MONTRÉAL – Mike Condon croyait bien avoir tout vu durant cette saison complètement hallucinante de 2015-2016, mais une merveilleuse surprise l’attendait.

Année après année, le gardien américain a dû bûcher pour abattre des barrières et continuer de gravir les échelons. Il n’a jamais été l’athlète le plus prometteur à qui l’on confiait les défis d’envergure. Condon était plutôt celui qui finissait toujours par étonner.

Tout ce travail a culminé de superbe façon alors qu’il a gagné le poste d’auxiliaire à Carey Price. Un étonnant concours de circonstances a voulu qu’il soit confronté à une colossale saison recrue de 55 parties avec une équipe décimée par les blessures.

Certes, cette première campagne dans le circuit Bettman n’a pas été de tout repos et il a traversé quelques creux. Mais, à l’image de son parcours, il est parvenu à se relever et son travail n’est pas passé inaperçu.

Ainsi, les dirigeants de l’équipe américaine de hockey pour le Championnat du monde ont décidé de l’inviter à cette compétition. Condon n’aurait pas pu espérer un tel privilège.

« J’ai reçu l’appel et je suis vraiment excité de pouvoir porter un autre type de bleu-blanc-rouge pour mon pays. Je vais donc me diriger en Russie. En grandissant, je n’ai jamais pu représenter mon pays ou enfiler ce chandail. C’est tout un honneur d’avoir été appelé », a raconté Condon avec un mélange de fierté et d’humilité.

Cette récompense devient un peu la cerise sur le gâteau pour ce gardien qui ne croyait même pas pouvoir atteindre la LNH il y a seulement trois ans.

« Quand j’ai terminé l’université, je ne pensais même pas un peu que je pourrais jouer dans cette ligue. Si on se fiait à mes statistiques, personne n’aurait pensé que je me retrouverais ici, les probabilités étaient minimes », a admis le sympathique rouquin.  

« Je suis vraiment reconnaissant de cette opportunité avec le Canadien », a ajouté Condon qui s’accordera une petite pause mentale, outre un peu de lecture, durant la saison morte.

Condon sera toujours redevable à l’organisation montréalaise pour ce poste qui lui a ouvert les portes du meilleur circuit sur la planète. Toutefois, il a bien mérité une suite à sa carrière en surmontant les pépins de sa saison recrue.

« Tous les jours comportaient des défis, le fait de ne pas être familier ou habitué à cet univers a été exigeant. Il y a aussi de garder ce niveau d’intensité très élevé même quand tu es fatigué ou que ton corps est amoché et blessé. C’est la chose la plus difficile parce que cette intensité s’avère essentielle à ce niveau », a répondu Condon.

Avec un tel parcours, le cerbère du Massachusetts ne sera certainement pas du style à baisser la garde.

« Oui, 55 matchs c’est beaucoup comme départ et je devenais plus confortable. En même temps, tu ne peux pas trop le devenir puisque rien n’est garanti dans la LNH. Je dois garder un haut niveau d’intensité et me battre pour ce poste », a émis Condon sur le rôle d’adjoint de Price.

Son arrivée dans la LNH a été tardive, mais ça ne l’empêche pas de rêver au poste suprême de gardien numéro un.  

« Bien sûr, tous les gardiens souhaitent ça, tu désires être l’homme de confiance. J’ai eu une bonne idée en jouant 55 matchs à mon année recrue. Je vais m’assurer de retenir ce que j’ai appris et j’aurai peut-être une chance comme numéro un éventuellement », a prévu le combatif gardien aux qualités cérébrales indéniables.

En étant envoyé devant le filet plus souvent qu’à son tour, Condon a, pour ainsi dire, obtenu un diplôme universitaire du hockey en accéléré. Par contre, il aspire plutôt à une maîtrise ou même un doctorat. Cet objectif passera, une fois de plus, par du travail pour peaufiner son art.

« Je dois travailler sur le maniement de la rondelle, le contrôle des retours, rester compact devant le filet… La liste est longue et je ne suis pas satisfait d’aucune facette de mon jeu », a-t-il admis.  

Les prochaines étapes de sa carrière seront intéressantes à surveiller puisqu’il aura l’occasion de démontrer s’il peut, comme à son habitude, confondre les sceptiques et devenir un gardien de premier plan.

Avec modestie, voici sa réponse quand on lui demande quel genre de gardien il prévoit devenir au sommet de sa carrière.

« Un bon, c’est ce que je souhaite », a lancé en riant Condon qui a reçu des fleurs de Michel Therrien et de la direction du Canadien lors du bilan.

« Je sais sur quoi je dois travailler pour devenir meilleur. Il s’agit de passer au prochain niveau et gagner en expérience », a conclu l’athlète contre lequel il serait imprudent de parier un gros montant d’argent.

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