SOMMAIRE DU MATCH

BULLETIN DES JOUEURS

COLUMBUS - On va se le dire: la défaite aux mains des Blue Jackets fait mal. Très mal même. Elle ne mine pas complètement ses chances d’accéder aux séries. Ça non! Mais elle les diminue grandement.

Car le Canadien a perdu bien plus que la face jeudi soir, à Columbus en s’écrasant bêtement 6-2 contre une équipe plus forte et qui a joué avec beaucoup plus de hargne, de cœur, de conviction. Une équipe qui a simplement beaucoup mieux joué. Une équipe qui a su hisser son niveau de rendement dans le cadre du match le plus important de la saison alors que le Canadien s’est carrément écroulé face au même défi.

 

Le Canadien a surtout perdu le contrôle qu’il avait sur son sort.

 

Car même en gagnant les quatre matchs qui lui reste à disputer – des matchs difficiles à Winnipeg samedi, contre Tampa au Centre Bell, mardi, à Washington jeudi prochain avant de terminer la saison devant ses partisans contre Toronto le 6 avril – le Canadien devra aussi compter sur des défaites des Blue Jackets et des Hurricanes pour se hisser à nouveau au sein des équipes inscrites en séries.

 

Avec un match de plus à disputer que le Canadien, les Hurricanes peuvent accumuler 101 et 100 points. Le Canadien ne peut espérer récolter plus de 98 points.

 

Et attention! Il ne peut se permettre de terminer sur un pied d’égalité avec les Blue Jackets puisque ces derniers passeraient devant en raison de leur nombre de victoires qui sera supérieur, peu importe les scénarios menant à une éventuelle égalité entre les deux formations.

 

Ce n’est pas pour rien que le silence était lourd dans le vestiaire après le match.

 

À quel point la défaite a fait mal?

 

Au point ou Carey Price qui prend habituellement un soin jaloux de ses outils de travail « garrochait » pêle-mêle ses mitaines, boucliers et autres pièces d’équipement dans les deux gros sacs disposés devant lui.

 

Au point ou Brendan Gallagher, habituellement si loquace dans la défaite comme dans la victoire, marmonnait des commentaires inaudibles alors que je me trouvais à une distance de bras de lui.

 

Victime de cinq buts sur les 29 tirs qu’il a affrontés, foudroyé par un différentiel de moins-4 pour la première fois de la saison – il avait encaissé une fois seulement cette année un différentiel de moins-3 – Price et Gallagher savaient très bien à quel point ils se devaient de battre les Blue Jackets pour mousser leurs chances d’accéder aux séries.

 

Des chances qu’ils ont minées en disputant un très mauvais match de hockey.

 

« Nous ne reverrons jamais les deux points que nous avons perdus ce soir. C’est très dommage, car nous avions très bien amorcé la rencontre. Mais il n’y a aucune raison de se morfondre. Il faut penser aux huit points qui sont devant et prendre les moyens pour les aller les chercher », a indiqué le capitaine Shea Weber.

 

Bonne période suivie de deux très mauvaises

 

Vrai que le Canadien a très bien amorcé le match. Il a dominé outrageusement les dix premières minutes. Il s’est même offert le premier but dès la 75e seconde de la rencontre. À la mi-période, le Canadien avait un but de plus que les Jackets avaient de tirs. Ça vous donne une idée.

 

Puis, le match a viré de bord. Complètement. Comment? Pourquoi?

 

« Nous avons simplement été incapables de suivre le rythme qu’ils ont imposé en deuxième et troisième périodes. En début de match nous étions rapides. Nous étions impliqués. Après nous avons été incapables de grimper notre niveau de jeu afin de relever le défi qui se dressait devant nous », a ajouté Jeff Petry.

 

« On s’est mis à prendre de mauvaises décisions. On a commis des erreurs coûteuses. On peut prendre ça comme une leçon qui servira la cause des plus jeunes dans l’avenir, mais en même temps comme équipe nous nous devions d’être bien meilleurs que nous l’avons été ce soir. Ce ne sont pas un ou deux joueurs qui ont connu des mauvaises périodes après notre bonne première. C’est toute l’équipe qui s’est écroulée », a convenu l’entraîneur-chef Claude Julien.

 

Des erreurs, des mauvaises décisions il y en a beaucoup; c’est un fait.

 

En tout début de deuxième, alors que le Canadien menait 1-0, David Savard a profité d’un mauvais changement pour aller appuyer l’attaque. Rejoint dans l’enclave, il a décoché un très bon tir frappé qui a déjoué Carey Price.

 

Artemi Panarin a donné les devants pour la première fois à son équipe en fin de deuxième période. Panarin a tiré dans une cage déserte après que Matt Duchene se soit moqué de Victor Mete qu’il a habilement contourné en effectuant une vrille entre la bande et le jeune défenseur du Canadien pour ensuite servir une passe parfaite dans l’enclave à son coéquipier. Price n’a jamais eu le temps de bouger.

 

En tout début de troisième, Mete a effectué une vilaine passe en sortie de zone, passe que Kotkaniemi a perdue pour offrir une échappée à Riley Nash qui a marqué en saisissant son propre retour après que Price eu capté la rondelle avec sa mitaine sur le tir initial. Le gardien du Canadien a effectué un grand mouvement de bras pour effectuer l’arrêt. C’est en complétant ce mouvement que Price a échappé la rondelle.

 

Dès la reprise du jeu, Jeff Petry a tenté une longue passe parallèle à la ligne bleue en zone ennemie. Une bien vilaine idée. Puisque Dean Kukan l’a facilement intercepté pour orchestrer une contre-attaque qui s’est soldée par le deuxième but du match d’Oliver Bjorkstrand.

