TAMPA - Le Canadien peut compter sur un allié improbable dans la croisade périlleuse qu’il a entreprise jeudi en signant la première des quatre victoires consécutives qui lui seront nécessaires pour revenir de l’arrière et éliminer le Lightning de Tampa.

Adversaires devenus victimes du Tricolore il y a deux semaines à peine, les Sénateurs d’Ottawa peuvent maintenant servir de source d’inspiration à Brendan Gallagher et ses coéquipiers. Enlisés dans un gouffre dont ils se demandaient bien comment de sortir après les gains consécutifs du Canadien lors des trois premiers matchs, les Sénateurs ont eux aussi évité l’élimination lors de la quatrième rencontre. Ils ont même soulevé une brise d’inquiétude en venant battre le Canadien au Centre Bell pour forcer la tenue d’une sixième partie. Une sixième partie qu’ils ont échappée devant leurs partisans.

« Nous savons quelle est la sensation associée à une avance de 3-0. La nature humaine a fait que nous nous sommes peut-être sentis un peu trop en confiance à ce moment-là. Les Sénateurs ont pu en profiter. On sait aussi qu’Ottawa a trouvé une façon de nous rendre un peu nerveux en gagnant les matchs quatre et cinq. On doit maintenant faire au Lightning ce que les Sénateurs nous ont fait. Et on doit aussi s’attendre à ce que le Lightning soit meilleur lors des prochains matchs », a indiqué Brendan Gallagher.

Malgré la satisfaction évidente d’une première victoire aux dépens du Lightning après trois revers consécutifs dans cette série et huit défaites de suite depuis le début de la saison, Gallagher gardait la tête froide.

« Le défi qui se dresse devant nous est encore énorme. C’est la raison pour laquelle on doit vraiment prendre les matchs un à la fois. Regarde autour du vestiaire, les gars sont heureux. Nous avons gagné toute l’année ensemble. C’est dans le plaisir qu’on vient à l’aréna tous les matins pour les entraînements. Qu’on revient ensuite pour les matchs. Nous ne voulons pas que ça arrête. On est loin de notre objectif. Nous sommes très conscients des difficultés qui nous attendent. Mais en même temps, on sait qu’en gagnant le prochain match, on n’éviterait pas seulement l’élimination, on commencerait à les ennuyer. C’est ça qu’il faut d’abord faire avant de penser plus loin », a conclu Gallagher.

L’effet Price

Le Canadien retrouvera ses partisans samedi après avoir fait le plein de munitions jeudi à Tampa. Il a finalement débloqué offensivement en marquant six buts, dont trois aux dépens du gardien Ben Bishop, qui leur a causé un tas d’ennuis cette saison. Non seulement Bishop avait limité le Canadien à quatre petits buts lors des trois premiers matchs de la série, mais il n’en avait concédé que huit en cinq matchs de saison régulière.

« C’est certainement un plus pour notre confiance », a convenu l’entraîneur-chef Michel Therrien lors de son point de presse après la victoire de jeudi.

Chassé du match quatre après avoir concédé trois buts sur 14 tirs – Bishop a été retiré après un cadeau offert à David Desharnais, un cadeau du même genre que celui offert à Max Pacioretty lors du deuxième match alors que la rondelle a rebondi dans sa grosse mitaine avant de se retrouver derrière lui – le gardien format géant du Lightning sera de retour devant le filet du Lightning samedi.

Ces six buts n’aideront pas seulement la cause des joueurs du Tricolore, ils pourraient offrir à Carey Price une marge de manœuvre dont il n’a pu bénéficier lors des trois premières parties.

Price, qui n’a pas encore volé de match dans cette série, débarquera au Centre Bell avec tout plein de bonnes raisons de vouloir gagner. Non seulement voudra-t-il éviter l’élimination, surtout devant ses partisans, mais Price voudra aussi mettre un terme à sa séquence de trois revers de suite à domicile.

Battu deux fois par Tampa et une autre par Ottawa à ses trois derniers départs à Montréal, Carey Price a été victime d’une séquence de trois revers de suite à la maison pour une 9e fois seulement depuis le début de sa carrière en 2007-2008.

Price qui a établi un record d’équipe chez le Canadien avec 44 victoires cette année, dont 27 à domicile, n’a encaissé quatre revers consécutifs au Centre Bell qu’à trois reprises depuis qu’il défend le but du Tricolore. Une fois en 2009-2010 et deux en 2011-2012.

À force de persévérance

Si le soulagement d'avoir enfin obtenu un résultat favorable était évidente pour l'entraîneur-chef du Canadien, la réaction de ses troupes, confrontés à l'élimination une première fois jeudi, n'avait pour lui rien de surprenant.

« En regardant la façon dont l'équipe se comportait, à aucun moment je n'ai perdu confiance. On ne jouait pas comme une équipe qui devait se retrouver en déficit de 0-3 », a soutenu Therrien lors de sa rencontre avec les membres des médias, vendredi matin, avant de décoller à direction de Montréal.

« On passait près, notre exécution était solide, mais le facteur chance ne collaborait pas. Sauf qu'à force de persévérance, la récompense est venue. »

« On forme un club difficile à affronter, et demain soir, ça ne sera pas différent, a-t-il poursuivi. Autant notre motivation était de disputer un cinquième match au Centre Bell, maintenant, on souhaite revenir à Tampa Bay. »