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TORONTO - Au-delà le score final qui confirme un revers de 3-2, le Canadien sort gagnant de son premier match de la saison.

 

Contre des Maple Leafs qui devraient rivaliser avec les meilleures équipes de la Ligue cette année, le Canadien, qui devrait s’empêtrer au milieu des pires clubs du circuit, a offert la meilleure performance des deux formations.

 

La nuance est importante. Car oui les Leafs sont bien meilleurs que le Canadien. Mais le Canadien a mieux joué que les Leafs hier soir.

 

Le Canadien a cadré 36 des 76 tirs qu’il a dirigés. Pas tous des tirs de qualité, c’est vrai. Mais le fait d’avoir tiré si souvent démontre que le Canadien a contrôlé le jeu, contrôlé la rondelle et même dicté le rythme du match plus souvent que son adversaire.

 

Et c’est plus qu’une consolation.

 

Pour y arriver, le Canadien a gagné plus que sa part de batailles le long des bandes et a été plus combatif pour s’emparer des rondelles libres. Les 34 mises en échec qu’il a assénées contre les 18 encaissées surprennent aussi en ce sens qu’il est rare que l’équipe ayant frappé le plus souvent sorte aussi gagnante au chapitre des tirs au but.

 

« Si on joue comme on l’a fait ce soir, on sera récompensé plus que nous l’avons été ce soir », a ajouté Carey Price qui a réalisé de très solides et importants arrêts au cours de la rencontre.

 

« Notre gardien a été bon, mais leur gardien a été excellent», s’est d’ailleurs permis de commenter l’entraîneur-chef Mike Babcock. Une remarque qui en dit long sur la sortie du gardien du Canadien qui a accordé trois buts sur 26 tirs, alors que son propre gardien, Frederik Andersen a concédé un but de moins, mais fait face à 10 tirs de plus.

 

Matthews et Tavares font la différence

 

Si le Canadien a si bien joué, pourquoi a-t-il perdu?

 

À cause du talent. Le talent général des Leafs à l’attaque. Mais surtout le talent d’Auston Matthews et de John Tavares qui ont déjoué Carey Price à l’aide de tirs parfaits.

 

« Auston Matthews a une façon bien à lui de décocher des tirs. C’est vraiment impressionnant. Il bouge la rondelle pour nous compliquer la vie quant à savoir où il tirera. Cela dit, la technologie des bâtons rend notre travail comme gardien très difficile. Il était sur sa mauvaise jambe d’appui sur le premier but, mais il a décoché un tir foudroyant », a commenté Price qui a vu – en fait je ne crois pas qu’il l’ait vue – la rondelle filer au-dessus de son épaule gauche.

 

Tavares, de l’enclave, a marqué avec un tir semblable. Il a toutefois touché la lucarne au-dessus de l’épaule droite du gardien du Canadien.

 

Sur le but de la victoire, Matthews a démontré qu’en plus de pouvoir décocher des tirs redoutables, ses mains étaient tout autant capables de jouer de finesse. Après s’être faufilé entre Jeff Petry et Artturi Lehkonen, Matthews a accepté une passe parfaite de Patrick Marleau qu’il a ensuite habilement redirigée derrière Price qui n’a jamais eu le temps de réagir.

 

Dans le vestiaire après la défaite, j’ai demandé au gardien du Canadien comment il se préparait à faire face aux Matthews, Tavares et autres marqueurs de talent de la Ligue.

 

« Tu n’as pas vraiment le temps. Tu sais qu’ils sont sur la glace, tu es aux aguets, tu te prépares, mais c’est surtout de l’action/réaction. Tu ne peux pas prendre le temps de déterminer qui est devant toi et tenter de défiler en mémoire ses habitudes. Tout va trop vite. Je regarde surtout si j’ai à faire à un gaucher ou à un droitier pour maximiser mes couvertures d’angles. Mais avec la vitesse des tirs et la qualité des bâtons, c’est davantage ton temps de réaction et la qualité de tes réactions qui font la différence », a expliqué Carey Price.

 

La palme à Reilly

 

Malgré la défaite, un vent de satisfaction flottait dans le vestiaire du Canadien.

 

« C’est un très bon début », a d’ailleurs lancé avec conviction Max Domi qui s’est fait complice des deux buts du Tricolore hier soir. Des buts marqués par Artturi Lehkonen et Andrew Shaw lors d’un des quatre avantages numériques du Canadien.

 

« J’ai beaucoup aimé la façon dont nous avons joué ce soir. C’est décevant d’avoir perdu, mais on s’est donné une chance de gagner. Nous avons prouvé que nous n’avons rien à envier à personne sur le plan de la vitesse. Ça prend toute l’équipe pour disputer un bon match et ce soir, je suis déçu d’aucun joueur. Certains ont mieux joué que d’autres, mais on a disputé un bon match. Il sera toutefois important de ne pas se satisfaire de disputer des matchs comme ce soir. Il faudra être encore meilleurs pour maximiser nos chances de victoires », a ajouté Claude Julien.

