COLLABORATION SPÉCIALE

 

Alors que la saison difficile du Canadien se poursuit, j'ai décidé de me pencher sur les chiffres qui illustrent le mieux l’année de misère que connaît l’organisation.

 

34 : nombre de patineurs qui ont évolué pour le CH cette saison

 

Les blessures sont partie intégrante du hockey. Personne n’en est à l’abri, mais aucun club n’a été frappé aussi fort que le Canadien en 2021-2022. Trente-quatre ont enfilé l’uniforme du Bleu-Blanc-Rouge cette saison, plus que toute autre équipe cette année, et c’est sans compter Shea Weber, Paul Byron et Joel Edmundson, qui n’ont pas disputé un match cette saison, ni Carey Price, puisque l’on parle seulement des patineurs.

 

En plus des blessures, la COVID a également frappé le club de plein fouet dans le temps des fêtes, à un tel point que Montréal a dû disputer un match avec seulement 11 attaquants et 5 défenseurs contre les Panthers au jour de l’an. Même le meilleur des clubs connaîtrait des ratés dans de telles circonstances.

 

22 : nombre de buts supplémentaires que le CH aurait dû marquer

 

Le CH a l’une des pires attaques de la LNH, ce n’est pas un secret. C’est évident pour n’importe quel partisan qui a vu un match cette saison. C’est évident au niveau des statistiques traditionnelles, avec 2,08 buts par match, dernier dans la LNH. C’est évident pour les statistiques avancées également, avec 11,4 tirs de l’enclave par match, bon pour le 30e rang.

 

Non seulement ont-ils de la difficulté à générer des chances, ils sont de loin le pire club pour capitaliser sur celles qu’ils obtiennent. Montréal a généré 97,3 buts attendus cette saison, une statistique qui estime combien de buts un club devrait marquer selon la quantité et la qualité des tirs qu’il obtient, mais ils n’ont marqué que 75 buts. Cette différence de 22,3 entre leurs buts marqués et buts attendus est de loin la pire de la LNH cette saison.

 

Évidemment, le Tricolore serait encore loin d’être une puissance offensive même avec 22 buts supplémentaires, mais ils ne seraient certainement pas derniers au classement. Quatre-vingt-dix-sept buts donnent une moyenne de 2,69 buts par match, ce qui les placerait au 23e rang de la LNH. Montréal aurait sans aucun doute été capable de voler quelques matchs de plus.

 

572 : tirs de l’enclave accordés

 

Les choses ne s'améliorent pas du point de vue défensif pour Montréal. Bien qu’ils ont joué moins de matchs que 18 autres clubs, personne n'a accordé plus de tirs de l’enclave que les 572 qui ont atteint le filet du CH cette saison. Considérant qu’environ 75% des buts sont marqués de l’enclave chaque année, c’est facile de voir pourquoi le CH est 30e en buts alloués cette saison.

 

Jake Allen, Samuel Montembeault et Cayden Primeau offrent un effort admirable avec un taux d’arrêt combiné de ,828 sur ces tirs, 21e dans la LNH, mais même Carey Price version 2014-2015 aurait de la difficulté en affrontant ce genre de volume de tirs de qualité.

 

2 : matchs gagnés par le CH lorsqu’ils accordent le premier but

 

Le premier but est crucial.

 

C’est un des plus vieux clichés au hockey, mais ça n’a jamais été aussi vrai que pour le CH cette année. Montréal a tiré de l’arrière 0-1 à 24 reprises cette saison, un écart qu’ils ont été capables de surmonter que deux fois, ou 8.3% du temps. Ce taux de réussite est le pire que la LNH ait vu depuis les Penguins en 2005-2006, qui n’ont remporté que 3 des 50 matchs après avoir accordé le premier but. Le problème était déjà là l’an dernier (5 victoires en 25 matchs en accordant le premier but) et il n’a fait qu’empirer cette saison.

 

Le Canadien semble trop souvent paniquer lorsqu'il tire de l’arrière. La structure disparaît et Montréal se met à faire feu à volonté, tirant de tous les angles plutôt que de rechercher des tirs de qualité. Quand le score est égal, le CH tente 52.4 tirs et obtient 12,0 tirs de l’enclave par 60 minutes de jeu. Quand ils tirent de l'arrière par un but, les tirs tentés grimpent à 60,5, mais les tirs de l’enclave chutent à 10,9, offrant plus de tirs faciles à bloquer pour la défense et des arrêts plus faciles pour le gardien adverse. Ça crée un effet boule de neige qui mène habituellement à un revers.

 

0 : séquence de victoires consécutives pour le CH

 

Tous ces chiffres combinent pour donner un beau, gros 0 pour le CH. Montréal est le seul club qui n’a pas encore réussi à enfiler deux victoires consécutives. Oui, même les Coyotes, qui n’ont que 8 victoires, ont réussi à en obtenir deux de suite par la peau des dents avec des gains consécutifs de 2-1 en prolongation en novembre. Deux victoires en trois matchs en octobre est le mieux que le CH ait pu faire cette année.

 

Les victoires du CH ont pourtant été surprenamment dominantes, gagnant par 3 buts ou plus lors de 5 de leurs 7 gains. Toutes d’excellentes occasions de bâtir en rythme et en confiance, mais ils ont fait l'opposé total. Quatre de leurs 5 gains de 3 buts ou plus ont été suivis d’une défaite de 3 buts ou plus, venant tuer tout momentum.