MONTRÉAL – Dans les grands marchés sportifs, plusieurs aspects sont scrutés à la loupe. Présentement, c’est le cas avec les insuccès du Canadien en prolongation et l’entraîneur-chef, Dominique Ducharme, a reconnu que l’élément psychologique devient un facteur. 

« Évidemment, à un moment donné, ça devient mental. Mais on ne doit que compter un but pour arrêter d’y penser. Si on avait compté le but gagnant, on dirait que le Canadien a démontré du caractère en revenant de l’arrière. La même chose serait arrivée si on avait gagné à Vancouver (après avoir effacé un déficit de 3-1). Bien sûr, les gars y pensent quand le match se rend en prolongation. (Josh) Anderson s’est sûrement imposé plus de pression en se disant qu’il allait mettre fin à cette disette. C’est une partie de l’équation, mais il faut s’accrocher », a commenté Ducharme avec franchise.

Petit détail révélateur à ce sujet. Même à partir des hauteurs de la galerie de presse, on a pu entendre les joueurs du Canadien crier quand Anderson a décampé en échappée. Leur réaction ne laissait aucun doute, ils espéraient fortement se débarrasser de ce mauvais sort en prolongation (0-6 et 0-3 en tirs de barrage). 

Mais ce but ne s’est pas concrétisé et ça pèse lourd sur le dossier du Tricolore. 

« C’est à nous de concrétiser nos chances, ce sont des gros points. On a encore du travail à faire là-dessus », a témoigné Jonathan Drouin qui comprend la stratégie mise en place.  

« On doit changer quelque chose si on se retrouve encore dans ce contexte. Je ne sais pas si ça joue dans notre tête. Mais on a eu notre échappée et leur joueur a réussi à me contourner ensuite. Tout le monde doit mieux jouer en prolongation pour obtenir des victoires », a résumé Nick Suzuki qui a compté le but égalisateur. 

En ce qui concerne la stratégie, Ducharme a entamé la prolongation avec Phillip Danault, Paul Byron et Jeff Petry. Il a ensuite enchaîné avec Anderson, Drouin et Tyler Toffoli ce qui a mené à l’échappée d’Anderson. Suzuki, Tomas Tatar et Brendan Gallagher ont ensuite sauté sur la patinoire et ils y étaient quand les Canucks ont compté.  

« La première chose que l’on veut faire, c’est prendre possession de la rondelle. Quand nos Toffoli, Anderson et compagnie embarquent, je veux qu’on soit en possession de la rondelle. Phil est là pour gagner la mise au jeu alors que Paul et Jeff contribuent avec leur vitesse », a expliqué Ducharme.  

« On doit regarder nos forces. Nos meilleurs buteurs ne battent pas nos adversaires avec leur vitesse pure, ils construisent des jeux ensemble. Est-ce que je veux voir Toffoli, Drouin et Anderson entamer la prolongation sans avoir la rondelle ? Se défendre, perdre de l’énergie ainsi et devoir changer ? Tout fonctionnait et on a eu notre échappée. Le résultat ne s’explique pas par le départ de la prolongation », a répondu l’entraîneur qui a reconnu que ses joueurs auraient pu pénétrer plus vite dans la zone adverse. 

ContentId(3.1385403):LNH : Canucks 3 - Canadiens 2 (Prolongation)
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« On essaie de les fatiguer, on a eu notre chance de marquer sur une échappée. Je ne pense pas que les Canucks aient contrôlé la prolongation. Ils ont marqué sur leur chance contrairement à nous », a ajouté Drouin sur la stratégie employée.  

Un confrère a demandé à Ducharme si ce n’était pas préférable d’entamer ce bris d’égalité avec un centre plus offensif comme Jesperi Kotkaniemi afin d’envoyer un message que le but est de gagner. 

« On joue toujours pour gagner. Les gars le savent et je n’ai pas besoin d’envoyer un message aux joueurs à ce sujet. Quand ils ont changé, on avait la rondelle, c’était ce qu’on voulait », a-t-il répondu avec conviction. 

L’entraîneur du Canadien aurait le sommeil plus facile, ces jours-ci, si le Canadien avait trouvé un moyen de l’emporter lors des deux derniers qui ont nécessité la prolongation. 

« Il faut donner du crédit à nos joueurs, ils foncent pour revenir de l’arrière. Les gars n’abandonnent jamais. Mais oui, on voudrait jouer de manière plus constante pendant 60 minutes. Cette équipe ne lâchera jamais », a-t-il tenu à dire à propos de l’inconstance de sa troupe. 

Ce qu’ils ont dit 

« À travers le match, on a eu des hauts et des bas, surtout en deuxième période. On n’a pas joué une grande première période, mais on a donné des rondelles plus facilement par la suite et on a manqué des couvertures. On s’est battus pour revenir en troisième période, on a eu beaucoup de chances et on a réussi à marquer », a analysé Ducharme.

« J’essaie de retrouver ma confiance. Depuis trois matchs, je trouve que je joue mieux et j’obtiens plus de chances. Mais c’est un circuit très relevé et il faut absolument que je profite de mes occasions quand elles se présentent », a confié Suzuki à propos de sa période plus creuse.