 

Parmi les meilleurs du Canadien, on doit donner la palme à Mike Reilly qui a été non seulement le meilleur défenseur du Tricolore, mais peut-être le meilleur joueur du club. Il a été solide dans tous les aspects du jeu. Il a surtout été très menaçant en attaque alors qu’il ne s’est pas seulement assuré de distribuer de bonnes passes et d’orchestrer de bonnes sorties de zone, mais il s’est aussi porté à l’attaque comme en témoignent ses trois tirs cadrés sur les cinq qu’il a tenté.

 

À ses côtés, Noah Juulsen a connu un bien meilleur match que lors de ses dernières parties préparatoires.

 

Jeff Petry – arrière le plus utilisé avec 29 présences totalisant 23 :57 – a aussi été solide. Beaucoup plus qu’en matchs préparatoires alors qu’il était brouillon et inquiétant. Il a été meilleur que son partenaire Victor Mete. Ça vous donne une idée.

 

Préféré à Karl Alzner, qui a vu sa séquence de 622 matchs consécutifs prendre fin à la suite d’une décision de l’état-major de le laisser de côté, Jordie Benn a été bon. Je sais. C’est surprenant. Très même. Je ne suis pas en train de prétendre que Benn a été rapide sur la patinoire. Ça non. Mais alors qu’on s’attendait à une catastrophe à chacune de ses présences, le vétéran s’est vraiment bien tiré d’affaire.

 

Rentrée réussie pour Kotkaniemi

 

À l’attaque, Jesperi Kotkaniemi a réussi sa rentrée. Vrai qu’il s’est fait hacher finement aux cercles des mises en jeu – il a perdu six des sept duels qu’il a livrés – ce qui était prévisible, mais l’ado de 18 ans s’est encore signalé par son calme, son aisance, sa vision du jeu, ses prises de décisions et un niveau d’exécution digne d’un centre qui a deux ou trois saisons d’expérience dans la LNH en non trois pétites périodes.

 

En prime, il a récolté une passe.

 

« Il est venu pour jouer », a d’abord commenté Claude Julien qui a offert 15 :05 de temps d’utilisation – Domi a dominé avec 16:49, suivi de Danault avec 16:19 alors que Peca a fermé la marche avec 10:58 – à son jeune centre.

 

« C’était son premier vrai match et il a encore des choses à ajuster, mais l’éthique de travail est là. Pour les mises en jeu, nous devrons tous être meilleurs », a poursuivi l’entraîneur-chef du Canadien. Globalement, les centres du Tricolore n’ont gagné que 41 % des mises en jeu (26 gagnées sur 63 disputées).

 

Dans le cas de Kotkaniemi, le meilleur est à venir. Et ce meilleur sera très bon. Impressionnant même. J’en suis convaincu.

 

En bref

  • Artturi Lekhonen a été fougueux. Tout comme Paul Byron qui, n’eût été d’un poteau frappé de plein fouet et d’un arrêt génial de la mitaine, se réveillerait avec deux buts à son actif...
     
  • Tomas Tatar, Phillip Danault, Brendan Gallagher, Max Domi, les membres du quatrième trio, la liste des joueurs à complimenter est longue chez le Canadien...
     
  • Parlant du quatrième trio, Andrew Shaw était heureux de renouer avec la compétition. Préféré à Tomas Plekanec, le vétéran s’est bien comporté. À ceux qui se demandaient s’il était rouillé en raison du fait qu’il n’a pas disputé un seul match préparatoire, Shaw a répondu. «J’étais prêt à venir. J’ai reçu le feu vert et même si je n’ai pas joué, ça fait six semaines que je m’astreins à des séances éreintantes de patin. J’ai peutêtre un peu de synchronisme à retrouver, mais je suis prêt. Je vous l’assure...
     
  • Un bémol : Jonathan Drouin. Le Québécois n’a pas été mauvais, mais on ne peut pas dire qu’il s’est signalé à l’image de ses coéquipiers...
     
  • En perdant mercredi soir à Toronto, le Canadien a mis un terme à sa séquence de quatre saisons consécutives amorcées avec une victoire. La plus longue du genre dans la LNH. Mais attention, malgré la défaite, le Canadien a été bien plus convaincant face aux Leafs qu’il ne l’avait été l’an dernier dans une victoire arrachée en prolongation à Buffalo aux mains des Sabres...
     
  • Les joueurs du Canadien ont passé la nuit à Toronto. Ils mettront le cap sur Pittsburgh où ils croiseront samedi Sidney Crosby et les Penguins. Un autre match facile en vue...

 

 

 

 

ContentId(3.1291512):Auston Matthews tranche le débat
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