MONTRÉAL - Quand les Penguins ont marqué deux fois en 59 secondes lors de deux attaques massives consécutives pour niveler les chances 1-1 et prendre les devants avant la dixième minute de jeu du premier tiers, je me suis dit : voilà! C’est terminé!

 

Et je suis convaincu que je ne suis pas le seul qui en était venu à cette conclusion.

 

Mais devant lui, Nick Suzuki a obtenu une promotion au sein du premier, Jesperi Kotkaniemi est allé le replacer entre Jonathan Drouin et Joel Armia alors que Phillip Danault a hérité du troisième trio. Une fois remodelés, ces trois trios ont offert du meilleur hockey.

 

Ces décisions se veulent aussi de solides votes de confiance à l’égard de Suzuki et Kotkaniemi. Le premier a été solide dans tous les aspects du jeu mercredi. On l’a bien sûr vu orchestrer de belles attaques, mais on l’a aussi vu offrir du jeu solide, responsable et surtout efficace en défense. Même en toute fin de rencontre alors que le coach lui a affiché beaucoup de confiance.

 

Suzuki dispute une série sensationnelle. Sa place au sein du premier trio incite d’ailleurs à croire – c’est du moins mon cas – que c’est lui qui doit occuper cette place en attendant la progression de Kotkaniemi.

 

Parlant de KK, il a disputé son meilleur match de la série à mes yeux. Peut-être son meilleur match avec le Canadien point. Je sais. Il n’a pas marqué, ce qu’il avait fait lors des deux premières parties. Il n’a obtenu qu’un tir. Mais c’est dans sa manière de se déplacer sur la glace, avec la confiance qu’il affichait dans ses décisions et aussi avec un brin d’implication physique témoignant une meilleure force sur ses patins que KK m’a le plus impressionné mercredi.

 

Comme quoi la patience que l’on doit étirer à l’endroit du Finlandais qui n’est encore qu’un enfant pourrait être pleinement récompensée avant longtemps.

 

Peu importe ce qui arrivera lors du prochain match, et peut-être des deux prochains, le fait de voir Suzuki et KK non seulement obtenir de plus grandes responsabilités, mais les assumer, représente une victoire aussi importante que les deux déjà en banque aux dépens des Penguins.

 

Un club assommé?

 

Est-ce que la troisième victoire suivra vendredi? Ou peut-être samedi?

 

Bonne question. Très bonne question.

 

Le Canadien, de Carey Price à Claude Julien, aura bien sûr son mot à dire.

 

Mais à mes yeux, la réponse viendra des Penguins. Des Penguins qui ont visiblement pris le Canadien à la légère une fois en avant 3-1 croyants, comme moi, que non seulement l’issue de la partie, mais celle de la série était alors scellée.

 

Dans son point de presse après le match, l’entraîneur-chef Mike Sullivan semblait vraiment assommé.

 

«Le Canadien a mieux joué que nous. On s’est retrouvé trop souvent du mauvais côté de la rondelle. Nous avons bien joué, mais n’avons pas affiché le même niveau de compétition que le Canadien et n’avons pas été en mesure d’aller chercher le but qui nous manquait en fin de match. On a de l’expérience dans ce genre de situation. On sait ce qui nous attend. Nous pouvons mieux jouer qu’on l’a fait ce soir et devrons le faire si nous voulons forcer la tenue d’un cinquième match et passer en séries ensuite», que Sullivan a défilé.

 

Les traits tirés, l’œil hagard, la voix éteinte, Mike Sullivan était loin d’être convaincant. Du moins il est loin de m’avoir convaincu.

 

S’il n’arrive pas à imiter Claude Julien et à trouver une manière de soutirer le meilleur de ses joueurs, surtout de ses meilleurs joueurs – Evgeni Malkin et Kristopher Letang peuvent et doivent être beaucoup meilleurs, il me semble – l’entraîneur-chef des Penguins aura les traits plus tirés, l’œil plus hagard et la voix plus éteinte en début de soirée vendredi.

 

Dire qu’il y a une semaine, associer le Canadien à une place en séries éliminatoires – les vraies séries et pas seulement la ronde de qualification – tirait bien plus du rêve que d’une mince possibilité.

 

Le CH n’y est pas encore. Je sais. Mais le simple fait qu’il soit à un gain des vraies séries représente déjà tout un exploit.