 

Tortorella a transformé son club

 

S’il est vrai que le Canadien a bousillé son bon début de match, il est tout aussi vrai que les Blue Jackets méritent le crédit qui leur revient.

 

Car c’est une équipe transformée qui a pris le Nationwide Arena d’assaut en deuxième période. Une équipe transformée par un message bien simple que l’entraîneur-chef a servi au premier entracte.

 

« Je ne pouvais croire ce que je voyais au cours des dix premières minutes. On patinait dans le sable parce que le Canadien patinait mieux que nous, parce qu’il terminait ses mises en échec, parce qu’il jouait beaucoup mieux que nous. Une fois dans le vestiaire, j’ai simplement rappelé aux joueurs qu’ils ne devaient pas laisser un match aussi important leur filer entre les doigts. Je leur ai dit de prendre les moyens pour éviter d’avoir à vivre dans le regret en pensant à ce qu’ils étaient en train de rater comme rendez-vous. Je leur ai demandé de tout laisser sur la patinoire au cours des deux dernières périodes », a expliqué Tortorella après la rencontre.

 

Et c’est exactement ce qu’ils ont fait.

 

À commencer par le quatrième trio piloté par Riley Nash et complété par les vétérans Brandon Dubinsky et Nick Foligno.

 

« On doit la victoire à notre quatrième. C’est le seul qui a joué pour vrai en première période. Ces trois gars-là nous ont gardés dans la partie. Nash s’est fendu le derrière dans toutes les facettes du jeu. " Duby " et Foligno ont pris le contrôle des batailles en fond de territoire et ont donné le ton au reste de l’équipe. Je suis très heureux de voir que Dubinsky a pu marquer dans un filet désert en fin de rencontre. Il s’agit d’une très belle récompense pour tout le sale travail que je lui confie. Je sais qu’il n’aime pas toujours les mandats que je lui donne. Je sais que je suis parfois sur son cas. C’est pour cette raison que je suis content qu’il ait été récompensé ce soir », a ajouté Tortorella.

 

« On a encore des gros matchs qui nous attendent, mais on s’est donné le pouvoir de rester en vie et de reprendre le contrôle sur notre sort », a indiqué le défenseur québécois David Savard.

 

Fier de son équipe, Savard a assuré ne jamais avoir perdu confiance en son gardien Sergei Bobrovsky en dépit les deux buts discutables qu’il a accordés au Canadien.

 

« Bob ne se laisse jamais décourager. Il se bat tout le temps. Il a été surpris sur le premier but – un tir anodin de la pointe de Brett Kulak – mais sur le deuxième – Jeff Petry a marqué de l’arrière du filet – la rondelle a dévié sur la lame du bâton d’un de nos défenseurs. Il a peut-être mal paru, mais il n’était pas totalement responsable non plus a ajouté Savard qui a profité d’un vilain changement au banc du Tricolore pour marquer le premier but de son équipe, son septième cette saison.

 

«Ce n’est qu’à la reprise que j’ai remarqué le mauvais changement au banc du Canadien. Sur le jeu, je me suis simplement assuré d’aller appuyer l’attaque en voyant que le centre de la patinoire s’ouvrait devant moi. »

 

David Savard et ses coéquipiers ont encore cinq matchs à jouer en saison régulière, dont quatre, en séquences de deux en deux soirs. « On s’en va à Nashville et Buffalo en fin de semaine, on revient contre Boston mardi prochain avant de finir à New York (Rangers) et Ottawa dans deux fins de semaine. Les deux en deux ce n’est jamais facile, mais on aura du temps pour préparer la dernière séquence. Espérons que ça va aider. »

 

En bref

 

  • Andrew Shaw a écopé une pénalité pour obstruction en milieu de période médiane alors qu’il a atteint à la tête et par derrière le défenseur Adam McQuaid avec son avantbras. McQuaid s’est écroulé sur la patinoire avant de retraiter au vestiaire d’où il n’est jamais revenu. « C’est un geste qui mérite une suspension », a tranché l’entraîneur-chef John Tortorella après la rencontre. La séquence était analysée en fin de soirée jeudi par les responsables de la sécurité des joueurs. Aucune décision n’avait encore été prise à savoir si on allait convoquer ou non Andrew Shaw ou imposer une mesure disciplinaire supplémentaire.

 

  • Il est bien difficile de dire si la présence de Paul Byron aurait changé le cours du match de jeudi à Columbus. Quoiqu’il est soit le Canadien a maintenant un dossier de 911-4 cette saison dans les matchs disputés sans Byron alors que cette fiche grimpe en flèche (32-18-4) lorsque Ti-Paul est en uniforme...

 

  • Bien que plusieurs joueurs du Tricolore aient connu un match difficile, Phillip Danault a fait bande à part en relevant plusieurs duels défensifs avec succès. Le centre québécois a aussi remporté 12 des 18 mises en jeu qu’il a disputées; le meilleur résultat chez les centres des deux équipes...

 

  • Jesperi Kotkaniemi a une fois de plus connu une rencontre difficile sur la route. Profitant du dernier changement, John Tortorella comme tous les entraîneurschefs qui reçoivent le Canadien a souvent envoyé ses meilleurs joueurs contre KK avant que Claude Julien ne puisse le rappeler au banc. Kotkaniemi a multiplié les mauvaises passes et les pertes de rondelle. Il a aussi été haché finement aux cercles de mises en jeu (une mise en jeu gagnée sur les huit disputées), mais c’est l’expérience qui entre et qui servira sa cause et celle du Canadien pour longtemps...

 

  • Andrew Shaw disputait son 500e match en carrière jeudi. Max Domi qu’on n’a pas vu beaucoup lui non plus a atteint le plateau des 300 dans la LNH...

 

  • Le Canadien a effectué l’envolée vers Winnipeg immédiatement après la rencontre...