en voulant marquer 30 buts, je veux m’assurer d’être constant dans mes efforts. C’est plus facile comme ça quand tu te concentres sur les petites choses », a ciblé Gallagher.

 Fidèle à sa nature, Gallagher était plus que confiant lors du tournoi de golf lançant les activités du Tricolore.  
« Oui, j’étais optimisme. Je déduis que j’avais tort… Mais les choses n’ont pas fonctionné pour nous cette année. C’est important d’apprendre de nos erreurs, on a trop souvent répété les mêmes et on ne peut clairement pas faire ça dans la LNH parce que tu cesses de progresser quand ça arrive », a exprimé Gallagher.  

 Le niveau d’effort de certains joueurs a parfois été critiqué. Même l’entraîneur Claude Julien a souhaité publiquement ses protégés en fassent plus à ce chapitre.

 « On est payés pour travailler, ça devrait être un acquis, mais ça peut devenir difficile parfois pour certains gars », a admis Gallagher qui a déploré le manque d’attention aux détails du groupe.

 Puisque l’espoir des éliminatoires s’est envolé rapidement, Gallagher a déjà amorcé sa réflexion pour le prochain calendrier.

 « Ce n’est jamais facile de traverser une saison comme celle-ci, mais il faut être en mesure d’utiliser ça. Parfois, il faut traverser de l’adversité et de la frustration », a conclu Gallagher qui acceptera de vanter les mérites de Montréal et du Canadien auprès d’éventuels joueurs autonomes qui seront courtisés par les dirigeants.