Un seul facteur pouvait permettre au Canadien de rester vivant dans la série. Il fallait absolument que certains joueurs très silencieux jusque-là fassent leur part. Ce n'était pas en traînant autant de passagers dans une situation sans lendemain qu'on allait pouvoir vaincre un adversaire qui se disait pressé d'en finir.

Il y a eu beaucoup moins de passagers et beaucoup plus de conducteurs de train cette fois. La randonnée n'a pas été facile, mais au moins, le train est toujours sur les rails. Destination New York.

Les passagers des derniers matchs avaient déjà été identifiés : Pacioretty, Bourque, Plekanec, Subban, Eller, Gionta, Vanek et Emelin. Par passagers, on sous-entendait des éléments qui n'apportaient à peu près rien sur le plan des statistiques ou qui se prenaient carrément le moine pendant qu'un petit groupe de coéquipiers, toujours les mêmes, se tuaient à l'ouvrage.

Or, contre toute attente, Bourque a éclaté pour trois buts. Pacioretty est sorti de sa torpeur avec un but et une passe. On s'est souvenu que Plekanec existait toujours quand il a placé l'équipe en avant 2-1. Subban, pas très productif jusque-là, est redevenu un facteur important en préparant le premier but, tout en constituant une menace comme il est habituellement capable de le faire. Eller, qui n'avait rien amassé depuis la première rencontre, a disputé un fort match tout en pavant la voie à deux buts. Deux vétérans qui en arrachent, Gionta et Vanek, ont timidement obtenu une mention d'assistance, ce qui est encore trop peu. Quant à Emelin, qu'on dit blessé à un pied, il serait peut-être resté dans la formation si son nom avait été Markov. Michel Therrien a sans doute jugé que l'équipe avait de meilleures chances de survivre avec le jeune Nathan Beaulieu en uniforme.